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Anathème anti-PNC…

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Quelle mouche les a piqués ? Sont-ils conscients de la portée de ce qu’ils écrivent dans leurs tracts ? Le fait est que certains de nos collègues viennent de subir une condamnation publique de la part d’un syndicat de pilotes, accompagnée d’un appel aux pilotes à refuser l’embarquement de ces PNC sur leurs vols…

À la suite d’événements remettant en cause la sécurité des vols, plusieurs membres d’équipage ont considéré comme relevant de leurs responsabilités de signaler par REX, conformément au GEN.OPS (système de gestion de la sécurité), des anomalies graves concernant la sécurité des vols dont ils ont été témoins.

Ces irrégularités se sont produites au cours d’un vol vers les USA, sur A 330, en mars dernier.

Jusque-là, rien à dire, c’est la procédure. À la suite de ces événements, le CDB a dû rendre des comptes à sa hiérarchie, laquelle a débuté une procédure de sanction. Comme pour tout salarié d’AF, ce CDB est assisté dans cette procédure par des Délégués du Personnel PNT.

La semaine dernière nous avons découvert avec effarement qu’un syndicat de pilotes venait de publier par tract des commentaires hallucinants sur sa conception des relations entre salariés de l’entreprise, mais surtout un appel au boycott de deux membres d’équipage nommément désignés, ou plutôt jetés en pâture à la vindicte populaire.

Citation : « au SPAF, nous considérons que l’ensemble de l’équipage doit loyauté au CDB et que ce dernier doit en récompense de cette loyauté prendre en compte les avis qui lui sont donnés… ». Que certains pilotes, voire syndicats de pilotes en l’occurrence, aient une telle conception de leur métier, des relations entre collaborateurs de l’entreprise et du travail à bord, cela n’est que de peu d’importance. Tant que ça leur fait plaisir de penser ces choses-là et que cela ne nuit à personne, pourquoi ne pas les laisser vivre dans leur univers fantasmagorique ? Cela relève plus du divan du psy, voire du psychiatre d’AF, que du débat social ou syndical.

Mais, avec cette mise en cause nominative, ce syndicat de pilotes est passé dans une autre dimension. Il vient de franchir une frontière édifiée par le Code pénal.

L’honneur, la réputation, la respectabilité de deux de nos collègues sont maintenant remis en question par ce tract qui incite à la discrimination, distribué à plusieurs milliers d’exemplaires dans l’entreprise ; ce qui nous oblige à réagir publiquement.

Nous demandons solennellement à la Direction de la Compagnie d’intervenir avec la plus grande vigueur pour faire cesser immédiatement ces mises au pilori publiques de collaborateurs de l’entreprise qui ne peuvent que dégénérer. La vérité doit être rétablie au plus vite, deux PNC viennent d’être mis à l’index, si le boycott que lance ce syndicat de pilotes (heureusement très minoritaire) ne cessait pas immédiatement, les conséquences pour l’entreprise seraient dévastatrices.

Le clivage entre les PNT et les autres salariés de l’entreprise est profond et ancien, mais ne remet pas forcément en cause la sécurité des vols (quoi que…) ; en revanche, le fossé que les syndicats de pilotes creusent avec détermination entre les pilotes et les autres membres d’équipage commence à devenir dangereux. Les conséquences d’une nouvelle catastrophe seraient inimaginables pour les dizaines de milliers de collaborateurs de l’entreprise.

La Direction Générale et le Président ne peuvent rester dans leur tour d’ivoire, il est grand temps de ramener le calme et la sérénité dans cette affaire.

Les comportements déviants sont ultra minoritaires et la très grande majorité des pilotes est largement à la hauteur de la confiance que nous leur accordons. Mais, cette confiance doit se gagner à chaque vol, les divagations sectaires de fous dangereux ne peuvent être cautionnées par la collectivité. Jusqu’à aujourd’hui, les pilotes ont toujours été capables de s’auto contrôler et de corriger eux-mêmes les comportements déviants. Si cette régulation n’existe plus, le contrôle viendra de l’extérieur. Ni les pilotes, ni personne n’y gagnera rien.

Pour ce syndicat, il est trop tard ; il a franchi la ligne jaune, c’est maintenant la justice et son cortège d’interrogatoires et de gardes à vue qui devra ramener le calme. L’impunité à l’égard des comportements de voyous n’est plus dans l’air du temps, quel que soit le statut des individus…

Ne vous trompez pas de combat : la défense de notre collectivité et de chacun de ses membres est l’affaire des organisations professionnelles. Nos collègues dont les noms ont été salis par un immonde tract du SPAF sont soutenus et défendus par un outil approprié : un syndicat et ses avocats. Cette affaire ne doit pas entrer dans le cadre des relations professionnelles à bord entre membres d’équipage. Elle ne doit pas servir de prétexte à des contentieux individuels qui pourraient affaiblir la nécessaire coordination à bord. Sachons nous montrer responsables, ne cédons pas aux provocations. La priorité doit absolument rester LA SÉCURITÉ DES VOLS.



Laissez faire vos représentants, n’entrez pas en conflit individuellement, cela ne ferait l’affaire de personne. De plus, nous n’insisterons jamais assez, ces comportements déviants sont le fait d’une infime minorité d’individus.

PS : petit message aux surdoués qui ont l’incroyable courage d’envoyer des mails injurieux à nos deux collègues : s’il vous plait, faites l’effort d’écrire en bon français, ça vous donnera l’air moins bête au tribunal quand le juge lira vos mails à voix haute devant l’assemblée.

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