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GRÈVE TRANSPORT AÉRIEN DU 6 AU 9 FÉVRIER 2012

Les syndicats nationaux et les fédérations nationales du transport aérien se sont réunis
aujourd’hui et ont décidé de maintenir leur mouvement du 6 au 9 février pour s’opposer à la
proposition de loi relative à l’organisation du service et à l’information des passagers des
entreprises de transport aérien de passagers qui a été votée le 24 janvier par les Députés et qui
doit être étudiée par les Sénateurs mi-février.

Aucune concertation préalable n’a été organisée par le Gouvernement avant ce projet qui vise à
restreindre le droit de grève des salariés du transport aérien. Pourtant, l’article 1er du Code du
travail prévoit que tout projet de réforme portant sur les relations individuelles et collectives du
travail doit faire l’objet d’une concertation avec les organisations syndicales.

Outre le fait qu’une telle restriction du droit de grève n’est sans doute pas conforme à la
Constitution, elle aura pour conséquence d’affaiblir le dialogue social et de réduire le droit des
salariés à la négociation collective de leurs conditions de travail et de rémunération à une
simple faculté de quémander des faveurs à leurs patrons.

Pour s’opposer à cette loi de circonstance électorale, populiste et démagogue, l’ensemble des
syndicats de toutes les professions de l’aérien appelle tous les salariés à une première période
d’action du 6 au 9 février.


 

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Grève contre la restriction du droit de grève

Sans aucune concertation préalable, le Gouvernement a demandé au groupe UMP à l’Assemblée Nationale de présenter une proposition de loi visant à limiter le droit de grève dans le transport aérien.

Le Gouvernement et les députés de la majorité gouvernementale remettent sous les feux de l’actualité un de leur vieux thème de campagne électorale : la restriction du droit de grève, le service minimum et/ou le service garanti.

Ce thème électoraliste ne vise qu’à satisfaire les instincts les plus populistes et démagogues de tous ceux qui considèrent que les difficultés et parfois l’échec du dialogue social sont le fait des représentants des salariés et des syndicats. La démagogie consiste à faire croire qu’il suffit de légiférer pour régler les problèmes de dialogue social dans les entreprises.

De notre point de vue, le droit de grève et le droit de la négociation constituent les deux faces d’une même pièce. Ils sont indissociables et c’est ensemble qu’ils ont été reconnus dans le préambule de la constitution du 27 octobre 1947.

Sans le droit de grève, ou avec un droit de grève fortement limité, comme l’envisage le Gouvernement, le droit des salariés à la négociation collective de leurs conditions de travail se réduira à une simple faculté de quémander des faveurs !


Au-delà de cette initiative parlementaire (téléguidée par le Gouvernement), il faut quand même savoir que les employeurs et notamment Air France, sont fortement demandeurs d’une telle loi. La meilleure information des passagers est un bon prétexte pour mieux s’organiser afin de contrer les grèves, exercer des pressions sur les salariés qui devront dorénavant appeler leur chef 48 heures avant la grève pour justifier de leur participation à un conflit social, et pour faire la chasse aux trentièmes de salaire. Les compagnies pourront également mieux évaluer les affrètements nécessaires pour faire passer leur programme et diminuer la pression exercée par les salariés.

Le seul intérêt de la grève c’est justement la menace qu’elle représente pour les employeurs et par conséquent le contre-pouvoir qu’elle donne aux syndicats POUR NÉGOCIER. Comment exercer ce pouvoir de négociation sans capacité à menacer d’une grève ? Et sans capacité de négociation comment défendre les salariés ? Sans capacité de négocier à quoi serviront les syndicats ?

Avons-nous obtenu un accord collectif PNC à durée déterminée à Air France simplement en le demandant à notre patron ?  Si le dialogue social était possible sans menace de conflit ou sans conflit en cas d’échec des discussions pourquoi a-t-il fallu que l’UNAC déclenche une cinquantaine de jours de grève avant d’obtenir de la Direction qu’elle accepte de simplement discuter de la possibilité de contractualiser les conditions d’emploi et de rémunération des PNC en 1999 ? Est-ce par pure bonté d’âme de la Direction que cet accord collectif a été renouvelé à quatre reprise depuis ?


