La Compagnie doit parler avec ses salariés
Sans angélisme, ni alarmisme la Direction doit parler avec ses salariés. L’inquiétude grandit, notamment chez les PNC. Les articles de presse donnent plus d’informations à leurs lecteurs sur la situation économique de la Compagnie que la Direction n’en concéde à ses salariés.
Lors de différentes réunions d’informations à l’attention des représentants des salariés, la Direction nous a informés de la situation : pour résumer, ça va mal et l’Entreprise va faire des économies, mais, nous assure-t-on, en respectant les accords signés et en maintenant le dialogue social.
Les deux points qui sont présentés comme « catastrophiques » sont le cargo (15 % de notre activité) et la métropole. La Direction nous informe qu’elle tentera de trouver avec les représentants du personnel toutes les mesures d’adaptation internes pour passer la crise.
Il n’en reste pas moins que l’absence d’information de l’Entreprise vis-à-vis de ses salariés ne fait que renforcer l’inquiétude devant la baisse des résultats. On a l’impression qu’on nous cache des choses quand les analystes financiers ont des informations bien plus détaillées que les représentants du personnel. C’est par la presse qu’on apprend que le déficit du 3e trimestre est de 220 millions d’euros. Certains journalistes annoncent déjà qu’ils ont eu une information sur le résultat futur de l’année complète…
Il est urgent que la Compagnie communique auprès des salariés. On nous assure qu’il n’y aura pas de suppression d’emplois, mais nous voulons savoir comment la Compagnie va s’adapter à une baisse d’activité, et notamment sur la métropole. Par ailleurs, va-t-on nous faire lanterner sur d’éventuelles promotions ? Jusqu’à quand ?
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SOLIDARITÉ
Il faut tout mettre en œuvre pour resserrer les liens dans la famille PNC. Tout est mis en œuvre pour diviser les PNC entre HST, CC, CCP, INST, (rémunération, évaluation, etc.) il ne faut pas tomber dans ce piège. Nous sommes tous PNC et c’est tous ensemble, que nous progresserons. Cela vaut aussi pour les PNT, personne n’a rien à gagner à renforcer le clivage entre nos deux populations ; nous avons parfois des intérêts divergents, mais au final, c’est la solidarité qui doit prévaloir. La réforme de la CRPN n’a pas été publiée, elle est toujours à l’étude par les Pouvoirs Publics, et nous souhaitons qu’un rapprochement puisse se produire rapidement entre les objectifs des représentants des PNT et ceux des PNC afin que cette réforme soit « juste » et « solidaire ».
TMR
Il est urgent d’ouvrir au plus vite de véritables négociations sur le temps mensuel réduit (TMR). Un temps partiel dans le cadre du mois, conventionnel, sans remise en cause du temps alterné. Ce sujet, le TMR, est traité avec réticence par la Direction depuis des années. Alors que nous y voyons une vraie réponse aux attentes du PNC et une vraie réponse à la crise en cours et à son impact sur les effectifs, nos interlocuteurs se réfugient derrière des obstacles réglementaires qui pourraient être contournés de façon conventionnelle pour peu qu’on en ait la volonté. Nous voulons qu’une forme simplifiée de TMR soit mise en place dans les plus brefs délais, que cela serve de ballon d’essai pour une mise en place plus complète d’ici un an.
Projet PNC : est-ce un vrai sujet ou un leurre ?
Le projet PNC est un « fourre-tout » qui, selon la Direction, vise à répondre aux attentes exprimées par les PNC dans l’étude ALTEDIA : reconnaissance, facilitation, responsabilisation, écoute, équité, transparence. Une fois passés les grandes déclarations d’intentions et tout le laïus socio-psycho-économico-social qui accompagne tout projet d’entreprise qu’est-ce qui reste ? Des évolutions de CREW et d’iPn qui sont les bienvenues, mais qui ne font que suivre les évolutions de tous les systèmes informatiques, la dotation d’un ordinateur portable aux CCP, qui était déjà prévue avant le projet PNC, et la promesse d’écouter ce que disent les PNC. Fort bien, mais quels moyens seront mis pour atteindre ces nobles objectifs, au-delà des grandes déclarations ?
