
Sous la rubrique Union Hopper, nous débutons une information sur nos
échanges avec l’unique syndicat PNC de KLM, nommé VNC,
Vakbond voor Nederlands Cabinepersoneel.
Lundi dernier, six de nos délégués se sont rendus à Amsterdam pour
poursuivre les contacts déjà pris avec nos collègues de VNC. Cette réunion
de travail, avec le Président de VNC, Henri POPELIER et la Secrétaire
Générale, Marja BOORSMA avait pour objectif de débuter un cycle de réunions
permettant à chacun de découvrir les spécificités de l’autre. De nombreux
aspects sont à aborder, sur les règles de travail, sur la rémunération en
passant par la fiscalité, etc..
De gauche à droite sur la photo : Franck MIKULA, Vice Président UNAC,
Rémi LUCET, Secrétaire de section AF, Christine FANUEL, Déléguée du
personnel UNAC, Hubert DESCAMPS, Secretaire Général UNAC , Frédérique FOEL
DERI, Déléguée syndicale UNAC, Marja BOORSMA, Secrétaire générale de VNC,
Henri POPELIER, Président de VNC, Eric CHAUVEL, Délégué syndical UNAC
VNC compte 8000 adhérents. Outre ce chiffre, qui laisse rêveur
puisqu’il traduit un taux de syndicalisation proche des 95%, le
contexte des relations sociales aux Pays-Bas n’a rien à voir avec les nôtres
et démontre une certaine maturité en la matière.
Cet état d’esprit découle de La Fondation du travail qui a été créée au
lendemain de la Libération, le 17 mai 1945, en tant qu’organisme de droit
privé pour la concertation et la coopération entre les fédérations
patronales (représentant l’industrie, les petites et moyennes entreprises,
l’agriculture et l’horticulture) et syndicales.
La préoccupation majeure en l’occurrence était la conviction que, dès la fin
du conflit, les syndicats et le patronat (les « partenaires sociaux »)
devraient œuvrer conjointement pour la reconstruction des Pays-Bas et s’en
sentir responsables. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont reconnu la
Fondation du travail peu après sa création comme instance officielle de
consultation dans le domaine économique et social.
Simple exemple du gouffre qui nous sépare en matière de relations sociales,
la déclaration suivante en cours d’élaboration :
DECLARATION DE LA FONDATION DU TRAVAIL RELATIVE A LA CONCERTATION SUR LES
CONDITIONS DE TRAVAIL ( CCT ) 2004-2005
Les organisations centrales patronales et syndicales représentées au sein
de la Fondation du Travail (Stichting van de Arbeid) :
- constatant que notre pays se trouve toujours dans une mauvaise
situation économique, comme le montrent le déclin de notre compétitivité
internationale et de l’emploi, le retard dans le domaine de l’innovation et
de la productivité et la hausse continue du chômage ;
- considérant que le renforcement de notre compétitivité est nécessaire à
une reprise durable de la croissance économique et de l’emploi et que les
efforts de toutes les parties en faveur de la productivité, de l’innovation
et de laparticipation à l’emploi sont nécessaires à cet effet ;
- ayant pris connaissance de la déclaration du gouvernement du 17 octobre
2003 (cf. Annexe 1) ;
1. appellent instamment les parties aux CCT à ne pas convenir d’une
hausse des salaires contractuels dans les CCT à renouveler pour 2004 et à
convenir pour 2005 dans les CCT une hausse des salaires contractuels qui
s’approche à zero. Par contre, elles n’excluent pas la possibilité de
convenir de formes de rémunération unique liées aux résultats. Celles-ci
peuvent être envisagées sous la forme d’une prime proportionnelle ou
nominale voire d’une prime à la fois proportionnelle et nominale.
2. conviennent que la recommandation formulée ci-avant pour l’évolution
des salaires contractuels en 2005 sera uniquement exécutable si le
gouvernement et les partenaires sociaux parviennent à un accord (au plus
tard) en avril 2004 sur l’ensemble du dispositif fiscal à introduire le 1er
janvier 2006 concernant la retraite anticipée, la préretraite et le cours de
la vie, ainsi que les éventuelles mesures transitoires.
3. recommandent en outre d’observer la même retenue concernant les
salaires hors CCT.
4. mettent en œuvre, au vu de la déclaration du gouvernement du 17
octobre 2003 telle que citée ci-avant et concernant l’incapacité de travail,
les points 1 à 4 ainsi que les paragraphes de clôture suivants de la
déclaration de la Fondation du travail du 22 mars 2002 (cf. Annexe 2).
Contrepartie de ce que certains appelleront de la sagesse, d’autre de la
co-gestion et d’autre enfin de l’asservissement, une totale transparence et
implication dans les choix que fait KLM au travers de son "Worker’s
council", sorte de CCE décisionnaire.
Worker’s council, au sein duquel siègent 15 personnels sol, 6 PNC et 3 PNT
ainsi que des membres de la Direction. Les réprésentants salariés ayant un
droit de véto sur les décisions du "Worker’s council".
Juste pour l’anecdote, le PNT n’a pas une voix prépondérante par rapport au
PNC ou au PS. C’est donc vraiment une autre culture… !
Le syndicat VNC est également présent chez Martinair, Transavia, KLM City
Hopper et Air Holland.
Parmi les nombreux points qui nous ont surpris et sur lesquels nous
reviendrons plus en détails :
– un président de syndicat PNC qui n’est pas PNC
- le mot "grêve"
inconnu
- un départ normal en retraite à 56 ans en voie de passer à 60 ans
- pas planification mensuelle
- quatres langues parlées pour passer CCP
- 40 jours de congés par an
- une flotte majoritairement sans poste
repos couchette
- pas de temps OFF garanti mensuellement
Nous aurons donc l’occasion de revenir sur ces nombreux sujets dans notre
rubrique Union Hopper.
Une rubrique qui s’enrichira de nos visites à venir chez Alitalia.
Une évolution de l’Alliance qui oblige une évolution de nos défenses !