Tous les articles par Gwennaelle SERRET

M.Jean-Paul_Bailly

Diagnostic et propositions

le Président JANAILLAC a souhaité l’intervention d’un oeil extérieur à l’entreprise, pour effectuer un bilan de la situation économique et sociale d’Air France. En parallèle, du cabinet d’audit Boston Consulting Group, c’est Monsieur Jean Paul Bailly, ancien Président-directeur général de la RATP et de la Poste qui a été chargé de cette mission. Vous trouverez ici ses conclusions.

 

grouchot

FARCE ET ATTRAPE

Vendredi s’est tenue la dernière réunion de négociation de l’accord cadre qui consiste à contractualiser la prolongation de nos accords (accord collectif du PNC, accord base Province, accord sur les compositions équipage) pour une durée de quatre mois, du 1er novembre 2016 au 28 février 2017.

Nous aurions préféré voir aboutir la négociation de nos accords avant le 31 octobre, certains évènements en ont décidé autrement.

Tout d’abord, le maintien du conflit de cet été, alors que nous avions une proposition avec de nombreuses et réelles avancées, a marqué un véritable coup d’arrêt à la négociation. Au lendemain du conflit, il n’y a eu aucune reprise de dialogue.

Pire nous sommes retrouvés dans une situation d’inaction totale. NI nouveau combat, NI revendication, NI contractualisation. Juste un triste constat, toutes les avancées obtenues jusqu’en juillet avaient disparues et les protagonistes partis en vacances.

Il a fallu attendre le 24 août pour que la Direction nous annonce qu’il était urgent d’attendre : le Président JANAILLAC travaille sur un plan stratégique…

La Direction a laissé filer le temps sans nous donner la chance de continuer la négociation.

Il aura fallu attendre qu’elle réalise que l’UNAC était toujours sous préavis de grève pour qu’elle relance un cycle de réunions. C’est dans ce contexte que nous avons obtenu des engagements et un cadrage de la future négociation d’accords collectifs.

Nous ne sommes hélas pas parvenus à réintégrer dans ce projet toutes les mesures d’amélioration contenues dans le projet de juillet (rendu caduque après la grève) mais nous avons maintenu en l’état l’intégralité de nos règles de rémunération, de repos, de congés, d’utilisation et malgré tout  pu « sauver » la mise en place de 2 mesures applicables dès le 1er novembre :

-       le paiement de tous les RADD exploitation et compositions équipage sur LC et MC sans condition liée aux effectifs ;

-       la possibilité de poser une journée joker à J-2 tout le temps y compris le week-end (J-4 aujourd’hui).

Ce texte contient également l’engagement d’aborder des thèmes dans la négociation concernant notamment la qualité planning (stabilité, visibilité, préférences, etc.), la définition de critères de périmètre de l’emploi ou encore l’option transport avion.

Fort de ces avancées et considérant que cet accord n’est qu’une prolongation de la négociation, l’UNAC a apposé sa signature sur ce projet après consultation de ses instances ce week-end.

Nous ne présageons NI du contenu de nos futurs accords, NI de l’issue de cette négociation, qui va s’opérer sur une période très courte et dans un contexte bien plus compliqué et beaucoup moins serein que celui que nous aurions dû connaître cet été.

Le plan stratégique sera annoncé le 3 novembre, il ne faut pas être grand clerc pour imaginer qu’il ne va pas s’agir de faire des cadeaux aux personnels ; certains (dont nous) pensent même qu’il pourrait prévoir de nouveaux efforts à consentir par le PN…C. Par ailleurs les négociations PNC vont se tenir en parallèle de celles de nos collègues PNT. A n’en pas douter, des arbitrages seront faits entre ces deux catégories de personnel.

Comme vous le savez, même si l’UNAC a signé cet accord de reconduction des négociations, il ne sera applicable qu’à condition qu’au moins un autre syndicat représentatif le signe aussi.

