
Plutôt que d’interpréter les multiples informations sur le SARS, nous
préférons vous transmettre les directives et informations de la DGS ainsi
que ses recommandations.
Une remarque tout de même, sur notre incompréhension totale à voir se
poursuivre les vols vers Hong-Kong et la Chine qui sont, comme vous le
lirez, à présent fortement déconseillés par la DGS.
Direction générale de la Santé Paris, le 8 avril 2003
COMMUNIQUE DE PRESSE Syndromes Respiratoires Aigus Sévères (SRAS)
Situation en France
Depuis le début de l’alerte, en France, 246 personnes qui ont présenté des
signes cliniques pouvant évoquer un SRAS au retour d’un voyage d’une zone
affectée (Hanoi, Chine, Taiwan, HongKong, Singapour) ont été signalées à
l’Institut de veille sanitaire (InVS)1.
Parmi celles-ci, 218 cas ont été écartés, et 24 patients font l’objet d’un
suivi. On comptabilise, selon la définition de l’OMS, quatre cas probables.
Tous les cas probables avaient voyagé, du 22 au 23 mars dernier dans le même
avion en provenance d’Hanoi. Un de ces cas probables,d’évolution favorable,
a atteint les critères de convalescence définis par l’OMS et a pu regagner
son domicile le 5 avril. Le quatrième cas, désormais classé comme probable
sur les éléments cliniques.
A ce jour, en France, il n’existe aucun cas de contagion survenue sur le
territoire national.
Situation internationale.
Au 7 avril, 2 601 cas de SRAS répartis dans 17 pays ont été notifiés à
l’OMS, dont 98 décès2.
La date initiale désormais choisie pour ces notifications a été avancée au
1er Novembre 2002 afin de prendre en compte les cas de pneumopathies
atypiques survenus en Chine avant l’identification du SRAS.
Accueil et prise en charge des personnes en provenance des zones affectées
La DGS rappelle qu’en l’état actuel des connaissances, on considère que
seules les personnes symptomatiques sont susceptibles de transmettre la
maladie, par l’intermédiaire d’un contact rapproché. Toutes les personnes en
provenance des zones affectées font l’objet d’un interrogatoire avant leur
départ ; elles reçoivent une information durant le vol.
A l’arrivée toute personne présentant des symptômes est prise en charge dès
l’atterrissage. Toute personne présentant des symptômes pendant le vol fera
immédiatement l’objet d’une prise en charge spécifique par l’équipage, puis
à l’arrivée par le SAMU.
Dans ces conditions, il n’y a pas lieu de limiter l’accès au territoire
français pour les personnes asymptomatiques en provenance des zones
affectées, qu’il s’agisse de personnes en délégation, en stage dans une
entreprise, de personnes participant à des manifestations par exemple
sportives, culturelles, industrielles ou à des visites touristiques.
Il n’y a pas lieu de préconiser des mesures de précaution particulières pour
les personnels accueillant des touristes en grand nombre. De même, l’arrêt
de travail, la prescription systématique d’examens biologiques, et la mise
en place de mesures d’isolement ne sont pas nécessaires pour les personnes
asymptomatiques de retour d’une zone affectée.
En revanche, la DGS rappelle aux personnes en provenance des zones affectées
la nécessité, durant les 10 jours suivant l’arrivée en France, d’une
vigilance particulière sur leur
1 Situation épidémiologique sur le territoire français sur le site de l’InVS
: www.invs.sante.fr
2 Situation épidémiologique mondiale sur le site de l’OMS :
www.who.int/csr/sars/en/
Institut de Veille Sanitaire état de santé à la recherche de signes
évocateurs de SRAS (fièvre d’apparition brutale associée à des troubles
respiratoires de type toux et/ou essoufflement). Il leur est précisé qu’en
cas de survenue de tels signes, elles doivent appeler le centre 15 (SAMU)
qui, le cas échéant, les achemine vers des centres de référence.
La surveillance aux aéroports est maintenue. Un dispositif spécifique
concernant les zones d’attente pour personnes en instance (zapi) a été mis
en place et dans ce cadre, les personnes en provenance des zones affectées
font l’objet d’un examen médical systématique.
De même, dans les centres de rétention administrative, un examen médical est
pratiqué pour les personnes en France depuis moins de 10 jours.
