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MISKINE

mendiant

Depuis l’annonce du Président JANAILLAC de la mise en oeuvre de son plan « Trust Together » et la nomination du nouveau Directeur Général Franck TERNER, nous sommes suspendus aux précisions légitimes que nous sommes en droit d’obtenir. Il ne nous a pas échappé la nature du concept : créer une entité à bas coûts (Air France Boost) dans laquelle basculerait une partie des lignes déficitaires LC et MC. Une entité qui serait opérée par des PNT et des PS, sous contrat Air France historique, avec des adaptations de leurs normes de travail, et des PNC issus de recrutements extérieurs à Air France historique, avec des contrats « Boost », payés 35% moins chers et avec des normes d’utilisations bien plus productives.

Tous les observateurs de ce projet, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs à l’entreprise, qu’ils soient du côté de la Direction ou du côté des syndicats, s’accordent à dire que les grands perdants de cette histoire, sont les PNC. C’est malheureusement un constat partagé.

Nous avons reçu aujourd’hui, une lettre ouverte du Président du SNPL AF. Une lettre qui nous laisse un gout amer d’incompréhension. Le SNPL juge devoir se justifier sur son non interventionnisme vis à vis des autres catégories de salariés et en particulier celle du PNC. Les rumeurs laisseraient entendre que le SNPL sauve ses pilotes sur le dos des autres catégories. Et donc…? De notre point de vue, il n’y a rien de choquant de voir des pilotes défendre au mieux les intérêts des pilotes. Nous l’avions écrit précédemment : dans des négociations qui porteraient sur une répartition de nouveaux efforts à fournir, nous (PNC et PS), serions bien plus fragiles que nos collègues pilotes, face à la Direction.

Toute justification ne fait qu’entretenir la rumeur.

D’ailleurs qui parle aujourd’hui du solde de «Transform» et des menaces d’exécution, brandies hier encore, haut et fort par une Direction qui affirmait vouloir en découdre. Aujourd’hui, la même parle beaucoup moins fort et si d’aucun aborde ce sujet, on le renvoie à la nouvelle stratégie de confiance de l’entreprise. Miskine !

Pour notre part, on s’en fout de ce solde, nous sommes convaincus que de constamment regarder l’assiette du voisin ne nous fait pas mieux manger.

C’est avec une vision très terre à terre que nous tentons d’aborder les sujets qui nous touchent et si nous essayons de nous cantonner à notre périmètre de représentation, celui des PNC, ce n’est pas pour autant que nous croyons aux contes idéalistes.

Le projet tel qu’annoncé le 3 novembre, prévoyait le basculement à court terme chez « Boost » de 10% des lignes mixtes déficitaires du LC et 20% des lignes MC. De facto, nous savions que ce projet, aussi indolore puisse t’il paraître, annonçait la fin, certes à petit feu, d’Air France historique, du moins pour le PNC. D’après nos calculettes, les efforts consentis par le PNC dans la nouvelle entité, malgré 35 à 45 % de productivité supplémentaire, ne représenteraient que 0,6% du coût PNC à Air France. Une économie bien insuffisante au regard des 30% des lignes déficitaires LC (200 millions/an, l’équivalent d’un avion LC) et des 80% des lignes déficitaires MC.

Il ne faut pas être grand clerc pour imaginer la tentation de la Direction d’accélérer le processus de cannibalisation de l’activité opérée en propre.

Bref on nous offre le choix de mourir rapidement avec douleur, ou paisiblement anesthésié. Bien naturellement, les salariés, comme la Direction choisissent la deuxième option. 

La nouvelle option qui transpire dans le courrier du SNPL, (à grand coup de sentimentalisme, tous ensembles nous serons plus forts), c’est de maintenir cette nouvelle entité « Boost » au sein de l’entreprise et pourquoi pas créer un nouvel établissement ? Fourmilière PNC sous le microscope des organisations professionnelles PNC qui pourraient apprécier de leurs yeux experts comment ce nouveau petit monde s’organise.

Bien évidemment, comme la méfiance est l’antinomie de la confiance, disons le tout de suite et en préalable : « que personne ne nous parle de « B-Scale » anglicisme archaïque tombé en désuétude qui ne saurait être remis au gout du jour au risque d’entamer le volontarisme et l’engagement des personnels ».

Mais au fait quels sont les personnels qui pourraient être versés dans ce nouvel établissement ? Les 200 hypothétiques embauches en CDI annoncées par le DG lors de la convention PNC ? Des personnels sol ? Des pilotes ? Le nouvel organigramme annoncé nous donnera des indices intéressants.

Nous rencontrons demain la Direction pour traiter des affaires PNC et poser les questions qui nous taraudent. Tout comme le fait le Président du SNPL, nous nous engageons à ne tenter aucune action qui viserait à sacrifier les pilotes sur l’autel de la productivité collective.

Nous ne manquerons pas de vous faire part de nos échanges avec la Direction sur la tenue des négociations de notre accord collectif et des stratégies envisagées.

ERICEric CHAUVEL, Vice-président