Au terme d’un rassemblement unitaire pour protester contre l’abrogation immédiate du délit de harcèlement sexuel par le Conseil constitutionnel, l’AVFT a porté plainte contre ce dernier
Samedi 5 mai 2012, le rassemblement organisé par plusieurs associations
féministes (AVFT, Femmes Solidaires, Marche Mondiale des Femmes, CNDF) a
rassemblé entre 200 et 300 personnes place Colette, à deux pas du
Conseil constitutionnel.
Il s’agissait principalement de dénoncer le choix opéré par le Conseil
constitutionnel de ne pas différer l’abrogation du délit de harcèlement
sexuel, qui aurait permis qu’une nouvelle loi soit votée avant
l’abrogation de la loi jugée non conforme et que le vide juridique soit
évité.
Sophie Péchaud, présidente de l’AVFT, s’est fait le porte-voix de la
détresse et de la colère des victimes et de celles et ceux qui les
soutiennent en citant leurs réactions depuis l’abrogation de la loi hier
matin.
Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’AVFT, a rappelé la responsabilité des pouvoirs publics – gouvernement et Parlement – vis à vis des victimes désormais privées de loi. Ceux-ci avaient en effet été alertés dès 1992, au lendemain du vote de la loi, sur ses carences rédactionnelles et son inaptitude à garantir les droits des victimes. L’AVFT avait en outre, dès la réforme de la Constitution en 2008 qui a ouvert la possibilité pour un justiciable de déposer une Question Prioritaire de Constitutionnalité, vainement mis en garde contre l’incompatibilité de la loi avec la Constitution et son risque d’abrogation si une QPC était déposée par une personne poursuivie ou condamnée pour harcèlement sexuel.
Depuis 20 ans, l’AVFT propose une réforme législative du harcèlement sexuel, afin que ce droit devienne effectif et conforme aux principes fondamentaux du droit pénal.
Cette abrogation aurait donc pu, et dû, être évitée.
L’AVFT a annoncé qu’elle travaillait à la mise en oeuvre d’une procédure en responsabilité de l’Etat afin que les victimes dont les procédures seront annulées puissent être indemnisées de l’ensemble de leurs préjudices.
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