LES ACTUALITÉS

BONNE ANNÉE 2018

Unknown

C’est avec beaucoup de cordialité que l’entreprise nous souhaite ses vœux pour 2018. Après un train de réformes depuis 2011, elle va annoncer des bénéfices records entre 1,2 et 1,5 milliards de bénéfices. Nous pouvons tous nous en réjouir, notre entreprise qu’on nous annonçait moribonde renoue avec la vitalité rentable.

Certes nous avons été informés individuellement d’une prime d’intéressement versée en deux fois assez exceptionnelle, mais qui somme toute n’est qu’une part de retour sur les efforts que nous avons tous consentis.

La semaine dernière se sont déroulées les NAO (Négociations Annuelles Obligatoires), deux réunions se sont tenues à Paris, la Direction craignant un envahissement de la salle par nos collègues de la DM qui sont en grève depuis 15 jours. Cette négociation obligatoire concerne les augmentations (ou non) de salaire.

Traditionnellement, chacun, c’est à dire : la Direction et les organisations syndicales, s’accordent pour monter leur « Barnum » respectif et entament ces discussions, l’une partant du plus bas et les autres du plus haut. La Direction annonçant une augmentation de 0,6% en octobre pour 2018, et les syndicats une augmentation de 12% en janvier.

Chacun comprendra qu’avec un tel écart dans un début de négociation les chances d’aboutir au final à un résultat raisonnable, est inatteignable.

Nous avons demandé une réévaluation significative de notre salaire fixe et du montant de nos PV, une prime exceptionnelle à la hauteur de l’investissement des PNC, ainsi que la revalorisation des IKS pour compenser l’augmentation du prix des carburants.

Nous n’avons pas été entendus, pire, pas même écoutés.

Comme à l’habitude, chaque corporation a usé de ses spécificités pour arguer de ses revendications. Le sol, du mode de distribution des augmentations de salaire notamment au travers d’une augmentation barémique de 1% et d’une enveloppe de 1,2% d’augmentation individualisée. Les PNT, dans un mutisme sidérant, laissent à penser que les débats se trament en conclave.

Résultat : grand perdant le PNC.

On nous propose 0,6% d’augmentation au 1er avril, puis 0,4% au 1er octobre, ce qui fait en moyenne sur l’année 2018 une augmentation de 0,8%. Augmentation des IKS de 1,34%, quand les IKV (Indemnités sol) prennent 2% d’augmentation. La Direction ose nous faire valoir qu’après 8 ans de non-augmentation générale nous devrions nous réjouir de renouer avec cette pratique, quel qu’ en soit le niveau…

PETITES EXPLICATIONS PRATIQUES POUR MIEUX COMPRENDRE

GVT (Glissement Vieillesse Technicité).

En fait, quand on vous parle de GVT, la Direction essaie de nous faire croire que l’on vous parle d’augmentation de salaire, c’est faux. Il s’agit juste de notre masse salariale individuelle distribuée tout au long de notre carrière, elle est d’ailleurs provisionnée dès notre embauche. On pourrait très bien imaginer des systèmes de distribution différents, 30 ans de salaire payés très haut les dix premières années puis diminués par la suite au fil des ans. Ou tout simplement une moyenne de ces trente ans attribués sans augmentation, soit une sorte de courbe rectiligne de la rémunération. Bien évidemment les entreprises ne mettent pas en place ce genre de système, puisqu’elles reconnaissent le Glissement Vieillesse Technicité, c’est à dire la reconnaissance de notre expérience. Ces augmentations sont légitimement liées à la reconnaissance par l’entreprise de notre investissement et notre expertise dans l’entreprise.

Quand, nous PNC nous avons un avancement automatique, au sol ils ont une enveloppe distribuée individuellement, encadrée entre un minima et un maxima. Dans ces NAO, l’enveloppe est de 1,2%. L’année dernière nos collègues du sol ont obtenu 2,19 % d’augmentation au titre du GVT, nos collègues PNT  2,27%, nous PNC : 1,84%, chiffre que nous contestons puisque d’après nous, il est de 1,63%. En effet dans ce calcul opéré par l’entreprise, ils essaient de nous faire croire que le remplacement d’un CCP par un CCP plus jeune, donc moins cher, coûte à l’entreprise, or c’est le contraire, vous l’aurez vite compris un CCP qui part est remplacé par un CC plus jeune, lui même remplacé par un HST plus jeune, donc moins cher.

Au sol la pratique est différente, pas d’avancement automatique, sauf une petite part à l’ancienneté. Les augmentations sont distribuées par le manager, en fonction d’objectifs à atteindre. Vous l’aurez compris, on ne nous propose que 0,8% d’augmentation barémique.

Nous sommes convaincus que tous les PNC sans exception sont indignés du manque de considération de nos dirigeants, et que vous attendez une réaction commune de vos syndicats.

Réunis aujourd’hui en Intersyndicale nous avons étonnement fait les constats suivants : s’il y a unanimité à refuser de signer cette proposition de NAO, certains dont le SNPL sont plus frileux à s’y opposer au cas où cet accord recueillerait une validité légale (il faudrait pour cela réunir des syndicats représentant 50% ou plus aux dernières élections), car évidemment une augmentation si petite soit elle ne se refuse pas…Ou comment critiquer tout en bénéficiant des avancées !

