
Le CCE s’est réuni aujourd’hui, la direction a annoncé ses premières mesures dites de redressement :
La phase I :
des mesures immédiates de recherche d’économies
la phase II :
des mesures structurelles de réorganisation de l’entreprise
PHASE I : mise en oeuvre immédiate
- politique salariale : blocage des salaires en 2012 et 2013, donc aucune augmentation générale des salaires dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires sur les salaires), diminution des augmentations individuelles : diminution des avancements au sol, pas de promotion (changement de grade) PNC, pas de changement de qualification pour les PNT.
- recherche de productivité dans le cadre des accords : suppression des soft rules, levée des contraintes en production (disparition des référents P par exemple), application stricte des textes en commission rotation (suppression des ajustements dits « de confort » que les délégués du personnel obtenaient parfois en commission rotation – aménagements des rotations que les délégués considéraient comme trop pénibles alors que la réglementation était respectée-).
- réduction des investissements : report des livraisons d’avions
- gel du salaire des cadres dirigeants
- arrêt des lignes non rentables
- suppression du R1 high
- dénonciation des conventions d’entreprise : convention commune, convention PNT, convention PNC, convention PS. La dénonciation de la convention commune pourrait n’être que partielle (un ou deux chapitres seulement). Évidemment, pas de dénonciation possible de l’accord collectif PNC, puisqu’il s’agit d’un accord à durée déterminée qui doit aller jusqu’à son terme sauf accord de tous les signataires.
PHASE II : mise en oeuvre en juin prochain
- Début de la renégociation des conventions dénoncées avec pour objectif une augmentation de la productivité et une économie salariale.
- Réorganisation du réseau (ils n’ont pas donné de détails sur ce qu’ils appellent réorganisation du réseau)
- Redéfinir le produit AF (produit vol et produit sol).
commentaire :
Autant la recherche d’économies de la phase I est mesurable et déjà nous trouvons douloureux un gel des salaires sur deux ans qui peut représenter une perte de pouvoir d’achat d’un demi mois de salaire, autant nous trouvons inquiétant que la Compagnie ne dévoile pas la totalité de son plan de redressement. En effet, la Compagnie dénonce les accords mais nul ne sait ce qui pourrait ressortir d’une future renégociation des conventions d’entreprise en temps de crise. De plus, on nous annonce une réorganisation du réseau, mais sans nous dire en quoi consistera cette réorganisation. Ont-ils l’intention de réduire le réseau à un point tel que de graves questions d’emplois pourraient se poser ?
Que signifie l’objectif d’une réforme structurelle de l’organisation du travail dans les différents métiers ? La stratégie des annonces crescendo des mesures à mettre en oeuvre ne sont pas de nature à nous rassurer.
Nous ne pouvons que déplorer que ce soit un calendrier extérieur aux intérêts de l’entreprise qui guide le choix de repousser les annonces touchant à l’emploi à une période post élections présidentielles. Cela nous laisse penser que si on peut attendre qu’un nouveau président de la république soit élu pour s’occuper de la réorganisation de la compagnie Air France, c’est que la situation n’est pas si grave que ça.