Avant l’été, nous vous annoncions dans un bulletin, que nous avions œuvré,
avec le SNPNC, auprès du Ministère des Transports pour modifier le Code de
l’Aviation Civile afin qu’il spécifie un âge de cessation d’activité pour le
PNC. La loi de privatisation d’Air France, a pris en compte notre demande,
et prévoit de stipuler dans un décret un âge de cessation d’activité
aérienne à 55 ans. Comme les autres partenaires sociaux, nous avons été
interrogés par le Ministère des Transports sur le projet de décret qui a été
envoyé à tous les syndicats.
Notre réponse a été simple : ne changez rien !
Malheureusement, tous les partenaires sociaux ne sont pas du même avis.
Certains syndicats comme la CFTC, à grand renfort de déclarations dans la
presse et dans les ministères, réussissent à semer le doute sur l’existence
d’une volonté réelle et commune du PNC de voir inscrit dans la loi un âge
limite d’activité aérienne à 55 ans et par conséquent de pouvoir bénéficier
d’une prime de licenciement, d’une inscription aux ASSEDIC et éventuellement
d’un reclassement au sol.
Aujourd’hui nous redoutons très sérieusement qu’un tel tapage médiatique ne
fasse fléchir le Ministre des Transports et qu’il décrète un âge de
cessation d’activité supérieur à 55 ans. Pourquoi pas 60, comme pour nos
collègues PNT ?
A Air France, combien de PNC demandent à prolonger leur activité au-delà de
55 ans et 11 mois ? Ils sont 19 actuellement dont 7 ont 59 ans et 3 sont
dans l’année de leur 60 ans. Parmi eux il y a 3 cadres PNC. Chaque année, 4
ou 5 PNC demandent à prolonger leur activité au-dela de 55 ans et 11 mois,
et 4 ou 5 autres sortent des effectifs car ils atteignent l’âge de 60 ans.
Les motivations de ces PNC sont diverses : la carrière pour les cadres PNC,
sociales pour certains PNC qui souvent concilient leur activité aérienne
avec un temps alterné durant lequel ils touchent leur pension CRPN.
Quelques PNC souhaitent prolonger leur activité pour obtenir le nombre
minimum d’annuités CRPN permettant d’obtenir une pension sans minoration. A
notre connaissance, ces cas sont exceptionnels. Aujourd’hui il n’y a
aucun PNC dans cette situation parmi ceux qui ont demandé une prolongation à
Air France. Le cas le plus classique de ceux qui n’ont pas les
annuités suffisantes à 55 ans, est celui du PNC qui a commencé très
tardivement, après une reconversion professionnelle d’un poste au sol vers
le métier de navigant. Ils sont 36 en France àavoir
commencé à cotiser à la CRPN à partir de 36 ans, et ils sont au nombre de 18
à Air France. Ces PNC n’atteindront pas le fameux couple 75 permettant de
bénéficier d’une pension CRPN sans minoration, mais ils
ont cotisé à d’autres régimes de retraite lorsqu’ils
travaillaient dans une autre branche.
Prenons l’exemple d’un PNC qui a commencé à voler après 41 ans, il pourrait
se trouver dans une situation où il ne pourra pas obtenir les annuités lui
permettant de bénéficier d’une pension sans minoration avant 60 ans. Ce
n’est pas pour autant qu’il faut porter pour tous les autres PNC l’âge
limite d’exercice de la profession PNC à 60 ans !
Un tel sujet ne peut souffrir de motivations individualistes, car en
2020 nous pourrons constater l’état des premières générations utilisées à 75
heures de vol par mois tout au long de leur carrière.
Qui peut aujourd’hui défendre l’idée qu’il serait bon pour le PNC de
prolonger sa carrière au-delà de 55 ans ? Certains cadres PNC dont
l’activité aérienne est fortement abattue par les heures de bureau ?
Certains pilotes du SNPL membres du Conseil d’Administration de la CRPN qui
veulent porter l’âge de la retraite PNC à 60 ans ? Pour ces derniers il n’y
a aucun doute puisqu’ils l’ont écrit noir sur blanc dans leurs projets de
réforme de la Caisse.
Il est intolérable qu’une minorité " infinitésimale " mette en péril le
devenir d’une très forte majorité de PNC. En tout état de cause, les
organisations syndicales comme la CFTC (dont on ne sait pas si c’est sa
section cadre qui parle ou sa section PNT), devront se justifier auprès de
l’ensemble de la corporation si le décret sortait avec un âge autre que
celui de 55 ans. Jouer aux apprentis sorciers sur ce sujet, c’est
prendre un risque considérable pour le devenir de notre métier.
Il ne suffira pas de refaire l’histoire après coup.
Au risque de paraître rabat-joie, que les choses soient claires et
entendues, c’est " sac à terre " que nous accueillerons une cessation
d’activité au-delà de 55 ans.
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