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Référendum, un échec au dialogue social

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Faut-il le rappeler, ce référendum n’a aucune valeur légale, par contre il a une réelle valeur symbolique et il marquera longtemps l’histoire d’Air France et de ses syndicats.

Quelque soit le résultat, aucune des parties ne s’en sortira indemnes.

La réalité, c’est que le dialogue social à Air france ne s’opère qu’entre deux interlocuteurs : la Direction et les Pilotes.

Le SNPL adopte depuis fort longtemps une politique syndicale extrêmement stratégique et ça paye.

Quand la Direction demande à faire des échanges dans les négociations avec les autres catégories de personnels, améliorations des conditions d’emplois contre des efforts de productivité, elle échange avec les pilotes de l’argent contre de la libération de croissance.

Les charges pilotes sont considérées par la Direction comme une variante qui s’impose à toutes les compagnies du marché de l’aérien, comme le prix du pétrole. Les charges PNC ou PS sont considérées comme un frein à la compétitivité.

Nous avons sans doute été mal compris quand nous avons négocié l’accord de périmètre de « Joon », mais nous avons tenté et réussi à reproduire un schéma strictement PNT. Demain, le développement de « Joon », même avec l’accord du SNPL, ne pourra se faire qu’après avoir négocié des contreparties PNC.

Nous n’avons pas eu le talent pour fédérer suffisamment et entrainer nos partenaires syndicaux PNC sur cette voie, nous le regrettons.

Aujourd’hui, tout le monde le comprends il y a deux types de « dialogue social » dans l’entreprise, ceux avec qui l’on parle, ceux que l’on ignore.

Voter oui à ce référendum, c’est accepter la dénégation de vos syndicats, comme si les PNC ne méritaient pas d’être représentés.

En 1993, Christian Blanc nous avait fait le même chantage, 80% de participation au référendum, 80% de oui. Nous avons hérité d’une B-Scale pour le PNC, c’est après 4 ans de conflit que l’UNAC, seule avec l’UGICT-CGT, ont obtenu la ré-ouverture de négociations.

Demain, à l’issue de cette consultation, si vous votez oui, elle deviendra le nouveau style du dialogue social, vos représentants, une fois discrédités ne seront plus légitimes.

Quelque soit votre chapelle syndicale, vous avez encore la possibilité de la choisir au travers des élections professionnelles, demain vos conditions de travail et de rémunération risquent d’être décidées au travers de sondages.

La réforme du code du travail depuis les années 80 (lois Auroux), va inexorablement dans ce sens : la négation des choix collectifs cadrés par des représentants élus et légalement représentatifs, remplacée par la somme d’attentes individuelles. Personne ne pourra plus y faire le tri.

Boycottez les Yammers, les BIP et autres instituts de sondage.

MONTREZ VOTRE DÉSACCORD, VOTEZ NON ET MOBILISEZ-VOUS LES 3, 4, 7 ET 8 MAI.