À 20 ans ou à 60 ans, quel que soit notre âge, quelle que soit notre compagnie,
la CRPN c’est l’affaire de tous !
Comme
tous les régimes de retraite, la CRPN doit faire face à « l’incertitude
». Mais c’est justement parce que l’avenir est incertain et menaçant
qu’il faut affronter cette incertitude en étant tous rassemblés.
L’environnement économique, social, politique peut sembler anxiogène,
mais le chacun pour soi n’est pas la solution. Tous ensemble nous avons
la possibilité d’agir en résistant à la tentation de l’individualisme.
Si comme nous le savons tous, la situation de la CRPN est inquiétante,
elle n’est pas désespérée.
Vous allez prochainement être
sollicités pour renouveler les représentants PNC à la CRPN. Vos élus
UNAC ont besoin de vous. Pour que notre action ait une chance d’aboutir,
nous aurons besoin de la mobilisation de tous, au travers de vos votes
qui seront le meilleur gage de l’attachement des PNC à notre régime
spécifique. Participez, faites entendre votre voix, la CRPN c’est
l’affaire de tous, c’est votre affaire !
Les défis auxquels la CRPN doit faire face
DÉSÉQUILIBRES
Malgré
la réforme de 2012 le déficit du régime se creuse. Le montant des
cotisations perçues par la CRPN est de 432 millions alors que les
prestations versées sont de 525 millions. Le déficit est de 93 millions
en 2012 (69 millions en 2011) et ne peut être comblé que grâce aux
réserves. Chaque année depuis les années 90, une partie du résultat des
placements de nos réserves est utilisée pour ce genre d’opération.
Certes, on peut se dire que c’est leur fonction, mais si ces réserves
ont effectivement pour objet de compenser les accidents de parcours, ou
les déséquilibres conjoncturels, elles ne seront jamais suffisantes pour
compenser les déficits structurels comme ceux que nous connaissons
depuis 20 ans à la CRPN. Déjà des voix se font entendre pour qu’une nouvelle réforme soit envisagée.
Comme les autres caisses de retraite la CRPN souffre d’un déséquilibre entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités. Depuis
quelques années, le nombre de cotisants n’augmente que d’environ 1 %
par an cependant que le nombre de retraités augmente de 3 à 4 % par an.
PÉRENNITÉ
Assurer
la pérennité de la CRPN ce n’est pas constater chaque année qu’on peut
compenser les déficits avec nos réserves, c’est garantir aux plus jeunes
navigants que nous mettons tout en œuvre pour diminuer le déficit entre
les cotisations et les prestations. Les cotisations au fonds retraite ne couvrent plus les prestations de ce fonds depuis 1993 !
MOINS D’EMPLOIS DANS NOTRE SECTEUR
Notre
régime est complètement dépendant du volume d’emploi et du niveau de
rémunération des PN. S’il n’y a pas lieu d’avoir d’inquiétude sur
l’avenir du transport aérien en France, en Europe ou dans le monde – les
ralentissements sont suivis de périodes de croissance – il y a tout
lieu d’être inquiet en revanche sur l’évolution de l’emploi dans ce
secteur. Depuis plusieurs années le taux de croissance de l’emploi ne
suit plus le taux de croissance du transport aérien (croissance en
heures de vol ou croissance en nombre de pax transportés).
Autre
phénomène, les emplois créés (lorsqu’ils existent) voient le jour dans
des compagnies qui ont des salaires moins importants qu’auparavant. On
voit même des compagnies se créer avec des PN rémunérés au SMIC et qui
ont un développement important en France.
Comme si cela ne suffisait pas, les nombreux partenariats créés par les grandes compagnies aériennes (joint-venture,
associations commerciales, etc.) ont pour effet de partager le chiffre
d’affaires sans partager équitablement les heures de vol, ce qui fait
qu’une partie des emplois échappe aux compagnies basées en France et
donc soumises à des cotisations aux régimes sociaux français.
Parfois
c’est la structure même de certaines compagnies qui leur permet de
faire effectuer une partie de leur activité par des PN basés ailleurs en
Europe (de façon légale, la question n’est pas là, mais il n’en reste
pas moins que c’est autant de cotisations en moins pour la CRPN).
Nous
étions parvenus à nous opposer à la mise en place d’une B-Scale dans la
plus grande compagnie Française (rappelons les 5 ans de grève de l’UNAC
un peu seule dans cette bagarre dans les années 90) qui avait notamment
pour conséquence de pénaliser les ressources de la CRPN et donc son
avenir, mais dans le cas présent il s’agit le plus souvent de réduction
du nombre d’emplois PN dans les compagnies aériennes et dans le meilleur
des cas d’une externalisation des emplois PN vers d’autres opérateurs à
moindres coûts sociaux.
Cette « externalisation » de l’activité
et des emplois a pour objet de réduire ce que les compagnies appellent
les « coûts PN » dans leur compte de résultats, mais cela a pour
conséquence de réduire des ressources de notre régime de retraite et
donc de mettre en péril la pérennité de notre retraite complémentaire.