De notre point de vue, le danger à très court terme, serait que faute de recueillir la représentativité suffisante (plus de 30% pour appliquer l’accord), les PNC soient régis par notes de service. Même si la durée peut paraître dérisoire, nous ne sommes pas favorables à mal habituer une Direction qui pourrait découvrir l’exaltation de se libérer de toutes contraintes contractuelles.

Désormais deux options  sont sur la table.

Soit au moins un des deux autres syndicats représentatifs décide de signer le projet. Même s’il s’agit d’une simple prolongation de négociation avec maintien de toutes nos règles (améliorées par des mesures négociées par l’UNAC), ils peuvent décider de protéger les PNC par la contractualisation, y compris sur une courte durée.

Soit nos collègues refusent de signer et ils devront alors assumer la responsabilité de laisser les PNC sans protection contractuelle.

Certes la Direction face à un texte non valable juridiquement, nous a promis de n’en bouger aucune virgule et d’appliquer les règles actuelles. Mais tiendra-t-elle sa promesse si la situation se dégrade ou si le plan stratégique vient modifier nos équilibres ? Se privera-t-elle « d’adapter » nos règles à sa guise ?

Bien sûr on comprend la difficulté de ce choix cornélien, entre maintenir une posture politique ou l’abandonner quitte à valider un projet moins disant que celui qu’ils ont rejeté le 22 juillet, en maintenant le mouvement de cet été.

Nos collègues représentatifs consultent leurs instances, nous espérons qu’ils suivront le même raisonnement que le notre et partageront nos craintes.

Il ne faudrait pas que le PNC se fasse attraper et devienne le dindon d’une tragique farce.dindon1

comment+négocier+comme+un+pro

Levée du préavis d’octobre

Depuis le 24 aout, nous avons eu plusieurs réunions avec la Direction sur la suite de la négociation. Dès le 2 septembre, nous écrivions dans un tract, les points suivants:

«Pour l’UNAC, un passage de nos règles en unilatéral n’est pas acceptable ne fut-ce que pour quelques mois. La contractualisation de nos règles de travail est profondément inscrite dans l’ADN de l’UNAC. Si notre objectif est toujours d’aboutir à un accord d’ici l’échéance de notre accord actuel, nous entendons la proposition de la Direction de prolonger ce dernier par avenant. Pour autant, un avenant, ça se négocie. C’est comme la confiance, ça ne se décrète pas. En ce qui concerne l’UNAC, nous ne saurions nous contenter d’un avenant qui ne ferait que prolonger l’Accord Collectif PNC actuel de 3 mois, sans acter certaines orientations significatives, ainsi que certaines avancées qui faisaient consensus dans le premier round de négociation ».

Nous avons formulé ces demandes très clairement tout au long de nos réunions qui étaient aussi des négociations de sortie de crise. Il n’est toujours pas question pour nous d’accepter de l’unilatéral. Une prolongation par avenant négocié a du sens puisque le projet stratégique peut avoir un impact sur la négociation. Le 27 septembre nous avons une nouvelle fois interpellés la Direction dans un courrier adressé à la DRH afin d’obtenir les points suivants :

- la prolongation de l’accord collectif du PNC 2013-2016 et ses avenants, l’accord PNC dont la base normale d’affectation est MRS, NCE ou TLS et le Protocole sur les mesures d’accompagnement de l’accord collectif du PNC, jusqu’à la fin février,

- la mise en application au 1er novembre du paiement des RADD LC comme MC sans contrainte liée aux effectifs, ainsi que la possibilité de poser les journées joker à J-2, y compris le week-end. Par ailleurs, nous demandons de proposer le paiement des RADD U (35 J) afin de solder les compteurs en cours,

- l’engagement de traiter dans la négociation de l’amélioration des plannings (visibilité, stabilité, développement des DDA…),

- l’engagement de négocier le chapitre H, encadrement PNC,

- l’engagement d’ouvrir un chantier de réflexion dans le but de contractualiser les règles de définition d’un périmètre de l’emploi et de promotion PNC au regard de l’activité à produire.

