LES ACTUALITÉS

TOUJOURS PLUS SUR MC ? tract de l’ « ALLIANCE PNC » SNPNC-UNAC.

Lors de la négociation du protocolede service à bord Moyen-Courrier au début
de l’année 2004 il était prévu qu’unpoint d’étape soit effectué au bout de 6
mois pour mesurer l’impact de cenouveau service sur les charges de travail
du PNC et sur le retour àl’équilibre économique escompté sur le MC. Ce point
d’étape s’est effectué le30 septembre dernier.

Rappel

Pour réaliser les économies attendues (150 millions d’euros) sur trois ans,
l’équation voulue par la Direction était lasuivante :

Compo-Peq réduite  +  service et prestations revues à la baisse  = 
possibilité de baisse du prix des billets pour affronter la concurrence et
donc retour espéré des pax sur les avions AF.

Pour les syndicats signataires de ce protocole, le raisonnement n’est
pas le même : la Direction ayant défini une composition
d’équipage, nous devons vérifier que les charges de travail à bord sont bien
diminuées pour être en adéquation avec cette nouvelle Compo-Peq.

UN JOUR OFF SUPPLÉMENTAIRE EXCEPTIONNEL

Pour compenser la mise en œuvre désastreuse du nouveau produit au printemps
dernier et l’exploitation commerciale non protocolaire des 3 sièges
supplémentaires sur A 319, il sera attribué un jour OFF
supplémentaire pour les PNC MC
. Les discussions vont cependant
continuer sur les modalités d’attribution car nous voulons
obtenir la garantie que ce jour ne sera pas recouvert par du RPC.À suivre…  

ÉTAT D’URGENCE SUR LE MC

La Direction a présenté des résultats économiques
très négatifs
notamment en raison de l’augmentation du prix du
pétrole. Elle n’a pas non plusmanqué de faire observer que d’autres grandes
compagnies Européennes (Lufthansa par exemple) envisagent d’utiliser
d’autres moyens (sous-traitance,délocalisation) pour faire face à la crise.
Le Directeur du réseau MC annonce vouloir déclarer l’état d’urgence
sur MC
. Mais lorsque nous avons demandé qu’une information soit faite
auprès de tous les salariés avec les résultats économiques du MC, il nous
fut répondu que parce qu’Air France est une société cotée en bourse,
toute information négative ferait baisser la valeur de l’action et que ce
n’était pas envisageable
…Ils nous ont également demandé de
conserver la plus grande confidentialité sur les chiffres présentés.
Donc en clair,taisez-vous, faites des efforts, mais souffrez en silence pour
ne pas faire peur aux actionnaires !

Alors de deux choses l’une, ou onnous raconte des craques pour nous faire
avaler une augmentation des charges detravail à bord, ou les résultats sont
réellement aussi négatifs qu’ils nous ledisent et, dans ce cas, non
seulement il faut informer tout le monde, mais ilfaut sans doute prendre des
mesures d’un autre ordre que ce qui nous estdemandé pendant cette réunion.

Quelles sont les demandes de la Direction ?

Pour augmenter l’offre en sièges et pour faire revenir les passagers, la
Direction veut :

•Optimiser la flotte par l’ajout de sièges comme ellel’a déjà fait sur les A
319 (+3 sièges) avec + 6 sièges sur A320 et +12 siègessur A321.

•Un service de café dissocié sur les vols de 1h45 à2h29.

•Une deuxième offre de café sur le petit déjeuner surles vols de 1h45 à 2h29.

•Un vestiaire en libre-service sur tous les vols pourles passagers C.

De toutes ces mesures, celle qui nous paraît avoir effectivement une
vertu économique c’est l’augmentation du nombre de sièges

. La compagnie n’envisageant pas d’acheter de nouveaux avions au cours des
cinq prochaines années, la seule croissance potentielle de l’offre passe à
travers la densification de la cabine. Même si cela veut dire une
augmentation du ratio passagers par PNC, celui-ci reste àl’intérieur des
limites définies par le protocole
.

Lesautres demandes de la Direction ne concernent que le service à bord
et là, franchement, on peut douter que cela soit de nature à « sauver »
lemoyen-courrier
(si l’on admet qu’il soit « à sauver »). Nous y voyons
plutôt une tentative de« revanche » du service Marketing qui a mal digéré de
se voir imposer une simplification drastique du produit pendant la
négociation du début de l’année. Les arguments développés par la Direction
s’appuient sur les enquêtes faites auprès des passagers et… sur les
retours d’un grand nombre de PNC ! Nous savons bien que les PNC ne refusent
pas de servir un café ou un thé supplémentaire, aux passagers qui en font la
demande. Mais entre ce service de café à la demande, lorsque l’avion n’est
pas complet, et un service de café systématique avec une cabine complète
ce n’est pas la même affaire en termes de charges de travail à bord.

Nous ne parlerons même pas du vestiaire en C. Il n’y a jamais eu de
service vestiaire
, comment pourrions-nous concevoir, alors que le nombre
de PNC a diminué, que ce service soit maintenant créé ?

UN NOUVEAU PAYSAGE SOCIAL

Une chose doit être claire pour tout le monde, la
privatisation annonce de nouvelles règles en matière de relations sociales
dansl’entreprise.

Six mois après avoir signé le protocole de service, laDirection entend
revenir sur l’équilibre des charges de travail du PNC… pas nous !

Mais ce n’est pas tout,pendant cette réunion de « point d’étape »,
un autre message a clairement été exprimé par la Direction : « le prochain
Accord Collectif PNC AF2008/20XX ne sera pas aussi généreux… » !

Il y a fort à parier que la Direction ne manquera pas, tôt ou tard, de
mettre en balance l’emploi et des évolutions du service à bord. La
délocalisation (ou la sous-traitance pour le transport aérien) est
aujourd’hui l’argument majeur des entreprises pour réformer le dialogue
social et obtenir encore plus de productivité. Si nous ne sommes pas
complètement sourds, à l’évocation de certains arguments économiques,
il nous semble exagéré de tenter de faire croire au PNC que son emploi est
directement lié à une tasse de café supplémentaire ou un service vestiaire
irréalisable.
 

De notre point de vue, les choses sont beaucoup plus simples : si les
services« marketing » veulent augmenter la satisfaction passager, eh bien,
qu’ils innovent sur le qualitatif plutôt que sur le
quantitatif

À travers les enquêtes, le PNC, lui, recueille de la part des passagers
une forte reconnaissance de son professionnalisme. C’est un argument
commercial fort qui est à mettre en avant pour sauver un moyen-courrier
aujourd’hui dans une passe difficile.