Notre tract du 18 décembre 2003
Comme nous, vous avez découvert au travers d’une récente publication de
l’entreprise la situation particulièrement désastreuse du réseau
moyen-courrier : 100 millions de pertes sur l’exercice 2002-2003. Les
services commerciaux de l’entreprise ont élaboré un plan de sauvetage du
réseau que l’on découvre, aujourd’hui, sinistré.. les passagers
déserteraient, les classes « affaires » de nos avions, las des prestations
sol (trop compliquées), las de la tarification (pas assez lisible), las des
prestations vol (pas assez standardisées). Les réformes retenues sont
drastiques et touchent tous les secteurs du Commercial Europe : Pricing,
Produit sol/vol, réorganisation des canaux de distribution.
Info ou intox ? Personne, à l’UNAC, ne peut apprécier réellement la
situation économique du Commercial Europe. Nous n’avons ni les compétences,
ni les éléments d’analyses suffisants pour nous forger un avis précis du
niveau d’urgence de la situation. Cette crise est-elle conjoncturelle,
c’est-à-dire de courte durée, ou est-ce le signe d’une transformation
profonde du paysage aérien sur l’Europe ? Nous voulons surtout rester
prudents et nous garder de « sur réagir » à cette annonce. Nous nous
garderons bien de tomber dans la dramatisation outrancière. Par contre, on
peut s’étonner que l’entreprise découvre tout à coup l’ampleur du désastre
et notamment l’impact de la concurrence du TGV et des Low-Cost..
Quelles que soient les motivations de l’entreprise, qu’elles soient
impérieuses à la survie du réseau, ou plus simplement d’ordre économique
pour dégager plus de bénéfices, ou s’aligner sur l’offre concurrentielle,
nous nous retrouvons devant un fait, aujourd’hui incontournable : la
Compagnie entend passer toutes les compositions équipage de la flotte MC en
compositions d’équipages mini réglementaires ; et ce,
dans un délai très court.
Les compositions équipage sont contractualisées dans un accord à durée
indéterminée, « le protocole de service MC ». Cet accord peut être dénoncé à
tout moment par la Compagnie (contrairement à un accord à durée déterminée).
Il continuerait dans ce cas de s’appliquer au plus pendant 15 mois, le temps
pour les protagonistes de négocier un nouveau protocole. Si les parties ne
tombaient pas d’accord, l’entreprise pourrait alors déterminer
seule de nouvelles normes de travail, de compositions équipages et
de type de service.
Nous ne voulons pas nous trouver dans une telle situation, nous ne nous
opposerons donc pas à cette négociation. En revanche, cela doit être une
vraie négociation car diminuer les compositions d’équipage a pour
conséquence immédiate de créer du sureffectif.
Ceci sous-entend l’arrêt des embauches, et bien malins ceux qui pourraient
aujourd’hui, garantir aux PNC que demain, ils seront à l’abri d’un plan de
licenciements. Le chantage à l’emploi est un discours bien connu, il est
traditionnel et nous y sommes rodés. Cependant, au regard de la crise qui
touche l’ensemble du transport aérien fermetures de lignes, disparitions de
Compagnies aériennes, développement des libertés commerciales, regroupements
stratégiques des acteurs de l’aérien, on ne peut pas tout simplement écarter
la possibilité, pour l’entreprise de recourir à des solutions extrêmes.
La négociation a débuté la semaine dernière et une de nos premières
préoccupations a été de tenter de mesurer le nombre de PNC supprimés dans
les nouvelles compositions d’équipage et de vérifier que l’entreprise a les
moyens de les absorber au travers de la croissance du Long Courrier, malgré
le sureffectif généré par le projet Ulysse. La Compagnie nous assure que
l’arrivée de 6 nouveaux appareils permettra de garantir l’emploi et que ce
sureffectif sera entièrement résorbé avant l’automne 2004. Nous ne nous
contenterons pas de promesses verbales, ceci devra être contractuel..
La volonté de la Direction est de faire des compositions d’équipage mini
réglementaires en prétextant un soi-disant allègement du service à bord.
Nous refusons cette vision systématique et sans nuance. Nous n’accepterons
pas une seule suppression de PNC dans la composition d’équipage MC qui ne
serait pas justifiée. Notre ambition est, bien évidemment, de préserver
l’emploi tout en évitant de dégrader les conditions de travail du PNC. Nous
attendons de cette négociation qu’elle aboutisse à un
équilibre concret entre des compositions d’équipage
éventuellement revues à la baisse et la charge de travail allouée au PNC
, tant lors des phases vol que pendant les phases sol.
D’autre part, le discours contradictoire du Marketing Central qui oscille
entre le désir de réaliser des économies et de fournir un produit
différencié par classe, nous incite à la plus grande vigilance sur la
définition d’un service cohérent et surtout sur le
maintien d’un niveau de sécurité et de sûreté irréprochable.
Nous attendons aussi, de la Compagnie, qu’elle récompense l’implication de
ses personnels dans ce plan de sauvetage. Il faudra trouver les
compensations qui feront qu’au global les PNC moyen-courrier conserveront
des conditions de travail acceptables. De plus, ces modifications devront
faire partie d’un protocole nous garantissant qu’en cas de modification
ultérieure du service les compositions d’équipage seront à nouveau négociées.
A l’UNAC, nous considérons qu’il s’agit de notre responsabilité de nous
engager pleinement dans cette négociation et les délais courts, (fin de
négociation le 30 janvier 2004), la saison (les fêtes de fin d’année), nous
obligent à mobiliser notre équipe de délégués MC. Nous participerons à
toutes les réunions de négociation, à toutes les réunions de travail, à tous
les vols d’essai. Nos délégués ont d’ores et déjà bousculé leur planning,
reporté leurs vacances, pour défendre au mieux les intérêts des PNC MC. Nous
vous tiendrons informés de l’évolution des négociations et des résultats des
vols d’essai.
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