Nous avons reçu un courrier de réponse de la Direction hier dans l’après-midi, acceptant l’ensemble de nos demandes. Il ne s’agit pas de la signature d’un avenant qui reste encore à négocier en pleinière en début de semaine, mais d’un engagement écrit de la Direction

Cette sortie de crise ne présage en rien de ce que sera le futur accord PNC. Une réunion doit se tenir la semaine prochaine pour formaliser ces engagements dans un accord cadre. Ceci nous permet de continuer la négociation en toute cohérence, comme nous le faisons depuis de très nombreux mois.

Lire le tract en pdf

 

 

Unknown

Info 777-200

Pour votre information, le premier 777-200, rétrofité avec une cabine J à 28 pax, ainsi que le nouvel IFE Panasonic X3 sera mis en exploitation à partir de la deuxième semaine d’octobre. Il s’agit du F-GSPL. Amis CCP, penchez-vous sur les modes d’emplois Panasonic si vous êtes programmé sur cet avion.

Ce « rétrofit » des versions 35J nous a conduit à mener des débats houleux avec la Direction du Service en Vol. En effet les grilles de ratios équipage prévoient une composition équipage à 2 PNC en J, jusqu’à 27 sièges. Or la configuration physique de la cabine ne le permettait pas, impossible de rajouter un siège sur un rang. Nous vous laissons imaginer toute l’amertume de la Direction devant le choix cornélien qu’elle a dû faire : perdre une place ou un PNC.

Lors de ce « rétrofit », il était également prévu, un aménagement de l’office en porte 3. Pour mémoire, le RADDU que nous avions obtenu en 2011, est dû non pas aux 35 sièges en J, mais pour compenser les difficultés de service en Y, notamment les transferts de VRA entre l’avant et l’arrière de l’appareil. Nous resterons très vigilants sur ces sujets.

Capture d’écran 2016-07-22 à 13.49.27

Négociations de fin août

 

Chers Collègues, comme nous vous l’avons précisé dans notre dernière dépêche, nous considérons qu’il est maintenant urgent de se remettre autour de la table de négociation. La Direction nous convie à une première réunion le 24 août, nous lui avons demandé très officiellement un calendrier de négociation ambitieux pour nous donner toutes les chances de finaliser notre accord au 31 octobre. Vous trouverez ci-joint le courrier adressé aujourd’hui à Monsieur Gilles GATEAU. (Lire en pdf).

FLOREFlore ARRIGHI, Présidente de l’UNAC

 

daily_picdump_866_640_45

Fin de conflit

Nous vous avions promis de nous exprimer à l’issue de ce conflit. Normalement, ce n’était pas à nous de le faire en premier, mais devant le mutisme des protagonistes et vos nombreuses et légitimes interrogations, nous en sommes arrivés à la conclusion que nous devions vous communiquer notre analyse de la situation d’après conflit.

Nous avons pris une position différente et nous vous l’avons expliquée : repousser ce préavis fin octobre et continuer la négociation. Cette position n’a pas été partagée.

Ce mouvement a été suivi c’est indéniable, chacun se fera une opinion sur le débat des chiffres, 37% pour la Direction, plus de 70% pour les syndicats grévistes. Mais au fond, nous considérons que ce débat ne nous regarde pas,  ce qui nous intéresse c’est le bilan social de cette grève : qu’est ce qui était demandé et qu’est-ce qui a été obtenu ?

La revendication pour maintenir le conflit était d’obtenir la prolongation de l’accord collectif, au delà de 17 mois. Sortie de conflit : Victoire ! Nous avons obtenu une date de réunion le 24 août, comme le déclare un représentant syndical de l’intersyndicale sur le JT de France 2, du 2 août.