LES JEUNES
Pour l’UNAC,
les débats sur la protection sociale et la retraite qui ne manqueront
pas de rebondir, au sein des compagnies aériennes et au sein de la CRPN
(comme au niveau national), dans les prochains mois devront être orientés
principalement vers les plus jeunes faute de quoi le lien entre les
générations qui fonde la retraite par répartition n’y résisterait pas.
Ce défi-là, lui aussi, à l’UNAC nous sommes prêts à le relever, avec vous.
Dans
cet environnement inquiétant, l’objectif prioritaire doit rester la
pérennité de notre régime de retraite. Dans le courant ultralibéral,
venant tantôt de la banque mondiale tantôt de certaines institutions
européennes, qui prônent la constitution d’un nouvel équilibre entre
capitalisation et répartition au profit de la première et qui
sous-tendent les réformes des retraites, il faudra faire preuve de
beaucoup de détermination pour préserver notre régime de retraite par
répartition.
D’autant plus qu’au sein même du conseil
d’administration de la CRPN, les représentants des pilotes d’Air France
savent très bien surfer sur cette vague ultralibérale dans leur défense
catégorielle ultra corporatiste.
Ces thèses fondées sur
l’égoïsme individuel au détriment de l’intérêt collectif ont été
parfaitement comprises par ceux qui ont les meilleures conditions de
salaire en tant qu’actifs et les meilleures conditions de retraite en
tant que retraités.
Déjà, des voix s’élèvent pour
demander un nouveau durcissement des conditions de liquidation des
pensions. D’autres demandent une diminution des pensions comme cela va
être pratiqué pour les retraités AGIRC/ARRCO.
Le
Gouvernement, celui-ci comme le précédent, s’interroge sur la pertinence
d’un régime de retraite complémentaire PN indépendant des régimes de
retraite complémentaire des autres salariés. L’ambition des ministères
reste de créer un grand ensemble des retraites regroupant tous les
salariés. Ce n’est pas nouveau, mais aujourd’hui comme hier, pour
s’opposer à ces projets de réunification des régimes de retraite, notre
meilleure protection est la capacité que nous aurons à assurer une bonne
gestion de notre régime spécifique. Cela passe par une meilleure
cohésion de l’ensemble des PN et par le rétablissement, sur le long
terme, des grands équilibres économiques et financiers.
Dans ce
contexte dégradé, les employeurs, eux, n’ont d’autre objectif que de
réduire le poids des cotisations retraite. Là encore, ce n’est pas
nouveau, mais en période de crise, la seule chose qui compte pour eux
c’est le rapport coûts/bénéfices.
Leur objectif n’est pas de
préserver la CRPN, mais de ne pas avoir à supporter les coûts du
rétablissement des équilibres de notre caisse de retraite. Pour
eux, l’amélioration de la pérennité de la CRPN passe par les efforts
des actifs en matière de durée de cotisation et par les efforts des
retraités en matière de diminution des pensions.
DEPUIS PRÈS DE 20 ANS
À LA CRPN L’UNAC
défend l’équité et la justice entre tous les navigants
quelles que soient leurs compagnies aériennes
et quelles que soient leur catégories professionnelles.
TOUS CES DÉFIS NOUS DEVONS LES RELEVER
C’est le rôle des représentants que vous avez élus pour siéger au conseil d’administration de la CRPN. Vos
élus UNAC à la CRPN défendent vos intérêts depuis près de 20 ans.
Depuis janvier, un des élus UNAC, Franck MIKULA, est le vice-président
de la CRPN.
C’est la première fois depuis les 60 ans
d’existence de la CRPN qu’un PNC occupe ce poste. Jusque-là, les PNC
n’avaient pas été considérés comme « aptes »… !? Soulignons tout de même
que si un PNC a été élu vice-président de la CRPN ce n’est pas grâce
aux voix des pilotes. Ces derniers n’avaient pas présenté de candidat à
ce poste au moment de son renouvellement, mais ils ont tout de même voté
contre le représentant PNC. Cette absence de cohésion des navigants est
de notre point de vue préjudiciable à la défense des actifs en général
(PNT et PNC) pour faire face à tous les défis que nous avons décrits.
MÊME DANS CET ENVIRONNEMENT HOSTILE
VOS ÉLUS UNAC
GARDENT LE CAP
AFIN DE PRÉSERVER VOS DROITS
Il
faudra que notre collectivité fasse montre de solidarité. Beaucoup ont
intérêt à la division de la population PNC, les employeurs, les
Pouvoirs Publics, certains syndicats qui cherchent à s’implanter
durablement dans le monde PN… Mais ces divisions sont mortifères !
Sachons y résister.
Vous
allez prochainement être sollicités pour renouveler les représentants
PNC à la CRPN. Vos élus UNAC ont besoin de vous. Pour que notre action
ait une chance d’aboutir, nous aurons besoin de la mobilisation de tous,
au travers de vos votes qui seront le meilleur gage de l’attachement
des PNC à notre régime spécifique. Participez, faites entendre votre
voix, la CRPN c’est l’affaire de tous, c’est votre affaire !
En savoir plus…
• Perspective des régimes de retraite en France selon le COR |