Par ailleurs, on observe des représentants très en colère mais qui proposent un préavis portant sur un seul et unique jour de grève : s’il s’agit simplement de brasser du vent alors nous n’avons pas les même objectifs…

LA GOUTTE D’EAU QUI FAIT DEBORDER LE VASE : LE DEGEL DES CLASSES PILOTES

Dans le cadre de Transform, les PNC ont vu leurs échelons bloqués pendant 3 ans, du 1er avril 2013 au 31 mars 2016. La population Pilote a de même accepté un gel de leurs classes, initialement d’une durée de 2 ½ ans, du 31juillet 2012 au 31 décembre 2014, mais finalement réduit à un an pendant leur « Observatoire de la Transformation » (car les autres populations n’auraient pas réalisé les efforts escomptés)…

Nous venons d’apprendre qu’une différence majeure de traitement est désormais opérée par la plus haute direction de cette compagnie envers ses salariés : une analyse juridique conjointement commandée entre AF et le SNPL a rendu le 11 décembre dernier un avis sur la suite à donner à ce gel, « la mesure de gel de changements de classe se limite au seul effet immédiat sur la rémunération des pilotes pendant une période déterminée, sans entraîner de surcroît un effet sur l’évolution de carrière individuelle des pilotes concernés. »

Or nous constatons que le gel des classes pilotes et le gel des échelons PNC sont actés avec exactement la même rédaction ! Comment dans ces conditions nous PNC accepter que la Direction ne nous applique pas les même principes ?

C’est pourquoi nous exigeons :

1) La correction depuis le 1er avril 2016 des dates de changements d’échelon pour cesser cette inégalité de traitement.

2) Un rattrapage de rémunération pour tous les PNC ayant subi un effet prolongé du gel des échelons après le 1er avril 2016.

Mais le pire dans tout cela c’est que le sujet de la non-reconnaissance des efforts PNC par nos dirigeants pourrait n’être que l’arbre qui cache la forêt.

Cette forêt pourrait mettre en danger l’avenir même du métier et de la carrières PNC.

Nous multiplions les échanges avec nos interlocuteurs de la Direction et du gouvernement, et reviendrons très vite vers vous pour vous en parler, mais sachez qu’en ces temps troublés il faut garder la tête froide, savoir prioriser nos combats sans en délaisser aucun, afin de pouvoir choisir la meilleure stratégie de défense des intérêts PNC.

L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT

Au delà de ces NAO, qui pourrait nous faire croire que c’est le sujet essentiel de 2018? D’autres sujets se profilent. Ils sont bien plus importants à notre sens et engageants sur notre avenir PNC.

En effet, dans la sixième ordonnance Macron, nous avons découvert que tout PN qui travaillerait en deca de 235 jours serait considéré en temps partiel. Nous sommes donc tous en temps partiel, ceci est une remise en cause de la détermination du temps de travail du PN. Autant sur sa définition, calculée au temps de vol : « allumage des moteurs, extinction des moteurs » que des minimas acquis, à savoir que quelque soit le nombre d’heures de vol effectuées, nous avons la garantie d’être payés Une base fixe plus 65 PV.

Certains de nos représentants ont jugé judicieux de revendiquer la possibilité d’ouvrir les droits à pension CRPN sur le TAF. Le TAF n’est pas inscrit dans le code des transports, il en résulte qu’il faut de nouveau définir le temps de travail du PN. Résultat nous pourrions tous être considérés en temps partiel.

Pire ! Si nous sommes considérés en temps partiel, notre régime de caisse de retraite est fortement fragilisé, argument relayé auprès du gouvernement qui pourrait l’autoriser à nous adosser au régime général (ARGIC, ARCO) qui coute beaucoup moins cher aux employeurs, mais qui se traduirait par une baisse de 50% de nos pensions.

Car c’est ce qui nous pend au nez, un adossement de notre caisse de retraite CRPN, au régime général, dans le flot de la réforme des régimes spéciaux, conformément aux engagements présidentiels. Or la CRPN n’est pas un régime spécial, c’est à dire un régime financé par l’Etat, mais un régime autonome complémentaire, financé par les employeurs de l’aérien et par les salariés.

Cette actualité est particulièrement grave et elle est tue. Nos représentants PNC à la CRPN (SNPNC, UNSA) sont particulièrement silencieux sur cette situation, comme ils le sont sur la situation depuis le début de leur mandature. Tout ceci est extrêmement préoccupant.

Notre inquiétude est même renforcée quand nous questionnons les représentants d’AF à la caisse et que l’on nous indique que le gouvernement est soucieux de la viabilité de nos pensions mais qu’il a besoin d’être rassuré, ce qui pourrait être fait par une réforme paramétrique comme en 2011 (bref rallonger les carrières et/ou augmenter les cotisations et/ou baisser les pensions…) ?!

Les équilibres de la caisse sont ils à ce point en danger, les perspectives étudiées par nos élus sont elles à ce point alarmantes ?!

Encore une fois le silence de nos élus PNC ne permet pas aujourd’hui de se faire une idée précise des tenants et aboutissants, mais si ce silence devait favoriser un transfert vers le régime général des retraites ils en porteraient une lourde responsabilité !

Nous rencontrons le Commissaire au gouvernement délégué à la CRPN, mercredi 31 janvier, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de cet entretien.

Bientôt vous allez percevoir une prime d’intéressement, nous ne pouvons que vous conseiller de l’épargner, en vue de pouvoir soutenir un mouvement d’indignation qui risque d’être long et dur.