
Source La Tribune, article de Fabrice Gliszczynski
Comme révélé ce matin par La Tribune, le groupe Air France KLM va créer une
compagnie aérienne régulière à vocation touristique, en s’appuyant sur
Transavia, la filiale de KLM spécialisée sur les activités touristiques.
Basée à Orly, la nouvelle compagnie proposera des vols vers des destinations
comme le Maroc, la Tunisie ou l’Espagne.
Air France-KLM a confirmé ce matin les informations publiées ce jour par La
Tribune, à savoir son projet de création d’une nouvelle compagnie
touristique moyen-courrier. Une initiative qui répond, selon le communiqué
de la compagnie aérienne, à "la croissance du marché des loisirs" et à "la
demande des professionnels du tourisme français".
Cette nouvelle entité sera filiale à 60% d’Air France et à 40% de
Transavia.com, la filiale de KLM dédiée au transport de passagers vers des
destinations loisirs moyen-courriers. Elle permettra de mettre en place de
nouveaux "vols réguliers vers des destinations loisirs actuellement non
desservies par Air France".
La nouvelle compagnie sera basée à Orly Sud, avec du personnel sous contrat
de travail de droit français. Ses premiers vols réguliers à bas prix moyens
courriers doivent être lancés au printemps 2007, vers des destinations
"favorites des Français", comme le Maroc, la Tunisie ou l’Espagne, précise
le groupe. Elle proposera également "une activité de vols non réguliers au
départ d’Orly", précise le communiqué.
Cette initiative intervient neuf ans après la fermeture de la filiale Air
Charter d’Air France en 1997. Tenu secret, le projet était en gestation
depuis plus d’un an. Le nom d’Air France Soleil a été évoqué comme marque
commerciale, selon une source externe, sans que l’on sache si cette
hypothèse a été retenue.
Cette nouvelle compagnie disposerait dans un premier temps d’une flotte de
quatre à six Boeing 737, basés à Orly. Les avions viendraient de la flotte
de Transavia, la filiale de KLM spécialisée sur le segment touristique.
D’ailleurs, c’est Transavia qui aurait demandé au groupe de pouvoir
dupliquer son modèle dans l’Hexagone. Le concept de la compagnie
néerlandaise rencontre un vrai succès (elle est bénéficiaire depuis
vingt-huit ans). Il combine une activité charter (la commercialisation des
sièges se fait via les voyagistes affréteurs pour la construction de leurs
voyages à forfaits) à une activité de vente directe de billets aux
consommateurs (à prix relativement attractifs essentiellement via Internet)
sur un réseau défini. De plus, Transavia vend directement aux passagers sur
les vols charters, lorsque les tour-opérateurs n’ont pas utilisé toute la
capacité. Bref, il s’agit d’" un modèle mi-charter, mi-low-cost ", même si
la part du charter est prédominante.
Si cette décision de lancement doit être prise, c’est que faire que du
charter traditionnel, aujourd’hui dépassé par les low-cost, a peu de sens.
Le secteur charter français est d’ailleurs sinistré après les échecs d’AOM
Air Liberté, d’Aeris, d’Euralair puis d’Air Horizon et les difficultés
récentes d’Axis Airways voire de Corsair. Et la direction d’Air France a
toujours refusé de créer une filiale à bas prix. Ce projet intervient un an
après la signature avec le groupe Club Med-Jet Tours d’un contrat
d’affrètement de deux à trois Airbus A320.
Le titre Air France-KLM, qui évolue actuellement à ses plus hauts niveaux
historiques, est en recul vendredi à mi-séance de 0,63%, à
31,63 euros.
NDLR : Nous découvrons par la presse ces informations.
L’administrateur de l’Alliance représentant les PNC sera informé lors du
prochain Conseil d’Administration. Le Comité Central d’Entreprise est
convoqué pour être informé du sujet prochainement. Pour l’heure, outre la
presse, nous n’avons pas d’information. Nous serons bien entendu très
vigilants sur la question des garanties sociales qui, selon nous, doivent
accompagner ce projet. Les questions que nous nous posons sont nombreuses :
pourquoi un tel projet, quelles seront les conditions sociales d’emploi des
futurs salariés de cette compagnie, quelles seront les conséquences pour les
salariés d’Air France ? Bref, à quoi resssemble un Accord Collectif PNC de
"tourisme" ou encore de "loisirs" ? Dès que nous en saurons plus, nous vous
en informerons.