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Réunion du Comité Central d’Entreprise Air France du 3 juille 2008

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Réunion du Comité Central d’Entreprise Air France du 3 juillet 2008

Le Président Spinetta est intervenu au cours du CCE pour parler des résultats, des perspectives économiques de l’Entreprise et pour répondre aux questions des délégués.

Bref résumé :
Le point central c’est l’augmentation du prix du carburant qui représente maintenant 40 à 60 % des coûts totaux des compagnies aériennes. Le transport aérien mondial envisage des pertes de 20 à 30 milliards.

Air France est la compagnie qui a le portefeuille de couverture pétrole le plus important, peu de compagnies en ont. Ces couvertures représentent environ 12 milliards de dollars sur 4 ans. Mais cette protection est temporaire, elle est dégressive sur les 4 prochaines années.

Cette augmentation brutale du pétrole arrive en même temps que le ralentissement économique mondial. La croissance mondiale ralentit, la prévision en début d’année était de 4,5 % à 3 % mais aujourd’hui il faut s’attendre à une croissance mondiale inférieure à 3 %.

La demande de transport aérien est directement corrélée à la croissance mondiale,  on doit donc s’attendre à un ralentissement important de la demande de transport aérien et on peut même tabler sur une demande négative. Déjà à AF on constate une diminution du coefficient de remplissage des avions.

Avec un marché du transport aérien négatif, AF pourra sans doute maintenir une offre légèrement positive en comptant gagner des parts de marché sur nos concurrents qui vont souffrir plus que nous (certains vont sans doute disparaître). C’est ainsi que la croissance de l’offre sur le programme hiver va être divisée par deux pour être portée à + 1,1 %. Pour le programme d’été 09, les prévisions était + 4 % et on va là aussi diviser par deux pour ne faire qu’une croissance de moins de 2 %. C’est un ralentissement sévère.

Le Cargo : peu de produit peuvent être transporté par avion avec un tel coût du carburant. Cette augmentation du coût du transport fait que les marchandises sont transportée par bateau ce qui aura un effet structurel important sur le cargo AF.

Il faut donc réduire les coûts pour s’adapter à cette nouvelle situation :
La compagnie a déjà lancé un plan d’économies immédiat de 100 millions d’euros pour 2008.
Le plan d’économies « challenge 2010) qui était prévu pour une hauteur de 1,4 milliards sur 3 ans va être modifié pour faire un plan de 4 ans (challenge 2012) car le vrai rendez-vous est pour 2012 (fin des couvertures pétrole).
Les synergies vont être accélérées avec KLM (achats centralisés, informatique, amélioration des process, etc).

Le Président Spinetta insiste sur la nécessité d’éviter trois illusions :

a) les couvertures pétrole : les couvertures pétrole ne vont pas durer longtemps, les compagnies qui n’en ont pas se lancent déjà dans de vastes plans d’économies qui vont les mettre en ordre de bataille rapidement. Les couvertures pétrole ne doivent pas avoir pour AF l’effet d’une drogue qui nous empêche de nous adapter, ce serait catastrophique pour l’emploi dans 4 ans.

b) le taux de change euros/dollars : on a bénéficié de cet atout d’un change favorable mais ce n’est plus un avantage significatif du fait de notre structure de coûts.

c) les surcharges pétrole sur les tarifs : de 2004 à 2007 on a transféré les augmentations du prix du carburant sur les billets passagers. Depuis le début de l’année c’est terminé, quand on passe le tarif de 100 à 105, on ne récupère que 100 dans la caisse, car les passagers ne suivent pas. On ne peut donc pas espérer récupérer l’augmentation du pétrole sur les tarifs.


• Ce travail de recherche d’économies se fera dans le respect des accords signés.
• En matière d’emploi, nous allons décidé non pas un gel des embauches mais un contrôle renforcé (comme en 2001), pour les PNC les embauches devraient continuer pour remplacer les départs (environ 200 départs par an)
• L’accord de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Carrières (GPEC) qui avait été fait sur des hypothèse datant de mars 08 devra être revu et réactualisé en septembre (le GPEC est l’accord qui tente de prévoir les évolutions qualitatives et quantitatives des emplois en fonctions des estimations des besoins d’emploi déterminés par les projets de développement de l’entreprise).

Selon la Direction, la période qui commence est pire que celle que nous avons connu en 2001.



Questions du représentant UNAC :

- allons-nous voir des avions AF immobilisés à Châteauroux ou dans le désert du Nevada ?
- est-il prévu d’acheter plus de 380 qui ont un coût de consommation par pax inférieur à certains de nos avions ?
- que va devenir le réseau MC et métropole qui souffre déjà d’une diminution du chiffre d’affaires et qui selon les comptes a une rentabilité négative ?
- quel avenir pour le réseau local Antilles ?
- la création de la 4e classe est-elle une réponse de l’entreprise à la diminution de la demande en haute contribution ?
- quelle réponse de la compagnie face à l’offensive d’EasyJet à CDG et à LYS et face à l’offensive de Ryanair sur la métropole ?
- devons nous craindre une OPA hostile avec un prix de l’action AF en chute libre ?

Le Président n’a répondu qu’à peu de questions : il nous informe qu’il n’est pas prévu d’immobilisation d’avions (certains de nos avions sont en location, il suffit donc de renégocier les contrats), qu’ils réfléchissent à une augmentation de la commande de 380 (12 avions commandés aujourd’hui) qui pourrait être portée d’ici 3 ans à une vingtaines d’avions, ils n’ont pas de crainte d’OPA hostile tant que l’État est au capital de l’entreprise, tant qu’il y la question des droits de trafic et tant qu’il y a un fort actionnariat salarié, la quatrième classe a plus pour objectif d’inciter les passagers basse contribution à passer dans une catégorie plus élevée.