Si nous vivions dans le monde des bisounours, effectivement le dialogue social ne serait qu’une discussion technique entre représentants des employeurs et représentants des salariés. Malheureusement, ce dialogue social n’est en fait qu’une bataille au cours de laquelle on ne parvient à convaincre que sous la menace d’un rapport de force.

Quand les choses se passent bien, la seule menace suffit à se faire entendre. Quand la loi aura rendu cette menace inefficace, les syndicats verront leurs pouvoirs de négociation affaiblis et les salariés n’auront plus que leurs yeux pour pleurer.

Nous devons tout faire pour ne pas en arriver là. Nous devons nous opposer à cette loi de circonstance, populiste et démagogue qui, au-delà de la restriction du droit de grève, aura pour conséquence en fait d’affaiblir le dialogue social.

Ne nous laissons pas faire, tous en grève du 6 au 9 février. L’ensemble des syndicats appelle tous les salariés de toutes les professions dans toute la branche du transport aérien, dans tous les aéroports, à cesser le travail pour 4 jours.

Sans
le droit de grève, le droit des salariés à la négociation
collective se réduira à une simple
faculté de quémander des faveurs !



L’UNAC appelle tous les PN de toutes les compagnies à un arrêt de travail du 6 au 9 février 2012.

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PROPOSITION DE LOI
relative à l’organisation du service et à l’information des passagers dans les entreprises de transport aérien de passagers et à diverses dispositions dans le domaine des transports,
ADOPTÉE PAR L’ASSEMBLEE NATIONALE EN PREMIÈRE LECTURE.


Le titre Ier du livre Ier de la première partie du code des transports est complété par un chapitre IV ainsi rédigé :

« CHAPITRE IV
« Dispositions relatives au droit à l’information 
des passagers du transport aérien

« Section 1
« Champ d’application


« Art. L. 1114-1. - I. - Le présent chapitre est applicable aux entreprises, établissements ou parties d’établissement qui concourent directement à l’activité de transport aérien de passagers.

« II. - Sont considérés comme concourant directement à l’activité de transport aérien de passagers au sens du présent chapitre les exploitants d’aérodrome et les entreprises, établissements ou parties d’établissement exerçant une activité de transport aérien de passagers, de maintenance en ligne des aéronefs, de prestataires en escale de services comprenant le contrôle du chargement, des messages et des télécommunications, le traitement, le stockage, la manutention et l’administration des unités de chargement, l’assistance aux passagers, l’assistance des bagages, l’assistance des opérations en piste, l’assistance du nettoyage et du service de l’avion, l’assistance du carburant et de l’huile, l’assistance de l’entretien en ligne, l’assistance des opérations aériennes et de l’administration des équipages, l’assistance du transport au sol et l’assistance «service commissariat», ainsi que les activités de sûreté aéroportuaire, de secours et de lutte contre l’incendie ou de lutte contre le péril animalier.

« Section 2
« Dialogue social et prévention des conflits


« Art. L. 1114-2. - I. - Sans préjudice des dispositions de l’article L. 2512-1 du code du travail, dans les entreprises, établissements ou parties d’établissement entrant dans le champ d’application du présent chapitre, l’employeur et les organisations syndicales représentatives peuvent engager des négociations en vue de la signature d’un accord-cadre organisant une procédure de prévention des conflits et tendant à développer le dialogue social. En application de cet accord, l’exercice du droit de grève ne peut intervenir qu’après une négociation préalable entre l’employeur et la ou les organisations syndicales représentatives qui envisagent de recourir au droit de grève. L’accord-cadre fixe les règles d’organisation et de déroulement de cette négociation. Ces règles doivent être conformes aux conditions posées au II.

