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Election au poste de réprésentant des salariés. Interview de notre candidat

Pour mieux connaître notre candidat au poste de réprésentant des
salariés au Conseil d’Administration d’Air France. Vous recevrez, de la
part d’Air France, le matériel de vote dans les jours à venir pour un
dépouillement de vos votes le 22 juillet 2004.

Un conseil, votez dès réception de ce matériel de vote.

Si vous n’avez pas reçu votre matétiel de vote adressez vous à
OA.YU (Relations sociales PN) Catherine VALLENET-BRIE Tel : 01 41 56 33 24 ou
Jean LABILLE Tel : 01 41 56 33 67

Philippe CADOREL, notre candidat de "l’Alliance" SNPNC-UNAC.
Interview

Philippe tu es candidat au poste de réprésentant des salariés au
Conseil d’Administration d’Air France sur la liste UNAC SNPNC. Comment en
arrive-t-on là ?

Il n’y pas de recette mais pour mon cas personnel, les ingrédients sont les
suivants :

26 années de PNC à temps plein

13 000 heures de vol

15 ans de délégué du personnel.

10 ans steward,

8 ans CC

7 ans CCP

Qu’est-ce qui te motive pour ce poste ?

J’ai toujours été intéressé par la dynamique économique qui régule le monde
des entreprises ; et c’est donc tout naturellement que je me suis penché sur
celui que je côtoyais, à savoir le monde aéronautique.

C’est ainsi que je me suis retrouvé commissaire à la Commission Economie et
Production du Comité d’Entreprise, il y maintenant quelques années, avant
d’en être élu président.

C’est un exercice passionnant qui nous permet, avec nos autres collègues
commissaires, de suivre au fil des mois, les évolutions des paramètres
économiques et des choix privilégiés par la direction de l’entreprise.

Qu’abordez-vous lors de ces réunions ?

Lors de ces réunions généralement mensuelles, la Direction nous présente,
les bilans sociaux, les rapports d’activité, les plans prévisionnels, les
programmes des saisons IATA…et la liste n’est pas limitative ; en un mot
tout ce qui concerne le pilotage économique de notre périmètre d’activité
(Opérations aériennes et Commerce International), en gros le travail
quotidien d’environ 20 000 personnes.

Qu’en sort-il de concret ?

Une fois la présentation de l’ordre du jour réalisée par les intervenants de
la Direction, les commissaires des différents syndicats posent les questions
sur les points méritants d’être approfondis. A la suite de cette réunion, un
compte rendu ( à voir sur internet ) est établi résumant le plus fidèlement
possible, à la fois la réunion et la façon dont la commission perçoit les
choix de la Direction. Les recommantations émises conditionnent les
réactions et motivent les votes et motions en session du CE.

Ton activité en tant que commissaire se limite-t-elle à ce périmètre
des Opérations aériennes et Commerce International ?

Non, car en tant que président de cette commission de notre CE, j’accède de
facto à une place de commissaire à la Commission Centrale Economie et
Production du CCE, qui me permet de rencontrer mes "alter ego" des autres
comités d’entreprise et de mieux cerner l’ensemble des problématiques que
peut soulever certains choix d’Air France. Dans cette instance, qui est
régulièrement consultée par le Comité Central d’Entreprise avant certains
votes importants, nous devons faire également un travail de synthèse
(souvent aidés par des experts extérieurs à l’entreprise)

Et la collectivité PNC n’est-elle pas oublié dans tout cela ?

Effectivement, seul PNC dans une assemblée essentiellement constituée de PS,
je suis souvent le seul PNC à défendre la cause PN et plus particulièrement
celle que je connais le mieux celle du PNC.

J’ai l’occasion d’avoir des prises de positions relativement identiques avec
nos collègues du sol, mais il est fréquemment nécessaire de rappeler et de
mettre en avant nos spécificités.

C’est donc tout naturellement cette même démarche qui me motive pour être
candidat à poste d’administrateur ; faire en sorte que notre voix de PNC
soit écoutée et entendue, par la pertinence de nos prises de position, et
l’attachement viscéral que nous portons aux relations contractuelles.

Que représente pour toi l’engagement d’un administrateur syndical
SNPNC/UNAC face à la Direction d’Air France ?

