Dimanche 23 mai, une partie du nouveau terminal 2 E s’est effondrée, tuant 4
personnes. Aucun salarié d’Air France ni d’ADP ne fait partie des victimes,
Cette aérogare était composée de deux parties : le hall d’enregistrement et
le hall de départ. C’est cette dernière partie qui s’est partiellement
effondrée dimanche. Le Préfet a nommé un cabinet d’audit qui, dans un délai
d’environ 3 semaines devra rendre ses conclusions pour éventuellement
autoriser la réouverture du hall d’enregistrement. En revanche, il est
beaucoup trop tôt pour savoir ce que deviendra le hall de départ. Sera-t-il
réparé ? Sera-t-il détruit pour en reconstruire un autre ? Ce qui est
certain, c’est qu’une solution de remplacement devra être trouvée pour
plusieurs mois (au moins). Si Air France peut récupérer le hall
d’enregistrement, les passagers pourront être transférés par bus jusqu’aux
avions qui, eux, seront placés au large. Cette aérogare
représentait 10 % du trafic passager de Roissy, soit 15 000 passagers en
moyenne par jour.
Malgré ces difficultés, Air France a annoncé qu’elle souhaite maintenir le
programme été, tel qu’il était défini en début de " saison programme ".
Reste à réorganiser le traitement des 95 vols journaliers
qui se faisaient chaque jour du Terminal E. Pour cela, toutes les capacités
aéroportuaires devront être redistribuées, y compris vers Orly pour certains
vols. Air France envisage même d’utiliser l’aéroport d’Amsterdam pour
quelques vols Long-Courrier. Ces vols seraient effectués avec avions et
équipages Air France.
INCERTITUDES SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT.
Le redéploiement des personnels du Terminal 2 E, pose évidemment quelques
problèmes d’organisation. On peut citer, par exemple, les salles de replis
du personnel sol trop exiguës, les difficultés pour trouver une alternative
au restaurant d’entreprise du Terminal E qui était le plus important des
aérogares avec 1000 couverts par jour, les autres restaurants étant déjà
proches de la saturation.
Pour l’exploitation, on peut prédire des délais d’attente importants au
départ comme à l’arrivée faute de points de parkings avions au contact
disponibles et donc une utilisation plus fréquente des aires éloignées avec
aérobus, ce qui ne manquera pas d’occasionner des perturbations pour les
correspondances courtes..
Le programme devant être maintenu, aucune mesure de chômage partiel n’est
envisagée pour les salariés d’Air France. Néanmoins, la fermeture du
Terminal E vient sérieusement contrarier les projets de développement de la
Compagnie. Si, comme elle l’annonce, la Compagnie pense pouvoir faire passer
le programme actuel en redéployant les moyens existants, le doute est permis
pour la croissance future qui reposait, dès septembre prochain, sur la
coordination des moyens de l’alliance Skyteam à CDG. Pour notre périmètre
PNC, un ralentissement de la croissance ne manquerait pas d’avoir des
conséquences sur les embauches PNC donc sur les promotions CC et CCP.
Cet accident apporte, une fois de plus, la démonstration de la fragilité de
notre secteur d’activité. Une recrudescence de l’instabilité politique dans
le monde, l’apparition d’un nouveau virus ou un accident dans une aérogare,
et voilà nos perspectives de développement qui s’éloignent.
Sans développement, moins d’emplois, moins de promotions, plus
grande pression sur les conditions d’emploi des salariés des compagnies
aériennes. Sans parler des conséquences sur l’équilibre de notre caisse de
retraite qui souffre déjà d’un déséquilibre entre cotisants et retraités.
D’où l’importance d’avoir nos conditions d’emploi définies par un
accord collectif le plus solide possible. De là, notre fort attachement à la
vie contractuelle et notre rejet, depuis toujours, du statut et des
règlements qui, du fait de leur nature, permettaient à la Direction de
modifier unilatéralement nos conditions d’emploi.
L’accord collectif PNC 2003/2008 réduit l’encertitude en créant une
période de stabilité de nos conditions d’emploi pendant 5 ans. Durant cette
période, la Direction ne peut revenir unilatéralement sur les garanties
apportées par l’accord.
C’est une vertu qui a du prix aujourd’hui !