« II. - L’accord-cadre détermine notamment :

« 1° Les conditions dans lesquelles les organisations syndicales représentatives procèdent à la notification à l’employeur des motifs pour lesquels elles envisagent de recourir à l’exercice du droit de grève ;

« 2° Le délai dans lequel, à compter de cette notification, l’employeur est tenu de réunir les organisations syndicales représentatives. Ce délai ne peut dépasser trois jours ;

« 3° La durée dont l’employeur et les organisations syndicales représentatives disposent pour conduire la négociation préalable mentionnée au I. Cette durée ne peut excéder huit jours francs à compter de la notification ;

« 4° Les informations qui doivent être transmises par l’employeur aux organisations syndicales représentatives en vue de favoriser la réussite du processus de négociation ainsi que le délai dans lequel ces informations doivent être fournies ;

« 5° Les conditions dans lesquelles la négociation préalable entre les organisations syndicales représentatives et l’employeur se déroule ;

« 6° Les modalités d’élaboration du relevé de conclusions de la négociation préalable ainsi que les informations qui doivent y figurer ;

« 7° Les conditions dans lesquelles les salariés sont informés des motifs du conflit, de la position de l’employeur, de la position des organisations syndicales représentatives ainsi que les conditions dans lesquelles ils reçoivent communication du relevé de conclusions de la négociation préalable.

« Section 3
« Exercice du droit de grève


« Art. L. 1114-3. - En cas de grève et pendant toute la durée du mouvement, les salariés dont l’absence est de nature à affecter directement la réalisation des vols informent, au plus tard quarante-huit heures avant de participer à la grève, le chef d’entreprise ou la personne désignée par lui de leur intention d’y participer.

« Le salarié qui a déclaré son intention de participer à la grève et qui renonce à y participer en informe son employeur au plus tard vingt-quatre heures avant l’heure prévue de sa participation à la grève afin que celui-ci puisse l’affecter.

« Le salarié qui participe à la grève et qui décide de reprendre son service en informe son employeur au plus tard vingt-quatre heures avant l’heure de sa reprise afin que ce dernier puisse l’affecter.

« Par dérogation au dernier alinéa du présent article, les informations issues de ces déclarations individuelles peuvent être utilisées pour l’application de l’article L. 1114-4.

« Sont considérés comme salariés dont l’absence est de nature à affecter directement la réalisation des vols les salariés des exploitants d’aérodrome et des entreprises, établissements ou parties d’établissement mentionnés à l’article L. 1114-1 qui occupent un emploi de personnel navigant ou qui assurent personnellement l’une des opérations d’assistance en escale mentionnée au même article L. 1114-1, de maintenance en ligne des aéronefs, de sûreté aéroportuaire, de secours et de lutte contre l’incendie ou de lutte contre le péril animalier.

« Les informations issues des déclarations individuelles des salariés ne peuvent être utilisées que pour l’organisation de l’activité durant la grève en vue d’en informer les passagers. Elles sont couvertes par le secret professionnel. Leur utilisation à d’autres fins ou leur communication à toute personne autre que celles désignées par l’employeur comme étant chargées de l’organisation du service est passible des peines prévues à l’article 226-13 du code pénal.

« Art. L. 1114-4. - Est passible d’une sanction disciplinaire le salarié qui n’a pas informé son employeur de son intention de participer à la grève dans les conditions prévues à l’article L. 1114-3. Cette sanction disciplinaire peut également être prise à l’encontre du salarié qui n’a pas informé son employeur de son intention de renoncer à participer à la grève ou de reprendre son service.

« Art. L. 1114-4-1 (nouveau). - Dès le début de la grève, les parties au conflit peuvent décider de désigner un médiateur, choisi d’un commun accord, aux fins de favoriser le règlement amiable de leurs différends. Le médiateur dispose, pour exercer sa mission, des pouvoirs mentionnés aux articles L. 2523-4 à L. 2523-10 du code du travail. Il veille à la loyauté et à la sincérité de la consultation éventuellement organisée en application de l’article L. 1114-4-2 du présent code.