C’est un poste stratégique, là où se dévoilent les tactiques et les
décisions de la Compagnie.

Je ne suis pas dupe, je sais bien que les pouvoirs de décisions sont faibles
à ce niveau, mais le fait d’y être présent, c’est aussi se tenir au courant,
c’est un poste de « veille opérationnelle » essentiel…. Si je peux
apporter lors de ce mandat mon expérience passionnée et réelle du métier de
PNC, un raisonnement objectif mais sincère, sans compromission, j’estime que
c’est déjà important.

Le fait de vouloir continuer à voler le plus possible, comme je l’ai
toujours fait, me permet d’être attentif au quotidien de mes collègues.

Ce métier a été souvent mal compris et dévalorisé. C’est aussi pour moi, la
manière la plus directe d’en parler et de le faire reconnaître devant les
représentants des actionnaires.

Quel est ton parcours personnel ?

Cela me semble accessoire, mais si tu y tiens…. J’ai 48 ans, je suis marié
et j’ai un fils de 23 ans. J’avais démarré des études de médecine, que j’ai
suspendues pour prendre une année sabbatique, afin de voyager…

Je suis alors rentré à UTA comme steward en 1978, et j’y ai découvert un
métier attachant, avec des rythmes atypiques et une collectivité de travail
très soudée. J’y suis resté et je ne l’ai jamais regretté. En fait, un
parcours assez similaire à chacun d’entre nous, me semble-t-il. C’est ce qui
fait la richesse et la diversité de notre population.

Et pendant que l’on y est, je prends les devants avec mes hobbies… Comme
beaucoup d’entre-nous, dès que j’ai les pieds sur la terre ferme, j’aime
être dans ma maison, je pratique pour ceux qui me connaissent (un peu plus
que les autres) le jardinage à haute dose…, la randonnée à
l’occasion…J’aime la musique avec un goût prononcé pour celle que l’on dit
"classique" et la lecture de la presse économique et d’actualité.

Quel est le rôle de suppléant et qui est Florence FOUREST, ta
suppléante ?

Florence FOUREST a un parcours, un engagement syndical, une ancienneté et
une carrière similaire à la mienne. Elle est, pour sa part, au SNPNC. Son
rôle de suppléante est de me remplacer dans le cas où je ne puisse plus
assurer ce poste de façon définitive (décés, départ de la Compagnie, ….).

Qu’est-ce qui te semble essentiel dans ce qu’a réalisé l’UNAC depuis
son implantation à Air France ?

La chose remarquable, c’est d’avoir fait comprendre à Air France que seule
la relation contractuelle amènerait la stabilité sociale.

Une explication qui a nécessité 52 jours de grève.

Enfin le résultat était au rendez-vous puisque la B-Scale a disparu et que
les nouveaux embauchés gagnent en masse de rémunération un montant plus
important sur leur carrière que nous pouvions l’espérer à notre époque.

Avoir fait comprendre à Air France que signer des accords est essentiel
alors que cette dernière se complaisait dans l’unilatéral, légitimé à
l’époque par son statut abusivement rassurant.

Sur la photo ci-dessous on te voit avec une pancarte "UTA veut tout
…..". Quelle était la raison de cette manifestation ?


C’était en 1989 lorsque UTA avait mis en place unilatéralement une B-Scale,
de l’avancement 100% au choix, la rémunération individualisée…. Un joli
faisceau d’invraisemblances et de graves menaces sur lesquelles nous sommes
revenus après 72 jours de grêve sur 3 ans.

A cette époque tu étais au SNPNC ? C’était déjà l’Alliance ?

J’étais délégué à la section UTA du SNPNC. C’était aussi l’époque facile et
manichéenne où le PNC parlait d’une seule voix, celle de son syndicat où
nous étions 94% d’adhérents.

Et les grêves étaient suivies ?

Dans la même proportion, par 95 % de PNC, les adhérents. Les 5% restants,
c’était les cadres non grévistes.

Pour revenir sur l’Alliance, que peux-tu en dire ?

