Comme chacun le sait, une réforme de la Caisse de Retraite du Personnel
Navigant est en discussion depuis maintenant plus de 3 ans.
Pour l’instant, ces discussions n’ont pas permis d’aboutir à un compromis
entre les représentants des employeurs et les différentes catégories de PN.
Que ces discussions soient difficiles et qu’elles durent longtemps ne doit
pas surprendre, il s’agit de l’avenir de nos retraites et surtout de celles
des jeunes navigants.
Ce n’est pas un sujet que l’on peut traiter à la va-vite, car comme nous
nous plaisons à le rappeler en citant un éminent économiste : «
la retraite est le seul patrimoine de ceux qui n’en ont pas »
(Jean-Paul FITOUSSI).
POURQUOI UNE RÉFORME ?
Parce que celle-ci s’impose ! Mais pas n’importe quelle réforme ! Et
pas dans l’urgence absolue ! Ajoutons que le Ministre des
Transports a enjoint, en 2005, les membres du Conseil d’Administration de
réformer la CRPN pour résorber le déficit avant la
fin de l’année 2005 !
Comme tous les régimes de retraite, la CRPN souffre d’un
déséquilibre financier entre les ressources apportées par
les cotisants et les prestations versées aux retraités. Les
explications sont nombreuses, certaines sont spécifiques à notre Caisse
(régime de retraite particulier pour les navigants donc soumis aux aléas
économiques du transport aérien) et d’autres sont communes
à tous les régimes de retraite (allongement de la durée
de vie des retraités qui deviennent de plus en plus nombreux par rapport aux
actifs). Si nous ne devions en retenir qu’une il s’agirait de l’insuffisante
croissance des effectifs de cotisants. En effet, c’est le paramètre qui
influe le plus sur les équilibres et qui permet de payer les pensions des
générations précédentes. Comme la croissance en effectif ne se décrète pas,
et que ce n’est pas la faible (trop faible !) augmentation des salaires qui
fournit des ressources supplémentaires en cotisations, le régime est en
déficit.
Puisque le régime a longtemps été excédentaire (à l’époque où il n’y avait
que très peu de retraités) et que nos prédécesseurs ont été prudents en ne
distribuant pas toutes les ressources disponibles aux retraités,
la CRPN a des réserves financières. C’est le fruit du
placement de ces réserves qui a, ces dernières années, permis de compenser
le déficit du régime. Malheureusement, cette situation
n’est pas viable à long terme. En cas de résultats boursiers
insuffisants, il faut toucher au capital des réserves, c’est ce qui s’est
produit pour le dernier crack boursier en 2001, et là c’est l’avenir du
régime qui est mis en péril.
Pour autant, il n’y a pas le feu à la maison, même si
les perspectives d’évolution, établies par les services de la CRPN indiquent
qu’à l’horizon d’une quinzaine d’années, les réserves ne représenteront plus
que 5 années de prestations, pour ne plus représenter que 2 années dans 30
ans, la Caisse a encore 7,25 années de prestations en réserve ce qui nous
laisse le temps de préparer une réforme sans être contraints par l’urgence.
L’ensemble des membres du conseil d’administration de la Caisse a donc
décidé de faire évoluer le régime pour tenter d’éviter de se trouver dans
cette situation. L’objectif est donc d’améliorer la pérennité de la
CRPN, notamment pour que les plus jeunes d’entre nous continuent de
pouvoir bénéficier d’une pension de retraite. Insistons bien sur ce point, pour
tous les membres du conseil d’administration la pérennité de la CRPN est le
seul objectif des discussions sur la réforme ; pour
tous, sauf pour les représentants des pilotes d’Air France
Comme vous le savez déjà, le SNPL et l’USPNT ont, eux, d’autres
objectifs et au premier chef, celui d’améliorer les pensions de retraite des
pilotes d’Air France.
La suite de
notre tract en PDF
PRÉSERVATION DE LA CRPN : OUI
ENRICHISSEMENT DES PILOTES D’AIR FRANCE : NON
Pour
information : Le courrier des Administrateurs SNPNC-UNAC au Président de la
CRPN
Le rapport
d’activité 2005 de la CRPN