« Art. L. 1114-4-2 (nouveau). - Au-delà de huit jours de grève, l’employeur, une organisation syndicale représentative ou le médiateur éventuellement désigné peut décider l’organisation par l’entreprise d’une consultation ouverte aux salariés concernés par les motifs figurant dans le préavis et portant sur la poursuite de la grève. Les conditions du vote sont définies par l’employeur dans les vingt-quatre heures qui suivent la décision d’organiser la consultation. L’employeur en informe l’inspecteur du travail. La consultation est assurée dans des conditions garantissant le secret du vote. Son résultat n’affecte pas l’exercice du droit de grève.

« Section 4
« Information des passagers


« Art. L. 1114-5. - En cas de perturbation du trafic aérien liée à une grève dans une entreprise, un établissement ou une partie d’établissement entrant dans le champ d’application du présent chapitre, tout passager a le droit de disposer d’une information gratuite, précise et fiable sur l’activité assurée. Cette information doit être délivrée aux passagers par l’entreprise de transport aérien au plus tard vingt-quatre heures avant le début de la perturbation. »

Article 2 bis (nouveau)

Le deuxième alinéa de l’article L. 113-3 du code de la consommation est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Elle est également applicable aux manquements au règlement (CE) n° 1008/2008 du Parlement européen et du Conseil, du 24 septembre 2008, établissant des règles communes pour l’exploitation de services aériens dans la Communauté. »

Article 2 ter (nouveau)

Le III de l’article L. 141-1 du code de la consommation est complété par un 6° ainsi rédigé :
« 6° Du règlement (CE) n° 1008/2008 du Parlement européen et du Conseil, du 24 septembre 2008, établissant des règles communes pour l’exploitation de services aériens dans la Communauté. »

Article 2 quater (nouveau)

Le code des transports est ainsi modifié :

1° L’article L. 1324-7 est complété par trois alinéas ainsi rédigés :

« Le salarié qui a déclaré son intention de participer à la grève et qui renonce à y participer en informe son employeur au plus tard vingt-quatre heures avant l’heure prévue de sa participation à la grève afin que ce dernier puisse l’utiliser dans le cadre du plan de transport.

« Le salarié qui participe à la grève et qui décide de reprendre son service en informe son employeur au plus tard vingt-quatre heures avant l’heure de sa reprise afin que ce dernier puisse l’affecter dans le cadre du plan de transport.

« Par dérogation au premier alinéa du présent article, les informations issues de ces déclarations individuelles peuvent être utilisées pour l’application de l’article L. 1324-8. » ;

2° L’article L. 1324-8 est complété par une phrase ainsi rédigée :

« Cette sanction disciplinaire peut également être prise à l’encontre du salarié qui n’a pas informé son employeur de son intention de renoncer à participer à la grève ou de reprendre son service. »

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Grève nationale dans le transport aérien du 6 au 9 février 2012

GREVE DU 6 AU 9 FÉVRIER 2012

Le Gouvernement veut tuer le droit de grève dans le transport aérien. Sans bruit, en rase campagne électorale. Un meurtre avec alibi.

L’arme du crime porte le nom de loi Diard, et l’alibi s’appelle la protection des droits du passager.

Voici maintenant le scénario d’un meurtre presque parfait.

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Réforme des retraites

Réforme des retraites

Ces deux dernières années ont modifié à la fois le régime général des retraites et le régime complémentaire des retraites du personnel navigant. Dans ces deux régimes, les conditions d’ouverture des droits à la retraite se sont considérablement durcies.


 

ÂGE LÉGAL DE LA RETRAITE DU RÉGIME GÉNÉRAL

Le 21 décembre 2011, la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 a accéléré le calendrier de la réforme des retraites précédemment prévu par la loi du 9 novembre 2010.


