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Lowcostisation & emplois

On voudrait nous faire croire que des règles intangibles, d’un ordre supérieur, s’imposent à nous pour lowcostiser notre activité, et augmenter de façon vilolente la productivité PNC. Tout cela au nom de la préservation de l’emploi ! Jusqu’où devons-nous accepter une dégradation de la qualité de l’emploi pour conserver une quantité d’emplois ?

Pour conserver nos emplois, nous devrions nous adapter au nouveau modèle imposé par les compagnies low cost. Cette compétition, entre le modèle low cost et les compagnies traditionnelles, portant sur les coûts et sur la productivité des salariés en général et des navigants en particulier, nous place devant un dilemme que d’aucuns pourraient qualifier de chantage.

La Direction prétend que faute de capacité d’adaptation des PNC et de sens des responsabilités de la part des syndicats, l’emploi sur court-courrier est menacé.

Certes, le principe Schumpétérien de « destruction créatrice » est respecté, les low cost créent plus d’emplois qu’elles n’en détruisent chez leurs concurrents, mais c’est faire peu de cas de la qualité des emplois détruits/créés.

Les emplois PNC créés posent la question de la soutenabilité du niveau de production imposé, sur le long terme. Il ne fait pas de doute, à nos yeux, qu’on ne peut faire carrière comme PNC toute sa vie professionnelle à raison de 900 heures de vol par an.

De plus, dans ces compagnies, la rémunération est constituée d’une partie variable importante ne dépendant que de l’activité du salarié. Le plus faible, le moins résistant, se voit amputé d’une partie significative de sa rémunération s’il ne tient pas la cadence. Non seulement une partie des emplois, les emplois du personnel sol, disparaît dans ce basculement vers le nouveau modèle, mais les emplois PNC deviennent précaires.

Dans cette opération, la lowcostisation de notre activité se traduit par la disparition d’emplois durables à Air France et la création d’emplois précaires… ailleurs.

Notre réflexion, à ce stade, de la discussion, consiste à tenter de déterminer la quantité d’heures de vol quotidiennes acceptable sur cette activité nouvelle et à trouver le moyen de « compenser » cette pénibilité accrue. Cette « compensation » pourrait se trouver dans une nouvelle répartition des jours d’activité mensuels, et dans une augmentation significative du nombre mensuel de jours OFF. Mais dans ces réflexions, il n’y pas de place pour une diminution de la rémunération.

Pour lutter contre la lowcostisation de notre activité nous faisons également une chasse sans répit aux compagnies low cost qui n’appliquent pas la loi française ou européenne et qui viennent faire un dumping social menaçant nos emplois. C’est ainsi que nous avons porté plainte contre Ryanair, Easyjet, Netjets et d’autres. Mais pour indispensables qu’elles sont, ces actions judiciaires seront néanmoins longues à produire des effets mesurables.

Le problème qui nous est posé n’a pas de réponse simple. Le statu quo pourrait être considéré comme une victoire, mais pour qui ? Les compagnies qui auront le champ libre pour faire les lignes point à point à la place d’Air France ? Les PNC du court-courrier qui conserveront leurs conditions d’emploi identiques à celles d’aujourd’hui mais qui seront de moins en moins nombreux ?

Inversement, qui serait gagnant dans une diminution des coûts du PNC court-courrier ? Les volontaires qui prendront leurs vols plus près de leur domicile ou les nouveaux embauchés qui n’auront pas le choix ou encore les PNC non volontaires qui tôt ou tard se verront imposer ces nouvelles conditions d’utilisation et de rémunération ?

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