
Des informations inquiétantes, oui mais venant de l’extérieur…
L’inquiétude grandit chez les salariés d’AF et notamment chez les PNC. Les articles de presse (les échos du 21 janvier, article de Bruno Trévidic, et la tribune du 21 janvier, article de Fabrice Gliszczynski) donnent plus d’informations à leurs lecteurs que la Direction d’Air France n’en donne à ses salariés.
Les responsables des syndicats représentatifs au niveau de l’entreprise ont été reçus en fin de semaine dernière pour être informés de la situation de l’Entreprise mais ils ont reçu la consigne très stricte de ne pas divulguer ce qu’ils entendaient. Pas simple de remplir sa mission d’information de nos adhérents dans ce contexte.
Pour résumer sans trahir de secrets : ça va mal et l’Entreprise va faire des économies mais, nous assure t-on, en respectant les accords signés et en maintenant le dialogue social.
Les deux points qui sont présentés comme « catastrophiques » sont le cargo (15 % de notre activité) et la métropole. La Direction nous informe qu’elle tentera de trouver avec les représentants du personnel toutes les mesures d’adaptation internes pour passer la crise.
Il n’en reste pas moins que l’absence d’information de l’Entreprise vis-à-vis de ses salariés ne fait que renforcer l’inquiétude devant la baisse des résultats. On a l’impression qu’on nous cache des choses quand les analystes financiers ont des informations bien plus détaillées que les représentants du personnel. C’est par la presse qu’on apprend que le déficit du 3e trimestre est de 220 millions d’euros. Certains annoncent déjà qu’ils ont eu une information sur le résultat futur de l’année complète…
Il est urgent que la Compagnie communique auprès des salariés. Nous voulons savoir si une menace pèse sur nos emplois. On nous assure qu’il n’y aura pas de suppression d’emplois, mais nous voulons savoir comment la Compagnie va s’adapter à une baisse d’activité sur la France.
Nous demandons aussi à la Direction de ne pas multiplier les sujets sociaux conflictuels et d’ouvrir au plus vite de véritables négociations sur le temps mensuel réduit (TMR). Un temps partiel dans le cadre du mois, conventionnel, sans remise en cause du temps alterné. Nous voulons aussi que la Compagnie sursoie à ses projets d’évaluation du PNC par les chefs de cabine.
Nous sommes aussi intervenus pour que dans les futures négociations sur les augmentations de salaires, les Hôtesses et Stewards (ces derniers n’ont, contrairement aux cc, ccp, instructeurs, aucune augmentation forfaitaire) reçoivent une augmentation qui corrige les inégalités constatées aujourd’hui. En effet, ce sont les Hôtesses et Stewards qui sont pénalisés aujourd’hui par le nouveau système de rémunération (très vertueux pour l’entreprise puisque ce système de rémunération adapte la masse salariale des PNC au niveau de production), et il faut résorber cette injustice.
La considération qu’attendent les PNC passe surtout par la transparence de l’information. Les PNC sont des adultes responsables, ils doivent être traités en tant que tel, ils doivent avoir les informations de la Direction qui leur permettront d’accompagner s’il le faut la stratégie de la Compagnie.