Très clairement nous ne partageons toujours pas la même vision. Nous nous perdons même dans toutes ces incohérences. De vous faire croire que le résultat d’un conflit c’est la mobilisation et seulement la mobilisation, tient de la manipulation… de masse.  Qu’avons nous obtenu collectivement, grâce à vous qui vous êtes mobilisés ? La reprise de négociations qui se sont interrompues le 22 juillet (parce qu’il y avait un conflit de 7 jours sur une période cruciale pour l’entreprise, donc pour nous tous) et qui ne reprendront que le 24 août.

En effet, nous ne reprendrons le dialogue que fin août, faute d’interlocuteurs,  juste pour préserver une trêve estivale. Bref, nous avons obtenu des vacances pour nos Patrons. La belle affaire !

Outre qu’à l’issue de ce conflit il n’a été obtenu que de perdre du temps dans cette négociation, nous redoutons  de subir d’autres conséquences.

  • La première, c’est l’incertitude de voir la Direction revenir sur les avancées que nous avions obtenues, sur toute la période de négociation. Pour mémoire, le projet d’accord était mis à signature jusqu’au 22 juillet ; théoriquement il n’existe plus…
  •  La deuxième, c’est de nous retrouver en situation de faiblesse dans la négociation. Il est indéniable et c’est un constat, que nous sommes aujourd’hui la corporation mise à l’index dans l’entreprise. Hier c’était celle des pilotes, celle qui a accepté de reporter son conflit, celle qui est désormais libre de nous pointer du  doigt, malgré tout son soutien d’affichage sur le maintien du conflit.
  • La troisième, c’est qu’en novembre, nous allons nous retrouver sur le même calendrier de négociation que les pilotes. En effet, la Direction entend prolonger notre accord actuel de façon unilatérale jusqu’à la fin février 2017. Il y aura forcément des arbitrages à faire entre les demandes des deux corporations, sous la loupe des représentants des personnels sol. Nous risquons d’avoir des revendications contradictoires. La Direction cèdera-t-elle aux uns ou aux autres ?  Nous verrons…

Nous aurions pu au moins essayer de réfléchir ensemble sur les enjeux qui concernent notre corporation PNC, ce ne fût pas le cas, c’est simplement dommage et peut être dommageable.

Encore une fois, nous regrettons de ne pas réussir à partager notre vision du syndicalisme : celle qui consiste à aller au bout de la négociation avant de passer la barrière de la contestation.

Nous prônons un syndicalisme responsable, pas raisonnable ; un syndicalisme qui donne priorité au dialogue pour obtenir des compromis et pas des compromissions comme certains aiment le rabâcher.

Un syndicalisme responsable, parce qu’en élisant vos responsables syndicaux, vous leur demandez de prendre des responsabilités, pour garantir au mieux les conditions de travail et de rémunération. Nous affirmons que la seule différence entre un syndicat représentatif et un syndicat non représentatif, c’est la capacité légale du premier à pouvoir négocier. Se couper de ce devoir, c’est renier la responsabilité qui lui est conféré par le vote des salariés.

Le populisme est une politique syndicale proprement malheureuse, mais elle est des plus faciles à faire  entendre. Il y a des périodes (électorales par exemple, celles des promesses) durant lesquelles on peut  comprendre que certains en usent. Mais il y en a d’autres durant lesquelles, nous n’avons pas le droit de mélanger les objectifs.

Nous espérons pouvoir nous retrouver fin août pour travailler de manière concertée avec les deux autres syndicats représentatifs et nous concentrer sur le même objectif : obtenir un accord avant le 31 octobre. S’il peut paraître anodin d’être régit de façon unilatérale sur une prolongation de quatre mois de notre accord, à l’UNAC, nous le redoutons. C’est prendre un risque. Se donner du temps, quand on en manque, c’est une bonne idée, pour faciliter le dialogue.

Mais il nous reste du temps, même si nous en avons perdu : deux mois sont suffisants pour finaliser un accord dont tout le monde reconnaît qu’il est en courte finale.

 

Eric CHAUVEL – Vice-président de l’UNACERIC