Nous ne pouvons nous empêcher d’observer l’empressement avec lequel la Direction a court-circuité les représentants des PNC. Nous ne pouvons pas non plus nous empêcher d’observer que les centaines de questions et de dysfonctionnement que les délégués élus des PNC font remonter tous les mois à la Direction ne reçoivent pas plus de réponses qu’avant. Que la Direction commence par répondre normalement aux nombreuses demandes et propositions formulées mensuellement par les délégués du personnel et nous accueillerons avec grand plaisir toutes les améliorations promises.
Mais il est un sujet sur lequel nous serons intransigeants, nous refusons de voir les chefs de cabine transformés en garde-chiourme par le système d’évaluation que la Direction veut mettre en place. Ce dernier doit évoluer, personne ne s’y oppose, en revanche nous refusons que la question de l’évaluation des PNC qui est une vraie et bonne question soit traitée avec d’aussi vieilles et grosses ficelles : « donner un gros bâton aux CC/CCP ». Quel manque d’imagination !
Il faut à n’en pas douter améliorer l’accompagnement des PNC, mais pour cela, plutôt que la menace nous préférons la formation et le suivi plus régulier par un corps spécialisé : les instructeurs PNC. L’avantage, c’est que ces instructeurs existent déjà, il faut juste qu’ils soient plus nombreux et mieux formés. C’est par là qu’il faut commencer, plus de formation et ensuite un rythme plus équilibré des évaluations, mais par les instructeurs/contrôleurs PNC. Nous refusons de voir la cohésion des membres d’équipage déjà mise à mal se détériorer encore. Oui, à une meilleure évaluation des PNC, mais pas par les CC/CCP. Il faut renforcer la filière instructeur PNC, faute de quoi, avec ce projet, elle disparaîtra.
Nous voulons que la Compagnie sursoie à ses projets d’évaluation du PNC par les chefs de cabine.
Augmentation générale des salaires
Nous sommes aussi intervenus auprès de la Direction pour que, dans les futures négociations sur les augmentations de salaires, les Hôtesses et Stewards reçoivent une augmentation qui corrige les inégalités constatées aujourd’hui. En effet, les Hôtesses et Stewards doivent effectuer une certaine quantité d’heures de vol pour commencer à percevoir une augmentation de salaire, ce qui n’est pas le cas des autres PNC (CC/CCP/INST) qui perçoivent, quelle que soit leur productivité, une augmentation forfaitaire. Ce sont donc les Hôtesses et Stewards qui sont pénalisés aujourd’hui par le nouveau système de rémunération. Système très vertueux pour l’entreprise puisque qu’il adapte la rémunération des PNC au niveau de production de la Compagnie (moins d’heures de vol à effectuer => tout le monde au mini garanti et diminution de la masse salariale). Il faut résorber cette injustice, et mettre la plus grande part des futures augmentations sur les bas salaires.
Primes de départ
Nous voulons l’ouverture de négociations sur les primes de départ après 55 ans. Aujourd’hui, un protocole transitoire a été signé pour permettre aux PNC qui vont avoir 55 ans dans l’année 2009 de pouvoir prolonger leur activité en continuant de bénéficier de la prime 55 ans jusqu’à 55 ans et 11 mois. Rien n’est prévu pour l’instant pour l’année prochaine, et nous voulons qu’un système de prime soit mis en œuvre entre 55 et 60 ans. Le nombre d’annuités nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une pension CRPN va augmenter à partir du 1er juillet, certains PNC vont donc devoir prolonger leur activité au-delà de 55 ans, il nous semble injuste qu’ils ne puissent pas bénéficier d’une prime de départ. Nous réclamons au plus vite l’ouverture de négociations sur ce sujet.
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