Après les mésaventures d’un pilote Air France, arrêté vendredi à l’aéroport
JFK de New York, les pilotes laissent éclater leur ras-le-bol face au zèle
de certains agents de la Transportation Security Agency (TSA), l’agence
fédérale chargée de désamorcer toute tentative terroriste.
Le copilote en question, relâché sous caution (5000 $), sera jugé le 24 août
pour «déclarations mensongères», ce qui lui fait
encourir une peine de cinq ans de prison, pour avoir ironisé sur ses
chaussures piégées au cours d’un contrôle qu’il trouvait tatillon. Le Spac
(Syndicat de pilotes de l’aviation commerciale d’Air France) dénonce : «Les
pilotes d’Air France subissent des brimades qui sont la conséquence de la
politique étrangère de la France et sont ulcérés par l’attitude scandaleuse
des autorités américaines, en particulier de l’organisme chargé des con
trôles.» Philippe Raffin, secrétaire général du Spac, précise que ces
brimades qui «consistent en un strip-tease devant l’ensemble des passagers
sont indignes d’un pays comme les Etats-Unis. C’est inacceptable car cela
ne ressemble pas à des mesures de sûreté mais à des mesures de rétorsion
vis-à-vis de la politique étrangère française».
Un pilote explique que certaines chaussures à armatures en métal font sonner
le portique. Et le pilote, qui a déjà tombé la veste, ôté la ceinture et
l’épingle de cravate, se voit obliger d’enlever chaussures et chaussettes.
Comme tout cela peut prendre du temps, l’exaspération a tendance à monter.
«Or le simple fait de prononcer le mot bombe devant les agents de TSA peut
justifier une arrestation», explique Carlos Garcia, porte-parole du Syndicat
national des pilotes de ligne (SNPL).
Selon lui, les PN (P
ersonnels Navigants) français ne sont pas les seuls à se plaindre
. «Plus d’une centaine de piloteset hôtesses et stewards américains
ont été victimes de tracasseries de ce genre. Et la TSA fait
l’objet de 6 700 plaintes actuellement», précise-t-il. Ce qui n’exclut
pas des réactions d’hostilité vis-à-vis des Français,
qu’ils soient passagers ou salariés d’Air France, de la part de
personnels de l’immigration ou de la TSA, pro-Bush militants, rapportent
certains pilotes