
Les tontons flingueurs
Les bisbilles picrocholines entre syndicats sont dorénavant à ranger au rayon jouets chez TOY-R-US quand on voit ce que nos papis flingueurs sont capables de faire à la tête d’AF/KL
Ils sont d’une violence proprement inouïe !
Qu’on songe un peu : pour s’emparer du grisbi, le Mexicain qui est Corse dans cette histoire et revenu des Invalides (son Montauban à lui).
Raoul Volfoni lui promettait un nervous breakdown, il avait la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours.
En face, l’homme de la pampa parfois rude reste toujours courtois. Il n’empêche, quand on lui en fait trop il correctionne, il dynamite, il disperse et il ventile.
Il a finalement éparpillé son adversaire par petits bouts façon puzzle.
Pas sûr qu’ils se retrouvent dans la cuisine pour boire du tord-boyaux au goût de pommes en parlant de Lulu la Nantaise.
Que penser de tout ça ?
Récemment, un de nos collègues, un Commandant de Bord de la Compagnie nous disait : « moi je suis pilote, je ne sais pas gérer une compagnie aérienne ». Nous, on n’est même pas pilote ! C’est dire que nous sommes totalement incompétents pour dire maintenant qu’untel est mieux que tel autre et que la stratégie de tel DG est meilleure que cette de tel PDG.
Pour nous donc, c’est indifférent. Quel que soit le Capitaine, nous voulons qu’il nous amène à bon port en toute sécurité.
Les griefs que nous avions contre notre employeur resteront les mêmes quelque soit l’identité du DG ou du PDG.
Les observateurs et commentateurs disent que le futur PDG d’Air France serait comme ci ou comme ça, qu’il serait de tel ou tel bord de l’échiquier politique… Ça nous est égal à un point qu’ils n’imaginent même pas. Nous en avons connu de tous les bords de l’échiquier politique et c’était toujours soit des loups déguisés en loup, soit des loups déguisés en agneaux ! Au bout du compte, notre travail de représentants des salariés ne change pas vraiment.
En revanche, ce qui nous apparait nouveau et notable c’est que dans cette affaire, au-delà des conflits de personnes, ce sont semble-t-il les actionnaires qui ont repris le pouvoir. Et ça n’est pas pour nous rassurer. C’est en effet quand l’action a dégringolé pour passer en dessous de 5 euros que tout à coup les actionnaires se sont réveillés et que leurs représentants au Conseil d’Administration on sorti les couteaux. Et quand les Marchés commencent à prendre le pouvoir, le salarié trinque. Espérons que rapidement la Direction Générale puisse nous rassurer sur le fait qu’Air France ne fera pas les quatre volontés de ces Marchés irrationnels et court-termistes.
Cependant, force est de constater que progressivement les membres de la Direction qui depuis des mois réclamaient un plan social sans être entendus reprennent de la voix. Progressivement, KLM qui grognait de voir ses comptes consolidés avec AF et ses résultats positifs ne servir qu’à combler partiellement les déficits d’AF retrouve de la vigueur. D’ailleurs, monsieur Leo Van Vijk est nommé DG délégué du Groupe AFKL…
Que va-t-il se passer ?
Nous n’en savons rien. Et justement, c’est inquiétant. Il faut que rapidement les nouveaux dirigeants s’adressent aux salariés pour leur expliquer où on va. Il faut que rapidement le nouveau PDG AF, monsieur Alexandre de Juniac, prenne ses fonctions et qu’il nous précise la stratégie qu’il entend développer pour la Compagnie.
Certes, le PDG d’AFKL, Jean-Cyril Spinetta, n’est pas un inconnu, mais ce n’est pas lui qui va diriger AF, s’il le fait aujourd’hui ce n’est que pour assurer l’intérim en attendant la validation de la nomination de monsieur de Juniac par les différentes instances du Conseil d’Administration. Tiens, et bien pourquoi ne profiterait-il pas de cet intérim pour s’adresser à tous les salariés ? Comme cela, Monsieur de Juniac aura le temps de faire ce que font tous les nouveaux directeurs : un organigramme. Sur ce sujet, nous serons d’ailleurs très vigilants quant à la place qui sera accordée dans cet organigramme à ceux qui représentent environ 30 % de l’effectif AF, les PNC. Pas question de laisser cette future réorganisation casser notre établissement et répartir les différents PN entre différentes entités. Nous en voyons déjà certains qui se régalent d’avance : ceux qui gèrent le CCE, par exemple.
Dans ces périodes troublées, une chose compte, la cohésion de notre corporation. Serrons les coudes, si jamais une tempête devait se lever, nous devrons être capables de rester soudés autour de quelques priorités : l’emploi, la solidarité, la profession.