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SITUATION DES PN QUI ONT LIQUIDÉ LEUR PENSION DE RETRAITE CRPN AVANT LE 1ER JANVIER 2012

SITUATION DES PN QUI ONT LIQUIDÉ LEUR PENSION DE RETRAITE CRPN AVANT LE 1ER JANVIER 2012
Les navigants nés après le 1er janvier 1951 et qui ont liquidé leurs droits à retraite avant la réforme de la CRPN vont subir le contre coup de la réforme de l’âge légal de la retraite du régime général voulue par le Gouvernement, votée par le Parlement en 2010 et modifiée par ce même Parlement en 2011.

En effet, le versement de leur majoration cessera à 60 ans, mais ils ne pourront pas bénéficier immédiatement de leur retraite sécurité sociale. Certains devront patienter 4 mois (ceux qui sont nés entre le 1/07/51 et le 31/12/51) et d’autres devront attendre 2 ans (génération 55 et suivantes). Pendant ce temps, leurs ressources seront amputées de la majoration, cette dernière pouvant représenter 30 à 40 % des ressources d’un PNC (beaucoup moins en pourcentage pour un PNT).

Au cours de l’année 2011, le Gouvernement avait nommé un médiateur pour apaiser le conflit qui régnait entre les PNT et les PNC au sujet de la réforme de la CRPN. Sur le sujet des retraités qui seraient percutés de plein fouet par la réforme des retraites (recul de 60 à 62 ans de l’âge légal de la retraite) le médiateur a écrit dans son rapport :

« Pour les assurés ayant liquidé leur pension de retraite avant le 1er janvier 2012, il serait souhaitable, à titre exceptionnel, qu’une décision du conseil d’administration permette le maintien d’allocations qui seraient financées par le fonds social, pour les assurés dont la situation le justifie et sur demande des intéressés ».
 


Mais, si cela figure dans son rapport, rien n’a été repris par le Gouvernement dans le décret de réforme de la CRPN.

Néanmoins, les administrateurs de la CRPN ont décidé d’envisager une « allocation » conformément au rapport du médiateur, c’est-à-dire d’utiliser les fonds prévus pour « l’aide sociale » et « l’action sociale » afin de compenser en tout ou partie le recul de l’âge légal de la retraite du régime général (retraite de la sécurité sociale), pour ceux qui se trouvent dans une situation financière qui le justifie.

On pourrait se dire « y’a qu’à prolonger le versement de la majoration pour tous ceux qui ont liquidé leur pension de retraite avant le 1er janvier 2012 ! »

Cela pose tout de même quelques problèmes. L’un d’entre eux, ce n’est pas le moindre, étant que cette mesure coûterait environ 2 millions d’euros par an et qu’on ne dispose dans le fonds social qu’environ 700 000 euros par an.

Si l’on cherchait à servir tout le monde de façon identique, l’allocation ne représenterait qu’environ un tiers de l’ancienne majoration.

Mais on peut considérer les choses d’une autre façon : l’allocation dont on parle serait une « prestation non contributive », c’est-à-dire une prestation qui n’est pas attachée à des cotisations versées par les salariés (ou les entreprises). Il n’y a donc aucune raison pour que ces allocations soient systématiques pour tous, ni qu’elles soient proportionnelles aux salaires.

D’autre part, comme il s’agit d’allocations « non contributives », elles ne sont soumises ni à l’impôt, ni aux cotisations sociales. Le montant de cette allocation n’a donc pas à être d’un montant strictement égal à l’ancienne majoration.

Et puis, cette future allocation, qui vient du fonds d’aide sociale de la CRPN, est supposée compenser un « besoin ». Qu’y a-t-il de comparable entre les « besoins » d’un retraité qui perçoit 1 400 ou 2 000 euros de pension par mois et les « besoins » d’un autre retraité PN qui perçoit mensuellement 7 ou 8 000 euros de pension de retraite CRPN ?

Pour l’UNAC, cette future « allocation » doit être réservée à ceux dont les ressources sont inférieures à un certain montant à déterminer. Nous voulons que le Conseil d’Administration de la CRPN décide de « critères d’attribution des prestations du fonds social », comme le font toutes les autres caisses de retraite.

C’est une question d’équité, de justice, bref… de bon sens.

