Archives pour la catégorie Regional

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Conflit social annoncé à la compagnie RÉGIONAL CAE

Monsieur le Président,

Nos organisations syndicales représentant les personnels
navigants commerciaux et le personnel sol sont très inquiètes, mais aussi indignées, par les
annonces faites sur la création d’un Pôle Régional français qui regrouperait Airlinair, Régional et
Brit Air.

Cette création du Pôle Régional sera marquée par le désengagement partiel voire total de notre
maison mère : la compagnie Air France.

Ce désengagement rend les perspectives d’avenir concernant l’emploi, les conditions de travail et de
carrière de l’ensemble des personnels de notre compagnie extrêmement sombres.

Nous avons fait valoir à plusieurs reprises nos inquiétudes sur ce projet ; force est de constater que
nos questions sont restées sans réponses.

La situation sociale au sein de Régional est aujourd’hui hautement conflictuelle.

Aussi, l’ensemble des organisations syndicales du personnel navigant technique, du personnel
navigant commercial et du personnel sol appelleront tous les salariés de la compagnie Régional à
cesser complètement le travail avant la fin du mois de juin 2012.

navigants techniques, les personnels

Nos demandes de clarification sont les suivantes :

  • −  Explications claires sur les modalités de fonctionnement du Pôle Régional Air France.

  • −  Explications claires sur le mode de financement du Pôle Régional Air France.

  • −  Conséquences sur nos emplois.


Nos revendications sont les suivantes :

  • −  Maintien dans le Groupe Air France du pôle Régional Air France (dans l’hypothèse de sa
    création).

  • −  Mise en place d’une gestion de l’emploi et d’un traitement social équivalent pour tous les
    personnels du Groupe AF.

  • −  Mise en place de règles de carrière au sein du Groupe AF dans un modèle comparable à celui
    des pilotes de KLM Cityhopper dans le Groupe.

Dans ce cadre, nos représentants se tiennent à votre disposition pour toutes réunions.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations distinguées.


Nathalie COLDEFY
SNPL F ALPA

Philippe GUEGAN
CGT

Séverine PELLAUDIN SNPNC-FO

Marine TIFFAY
UNAC

Patrick VOISIN
Flight Union Cockpit

LIRE LE COURRIER EN PDF

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informations sur le CCE d’AF du 24 mai

Le PDG d’AF nous dit :

L’objectif du plan TRANSFORM15 est de revenir à 1,9 Md de cash flow opérationnel en 2015.

Il veut réduire les investissements (les achats d’avions) et augmenter les investissements dans le produit pour parvenir à réduire la dette de 1,2 milliard.

Nos concurrents principaux ont engagé des plans radicaux (LH, alitalia, SAS, Quantas, Austrian) avec des suppressions de postes et des licenciements.

Ce que dit notre PDG pour le court/moyen courrier :


• Réorganiser l’activité en 3 pôles

• Augmenter la productivité en s’inspirant des bases Province

 
3 pôles :

1.Pôle AF : alimentation du HUB, 3 bases MRS, NCE, TLS, gros flux affaires et Orly.

2.Pôle régional avec 3 filiales Britair, Régional et Airlinair. Ce PÔLE RÉGIONAL FRANÇAIS (oui c’est son nom) aura un « animateur » qui sera Lionel GUERIN.

3.Transavia : passer de 9 à 20 / 22 avions d’ici 2015, exploitation depuis ORY sud et peut-être CDG, code share avec AF et extension de Flying Blue.


 

Augmenter la productivité :

1 H de plus de vol /avion/ jour

Optimiser rotation PN 2 équipages/ avion/ jour

Densifier les rotations avions Orly en milieu de journée

Réduire les temps au sol en bout de ligne et lisser les pointes à CDG (Depeaking).

Suppression des routes déficitaires. Objectif : même activité en 2014 qu’en 2011 avec 34 avions de moins pour le groupe (AF, Britair, régional, Airlinair).


Produits :


Clarifier notre offre

Repositionner vers le haut le produit Business (ex premium affaires)

Consolider la premium eco en intensifiant la communication

Augmenter la générosité de Flying Blue pour les clients fréquents du domestique et étendre l’abonnement à l’Europe

Introduire en classe Economy une nouvelle offre allégée et moins chère pour les voyageurs qui privilégient le prix (Zéro flexibilité : bag payant et choix du siège payant).



Ce que dit notre PDG pour le long courrier :

Nous sommes actuellement à zéro rentabilité.  

Il faut ouvrir et développer les routes à potentiel, grâce à la baisse des coûts.