Faire le poids en utilisant les mêmes méthodes d’alliance qu’Air France et
KLM, voilà la logique de la démarche qui dépasse toutes les querelles de
chapelle syndicale. Nous ne sommes pas en avance dans cette démarche mais au
moins nous avons démarré le processus. Reste à l’étendre à Skyteam dans son
entier. Notre démarche initiale avec le SNPNC et VNC est expliquée
clairement dans notre tract Création de "l’Alliance".

Cette candidature au poste de réprésentant des salariés au Conseil
d’Administration, il n’y avait que toi comme postulant ?

Non, bien sûr. C’est un choix du bureau de l’UNAC qui a été entériné par le
bureau du SNPNC. Il leur a semblé que mon expérience avec la présidence de
la Commission Economie et Production me prédisposait à ce poste. De plus mon
habitude de la vie syndicale, depuis de si longues années m’a permis de me
tenir au courant des problèmes graves qu’a eu à traverser le métier de
navigant. Mais je dois aussi souligner, qu’ayant fait comme choix de
poursuivre mon activité à temps plein, j’ai néanmoins toujours veillé à
continuer de voler le plus possible en fonction du planning de mes réunions,
par attachement pour ce métier ; mais aussi parce que j’estime que je ne
peux bien en parler qu’en le pratiquant régulièrement.

J’ai un caractère passionné mais je pense être également calme, et prendre
le recul nécessaire quand les circonstances l’exigent. Je sais écouter, mais
je sais être tenace quand j’ai une idée à défendre.

Enfin, je suis « un homme de dossiers », j’aime la précision et je suis
personnellement passionné par les sujets économiques et sociaux. Tout cela
réuni a dû je pense, jouer en ma faveur….

C’est en tout cas pour moi un honneur de représenter mes collègues, une
responsabilité morale dont je connais l’importance. C’est un défi personnel
qui, à la fois, me donne de l’énergie et l’envie de me dépasser.

Toi qui est très au fait des résultats de l’Entreprise, que t’évoque
cette effondrement du T2E ?

Tout d’abord la tristesse pour les victimes et leurs familles. Ensuite
l’effarement de voir la fragilité de tels ouvrages.

Puis enfin, la colère car c’est très grave pour Air France et cela aurait pu
mener cette dernière à des licenciements immédiats.

Prudemment, privatisation et cours de bourse obligent, Air France n’a que
peu communiqué sur le désastre économique que représente cet accident. Nous
allons le vivre sur plusieurs mois voire années et en ressentir les effets
dévastateurs durant très longtemps.

Une fois encore, je note la fragilité de notre secteur industriel que de
nombreux indicateurs ou évènements remettent en cause en permanence et du
jour au lendemain : Cours du baril, SARS, Irak, effondrement du T2E et plus
largement l’économie mondiale.

Qu’est- ce qui a motivé ton engagement syndical ?

Les relations sociales à UTA exigeaient un moral à toute épreuve, et
relevaient plus du parcours du combattant, que du dialogue ou de la
négociation.

J’ai toujours été choqué par ce type de management qui me semblait tellement
ahurissant, et totalement inadapté dans une entreprise de services. Il n’y
avait pas plusieurs alternatives si je souhaitais m’engager pour une cause
collective. J’ai été co-responsable du fonds de solidarité mis en place
grâce au SNPNC, au printemps 1988 pour lutter contre la double échelle de
salaires que la direction voulait nous imposer. Après toute une assez longue
période de bénévolat, je suis devenu délégué du personnel au SNPNC en 1989.

Lors de la fusion avec Air France, j’ai fait partie du groupe qui
s’investira dans la création et la reconnaissance de l’UNAC.

26 ans de PNC, 15 ans de délégué et 13000 heures de vol, ça t’évoque
quoi ?

Qu’on ne fait que de lutter contre les mêmes idées perverses des directions
diverses (UTA ou AF) et ce de manière répétitive.

B-Scale à UTA puis à Air France.
Notation par les CCP à UTA
puis à Air France.
Salaire à la tête du client à UTA puis à Air
France.

De plus, je suis sûr que nous risquons de revoir tout cela. Pour l’heure,
une configuration économique porteuse d’Air France nous en préserve. Mais
demain après un autre SARS, une autre guerre que celle d’Irak….

Il n’y a que des accords à durée déterminée pour limiter les dégats,
d’autant plus si ils sont signés au bon moment, comme le dernier.

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