Mais, ce sujet est très loin de faire l’unanimité chez les représentants des navigants au Conseil d’Administration de la CRPN. Comme chacun peut l’imaginer, nos chers amis représentants les pilotes sont farouchement (pléonasme !) opposés à ce qu’on définisse des critères sociaux pour l’attribution de cette allocation visant à compenser au moins partiellement la disparition de la majoration à 60 ans.

C’est amusant non ? Les mêmes qui se sont battus pendant des années pour faire disparaître la majoration sont ceux qui aujourd’hui veulent bénéficier d’une allocation pour compenser sa disparition !

Plus fort encore : les pilotes ont annoncé que si nous réservions cette allocation aux PNC ils s’opposeraient au versement d’une quelconque allocation pour tout le monde.

Heureusement, ils n’ont pas ce pouvoir. Même si les PNT sont très nombreux autour de la table du Conseil d’Administration de la CRPN (en somme, tous les représentants des affiliés et des retraités, sauf trois sièges PNC), ils ne peuvent prendre une telle décision à eux seuls.

Ne le cachons pas, notre position est… très corporatiste PNC ! C’est vrai. Mais, n’avons-nous pas été élus pour représenter les PNC ? Et puis, les pilotes n’ont-ils pas fait la preuve toutes ces dernières années d’un « ultra-corporatisme » PNT exacerbé ?

Mais cette accusation d’hypercorporatisme PNC est très exagérée, en effet, tous les pilotes ne sont pas à Air France, tous ne perçoivent pas 7 ou 8 000 euros de pensions de retraite CRPN par mois et certains pilotes ayant eu des carrières beaucoup plus difficiles pourraient très bien entrer dans les futurs critères sociaux que nous voulons créer.

N’ayant pas pu nous mettre d’accord avant la fin de l’année, les discussions vont continuer avec pour objectif de mettre en place des critères sociaux, un référentiel, de façon à verser une allocation, la plus élevée possible, aux navigants victimes du recul de l’âge légal de la retraite du régime général (sécurité sociale), qui se trouvent dans une situation financière permettant de justifier d’un « besoin », c’est à dire se trouvant dans une situation telle que la perte de la majoration les met dans une situation délicate.

Une fois que nous aurons établi ces critères, si les ressources du fonds social actuel n’étaient pas suffisantes, nous irions chercher un financement supplémentaire temporaire auprès des ministères de tutelle qui nous ont déjà fait savoir qu’ils y seraient disposés à condition qu’on établisse préalablement la méthode, les critères, qui permettront de justifier cette dépense supplémentaire.

Si tout se passe bien, cette question pourrait être réglée au Conseil d’Administration CRPN du mois de mars prochain et ceux qui subissent la perte de la majoration sans pouvoir percevoir leur pension du régime général pourront enfin bénéficier d’une « allocation sociale ».

pour en savoir plus…

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Le père Noël est une ordure (chez Air Med et chez Hermes)

Le Père Noël d’HERMES AIRLINES est passé : les PN français qui avaient été embauchés chez Hermes ont reçu un coup de téléphone les 23 et 24 décembre pour les informer qu’ils sont licenciés à la fin du mois !

Joyeux Noël et bonne année de la part du patron d’HERMES AIRLINES qui est aussi le patron d’AIR MEDITERRANÉE, le même qui vient d’annoncer un plan social dans sa compagnie avec plus de 80 licenciements.

Pourquoi les français ? Parce qu’ils étaient basés en France et que la compagnie aurait du payer des cotisations sociales en France ? À cause des cotisations CRPN ?

Le nouveau Michael O’Leary français est arrivé sur son traineau chargé de cadeaux : des lettres de licenciement pour les PN français d’Air Med et d’Hermes !

La trêve de Noël qui s’appliquait dans les tranchées pendant la première guerre mondiale entre les soldats allemands, britanniques et français ne s’applique pas dans le champ social, en tout cas pas chez Air Med ni chez Hermes (la compagnie vers laquelle Air Med veut délocaliser son activité).

Finalement c’est vrai… le Père Noël n’existe pas !