Modifications des règles d’utilisation PN

Affecter le 747 sur des lignes courtes pour limiter l’effet carburant (côte Est des US), si on avait de l’argent on les remplacerait. Les deux A340 qui devaient sortir de la flotte vont finalement être gardés.

Lisser les pointes d’activité, en particulier la 1e plage de Hub.

Réduire la saisonnalité en développant les routes porteuses en hiver.

Mettre en place un système de flexibilité cabines sur 777 (3 avions) avec transformation rapide des cabines J avec des sièges éco (BA et LH le font).

Fermer les routes sans perspectives de rentabilité.

Les premières évolutions avions commenceraient fin 2013/2014.

Concernant le produit : AF va investir sur le produit à bord, veut positionner la P et la J au meilleur niveau mondial (investissement de plus de 500 millions dans la nouvelle cabine J sur B777 et A380), et veut changer le système d’IFE, y compris dans les cabines arrières.

Pour les PNC, le PDG ajoute : il ne faudrait pas que la diminution envisagée des compositions d’équipage vienne diminuer l’objectif d’amélioration de la qualité de service !


Le PDG précise :

AF fait le choix de rester une compagnie généraliste, c’est un choix conscient, raisonné, mais conditionné : cela ne fonctionnera pas sans faire des économies. Nous aurons à faire face à un sureffectif. Le volume précis dépend de la fin des études sur Transform et sur la fin des négociations.

Nous pourrons éviter le recours à des départs NON volontaires si les négociations aboutissent. D’autres choix s’imposeront si cela devait ne pas être le cas.


Nos impressions :

Il est évidemment difficile de mesurer les conséquences en emplois des négociations en cours tant qu’elles ne sont pas terminées.

Cependant, nous sommes inquiets de constater qu’une dizaine de lignes, majoritairement opérées par les filiales, devraient être abandonnées et que d’ici 2014 et qu’ Air France n’envisage de faire croitre l’offre en SKO que d’environ 2 % par an. C’est faible, surtout quand il y a des mesures de gains de productivité qui risquent d’avoir un impact important sur l’emploi. Par ailleurs, le regroupement des trois compagnies Régional, Britair, Airlinair ne manquera pas d’avoir des conséquences très négatives pour les emplois des salariés. C’est au final environ 30 avions qui seront retirés de la flotte sur MC dont environ 12 dans la flotte du Pole Régional Français (PRF).

Tout va dépendre de la capacité d’Air France à jouer sur les deux curseurs : non seulement, comme elle l’a annoncé, celui de la réduction des coûts, MAIS AUSSI ET SURTOUT améliorer la croissance et donc faire preuve de plus d’ambition dans la croissance des SKO sans attendre la fin du plan TRANSFORM15.

Ce n’est qu’avec un plan ambitieux de croissance de notre activité que nous pourrons être rassurés sur la préservation des emplois.


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Impôts 2012 sur le revenu 2011 – Barèmes

Impôts 2012 sur le revenu 2011 – Barèmes

Le dossier impôts réservé à nos adhérents, avec le dossier complémentaire à joindre pour l’administration fiscale, a été envoyé au domicile de nos adhérents. Si vous souhaitez également le recevoir ainsi que d’autres dossiers faits par vos délégués tout au long de l’année, il vous suffit de nous retourner une demande d’adhésion.

Si vous êtes adhérent UNAC et que vous n’avez pas reçu votre dossier d’impôts complet a votre domicile prenez contact avec nous 

par mail navigants@unac.asso.fr

ou par téléphone : 01 48 64 49 29


Les délégués de l’UNAC ont également rédigé une version plus light à destination de tous PN, reprenant de manière détaillée les principes de déclaration aux frais réels ainsi que les barèmes applicables.


Téléchargez le mini dossier


Calendrier fiscal:


Jeudi 31 mai, minuit : Date limite de dépôt de la déclaration papier.


Jeudi 7 juin, minuit :  Date limite de dépôt de la déclaration de revenus par internet pour les départements numérotés de 01 à 19


Jeudi 14 juin, minuit : Date limite de dépôt de la déclaration de revenus par internet pour les départements numérotés de 20 à 49


Jeudi 21 juin, minuit : Date limite de dépôt de la déclaration de revenus par internet pour les départements numérotés de 50 à 974






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Nouveau ministre délégué chargé des transports

Le nouveau Ministre des Transports

Frédéric Cuvillier, né le 9 décembre 1968 à Boulogne-sur-Mer, est un homme politique français, docteur en science politique et Maître de conférences à l’Université du Littoral Côte d’Opale1. Il est le député-maire de Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Il est nommé ministre des transports et de l’économie maritime le 16 mai 2012 sous le gouvernement Jean-Marc Ayrault.

