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Alitalia : Air France-KLM entretient le doute

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Source Le Figaro

L’option qui semble aujourd’hui être la plus plausible est celle d’un
consortium associant Air France à un groupe financier. À une semaine de la
clôture de l’appel d’offres sur le capital d’Alitalia, le groupe français
n’a officiellement pas renoncé.

ENTRE Air France-KLM, Alitalia et le gouvernement italien, la partie de
poker bat son plein. Il y a une semaine, la démission de Jean-Cyril Spinetta
du conseil d’administration d’Alitalia a laissé penser que la compagnie
française déposerait une offre dans le cadre de la privatisation d’Alitalia
lancée par Rome. Mais hier, rien n’était moins sûr. Et le titre Alitalia a
fortement reculé en Bourse.

Selon nos informations, Air France, qui se refusait à tout commentaire hier,
aurait étudié trois options mercredi dernier en conseil d’administration. La
première, qui semble aujourd’hui écartée comme l’indiquait hier La Tribune,
serait de déposer une offre en bonne et due forme sur le capital de
l’italien. « Ce scénario contraindrait Air France-KLM à consentir un
important effort financier et à renoncer à beaucoup de ses convictions quant
aux perspectives de restauration d’Alitalia », commente Christian Magne,
administrateur d’Air France-KLM. Le gouvernement italien a en effet posé des
conditions drastiques dans son cahier des charges de privatisation
d’Alitalia, valorisée près de 1,5 milliard d’euros en Bourse.

Le groupe français est donc tenté de jouer la montre. D’où une deuxième
hypothèse de travail qui serait de laisser passer la date butoir du 29
janvier ou de ne répondre que partiellement au cahier des charges. Cette
option paraît périlleuse pour le groupe français qui pourrait passer à côté
de l’un des plus importants marchés d’Europe et courrait le risque de voir
un concurrent comme Lufthansa remporter l’appel d’offres.

Enfin, la dernière hypothèse étudiée mercredi serait celle d’un consortium
associant Air France à un groupe financier. Cette option semble être
aujourd’hui la plus plausible. « Si les conditions posées par Air France
sont validées par Rome, son association à une banque d’affaires est tout à
fait envisageable, analyse Didier Bréchemier, consultant chez Roland Berger.
Elle permettrait au groupe français d’intervenir en tant que partenaire
industriel sans assumer seul le risque financier. »

Des rebondissements d’ici à lundi prochain ne sont donc pas exclus. Un
conseil d’administration extraordinaire est d’ailleurs envisageable si de
nouveaux éléments viennent faire évoluer le dossier.