Deux opérations ont débuté au 1er février :
l’Opération Réservée aux Salariés (ORS) et l’Échange Salaire/Actions (ESA).
ORS
Cette opération consiste à offrir aux salariés d’Air France la possibilité
d’acheter des actions AF/KLM avec un rabais de 20 % et,
sous certaines conditions, d’obtenir un abondement de la Compagnie
ainsi que des actions gratuites. Selon la formule choisie
(aéroplus, aéromixt) ces actions seront indisponibles pendant une durée
pouvant aller jusqu’à 5 ans.
Comme toute opération boursière, l’investissement en actions présente des
risques, le cours de l’action AF-KLM peut varier de façon importante et
aléatoire. Cependant, les rabais et abondements permettent de se prémunir
contre une perte en capital trop importante. De plus, le système est conçu
pour que ce soient les premiers euros investis qui rapportent le plus
d’avantages (abondements et actions gratuites). Il est donc inutile
d’investir des sommes importantes pour maximiser les avantages,
c’est ainsi qu’avec 500 € investis l’action vous revient à 4, 34 € alors
qu’avec 5000 € investis la même action vous revient à 7,97 €.
Même si cette opération est intéressante, il faut rappeler quelques
précautions de bon sens :
• le bon sens boursier qui veut que l’on ne place en
actions que l’argent dont on n’a pas besoin à court ou moyen terme. Il n’y a
rien de pire que de devoir vendre ses actions au mauvais moment parce qu’on
a un besoin urgent de liquidités.
• le bon sens paysan qui veut que l’on ne place pas
tous ses œufs dans le même panier.
• le bon sens syndical qui nous force à rappeler
qu’en plaçant ses économies dans les actions de sa propre société on prend
le risque, en cas de graves difficultés dans le transport aérien, de perdre
à la fois son emploi (et donc son salaire) et ses économies.
Vos investissements financiers sont de votre responsabilité individuelle,
notre devoir consiste simplement à vous mettre en garde contre un
enthousiasme… non maîtrisé.
ESA
Cette opération est radicalement différente de l’ORS. Les modalités de cet
échange salaire contre actions ont fait l’objet d’un protocole d’accord,
daté du 3 décembre 2003, signé par l’UNAC. La négociation de ce protocole
nous a permis d’obtenir que, contrairement à l’ESA de 1999, l’échange
ne se fasse pas sur le salaire brut mais cette fois-ci à partir du salaire
net (donc après paiement des cotisations CRPN). C’est
d’ailleurs pour cela que cet accord n’a pas été signé par le SNPL !
Il était important pour nous que l’opération moralement injustifiable de 1999
ne se reproduise pas et ce n’est que sous la menace d’un conflit en 2003 que
nous avons obtenu satisfaction.
Que prévoit l’accord d’ESA ? Les volontaires pourront signer un avenant à
leur contrat de travail par lequel ils s’engagent (de façon irrévocable) à
abandonner une partie de leurs salaires (par tranche de 480 € annuels)
pendant 6 ans. En échange, ils obtiennent des actions et la valeur de ces
actions n’est pas retenue pour le calcul de l’assiette des impôts sur le
revenu.
Il faut bien noter que si la valeur de l’action diminue, votre réduction de
salaire, elle, ne diminuera pas (pas plus qu’elle n’augmentera dans le cas
inverse).
Pour résumer, vous vous engagez à acheter des actions de la Compagnie, tous
les mois, au prix de 10 haricots, mais si un peu plus tard l’action ne vaut
plus que 5 haricots, vous continuerez à la payer 10 haricots pendant toute
la durée de l’ESA !
L’OPÉRATION ESA EST UNE OPÉRATION FISCALE, NE LA CONSIDÉREZ PAS
COMME UN INVESTISSEMENT BOURSIER.
CETTE OPÉRATION NE PEUT INTÉRESSER QUE CEUX QUI PAYENT BEAUCOUP
D’IMPÔTS SUR LE REVENU.
Si vous voulez " marquer votre attachement à l’entreprise " ou " votre
croyance dans son développement futur " ou même " votre volonté de
participer aux prises de décisions via les représentants des actionnaires au
Conseil d’Administration ou lors des Assemblées Générales " il existe
d’autres moyens de le faire, notamment avec l’opération ORS.
Et n’oubliez pas que si vous voulez " marquer votre attachement à
votre métier " ou " votre volonté d’une protection de celui-ci " et " votre
volonté de participer aux prises de décisions concernant son avenir " il
existe un autre moyen simple : adhérez à un syndicat.