Français à l’étranger
Les Français à l’étranger ne font actuellement l’objet d’aucune mesure de
rapatriement particulière. Il leur est conseillé d’être attentifs à
l’évolution de l’épidémie et de respecter les mesures sanitaires préconisées
localement.
Informations aux voyageurs
La direction générale de la Santé a réévalué avec l’Institut de Veille
Sanitaire la situation épidémique au plan international et les
recommandations vis à vis des voyageurs, en tenant compte de la position de
l’OMS.
Les recommandations sont désormais subdivisées en deux catégories :
A) Les zones pour lesquelles les voyages sont fortement déconseillés : il
s’agit de HongKong et de la province de Guangdong en Chine.
B) Les zones où il est conseillé de différer les voyages dans la mesure du
possible ou vis à vis desquels la prudence doit être appliquée : il s’agit
des zones identifiées par l’OMS comme affectées (Pékin, Shanxi, Taiwan,
Hanoi, Singapour, Toronto). Pour ces zones, la Direction générale de la
Santé recommande de suivre les précautions locales avec attention et
rappelle que des contrôles sont effectués sur place dans les aéroports avant
le retour. Certaines de ces zones ne disposent pas des infrastructures
médicales comparables à celles disponibles sur notre territoire.
Le Numéro vert mise en place par le ministère (0 800 150 160) a été une
nouvelle fois renforcé. Depuis l’ouverture du service plus de 50 000 appels
ont été reçus. Actuellement près 70 % des appels reçus entre 8 h 00 et 22 h
00 sont traités.
Informations aux personnels navigants d’Air France
La compagnie Air France a mis en place un numéro vert spécifiquement destiné
à informer son personnel.
Manipulation des marchandises en provenance des zones affectées (et non de
l’ensemble de l’Asie)
En l’état actuel des connaissances, l’agent soupçonné d’être responsable du
SRAS (coronavirus) est fragile. Sa persistance dans l’environnement ne
serait que de quelques heures. Le risque de transmission de l’infection lors
de la manipulation de produits en provenance de zones affectées n’est donc
pas retenu compte tenu de la durée de leur acheminement. Les précautions
d’hygiène prises régulièrement dans l’entreprise doivent être respectées.
Hanoi
Sept personnes du service médical de santé des Armées sont rentrées ce jour
en provenance d’Hanoi. Une personne reste hospitalisée à l’hôpital français
de Hanoi, elle est prise en charge par une équipe médicale. Deux membres du
service de santé des Armées sont restés sur place.
La Direction générale de la Santé rappelle qu’elle a mis en ligne sur le
site Internet du Ministère www.sante.gouv.fr les réponses aux questions les
plus fréquemment posées au sujet de l’épidémie actuelle et, en particulier,
sur les mesures de précaution pour les transports aériens et les voyages.
Ce même document à télécharger en PDF à cette adresse :
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/pneumapathies/cphanoi0804.pdf
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Notre courrier de ce jour au Directeur Général Adjoint
Roissy, le 9 avril 2003
Monsieur le Directeur Général Adjoint,
En date du 1er avril 2003, nous vous avions interpellé sur les mesures à
prendre à l’égard de la population PNC face à l’épidémie de pneumonie
atypique.
A ce jour, les informations données par l’entreprise ne sont pas à même
d’informer complètement et de rassurer les PNC.
Le choix, fait par Air France, de ne pas informer individuellement chaque
PNC sur la conduite à tenir tant à bord qu’en escale ou à son retour à Paris
ne nous satisfait pas
Les relais d’information choisis sont, comme tous relais, générateurs d’une
dégradation de l’information.
Si nous pouvons comprendre les difficultés matérielles et délais à mettre en
place les éléments nécessaires à la protection des PNC à bord ou en escales,
a contrario ce défaut d’information du PNC est inacceptable.
En date du 1er avril 2003, nous vous écrivions que « Si la situation devait
s’aggraver dans les jours à venir, il va de soi que des mesures plus
radicales devraient être prises rapidement ».
Sur ce point précis, nous vous avouons ne pas du tout comprendre l’actuelle
poursuite de la desserte d’escales que déconseille fortement la Direction
Générale de la Santé dans son communiqué du 8 avril 2003.
En conséquence, nous vous demandons de suspendre temporairement la
desserte d’escales « fortement déconseillées » par la Direction Générale de
la Santé.
Meilleures salutations.
Pour L’UNAC
Pierre RAYMOND