Carrière politique
Lors des élections municipales de 1995, il figure sur la liste divers gauche de Guy Lengagne, alors exclu du PS et Président du RAB (Rassembler Agir pour le Boulonnais), contre la liste officielle du Parti socialiste, conduite par Dominique Dupilet. Bien que la liste PS arrive en tête, la liste divers gauche se maintient au second tour permettant la réélection du maire divers droite, Jean Muselet. En 1996, la mort de Jean Muselet et l’invalidation de l’élection municipale de 1995 provoquent une élection partielle. Guy Lengagne et Frédéric Cuvillier, constituent une liste reprenant en partie l’équipe de Jean Muselet. Leur liste remporte l’élection. Frédéric Cuvillier est alors élu adjoint au Maire, chargé du Logement, en 1996.

Premier secrétaire de la section de Boulogne-sur-Mer,il est élu député le 17 juin 2007, pour la XIIIe législature (2007-2012), dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais, succédant ainsi à Guy Lengagne, dont il avait dirigé plusieurs campagnes électorales.

Membre du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, il est maire de Boulogne-sur-Mer depuis novembre 2002 (et la démission de Guy Lengagne), Président de la Communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB), et fut, jusqu’à son élection à l’Assemblée Nationale, conseiller général du Pas-de-Calais.

Membre du Conseil National du Parti Socialiste, il est proche de François Hollande, dont il signe en 2008 la contribution préparatoire au Congrès de Reims, qui s’agrègera finalement à la motion présentée par Bertrand Delanoë. Il rejoint par la suite le groupe « Répondre à Gauche » constitué autour de François Hollande, qu’il soutient durant la campagne des Primaires.

Il est nommé ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault le 16 mai 2012, chargé des Transports et de l’économie maritime.

source : Wikipedia

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Interprétation Air France de la loi antigrève

INTERPRÉTATION AIR FRANCE DE LA LOI ANTIGRÈVE

Publiée au Journal Officiel du 20 mars, la loi encadrant le droit de grève dans les transports aériens est entrée en vigueur le 21 mars 2012.

La Compagnie vient de publier une information sur sa propre interprétation des modalités d’application de la loi Diard. Une note spécifique pour chaque population a été mise en ligne et un courrier du Directeur Général adjoint aux ressources humaines et à la politique sociale nous a été adressé.

Comme chacun le sait, la Compagnie n’était pas totalement étrangère à l’émergence de cette proposition de loi votée en urgence dans les tout derniers jours de la dernière session parlementaire avant les échéances électorales que nous connaissons.

Nous avons combattu cette loi en appelant l’ensemble des navigants de toutes les compagnies à cesser le travail, avec le peu de succès que l’on sait. Sans doute, dans leur majorité, les PNC n’avaient-ils pas entendu nos arguments. Sans doute la situation économique dans le transport aérien en général et à Air France en particulier a-t-elle réduit l’implication de notre population. Sans doute encore, les implications de cette loi n’avaient-elles pas été bien comprises.

Avec l’éclairage donné par les dernières publications de la Compagnie qui donnent une interprétation singulière à cette loi, les objectifs que poursuivait Air France en soutenant cette loi deviennent évidents.


De fait, cette loi introduit des modifications de différentes natures.

  1. Le nouvel article L.1114-2 du code des transports invite les entreprises du secteur du transport aérien de passagers à la conclusion d’accords-cadres de prévention des conflits.
  2. L’introduction d’un préavis individuel de 48 h avant toute participation à une grève. L’obligation de déclaration pèse sur tout salarié dont l’absence est de nature à affecter directement la réalisation des vols.
  3. L’introduction d’un préavis de 24 heures pour déclarer son intention de renoncer à faire grève ou de reprendre le travail.
  4. L’introduction de sanctions disciplinaires pour les salariés qui n’auraient pas satisfait aux nouvelles obligations de préavis individuel.
  5. La possibilité de recours à un médiateur choisi d’un commun accord.
  6. La possibilité à l’initiative de l’entreprise ou d’une organisation syndicale représentative, voire du médiateur, d’organiser une consultation ouverte aux salariés concernés par les motifs de la grève et portant sur la poursuite de celle-ci.

Certaines de ces modifications n’ont d’autre vocation que d’habiller un texte qui, selon nous, n’a pas d’autre objectif que de restreindre le droit de grève des navigants.

Les points 1 et 5 ne servent à l’évidence que de garniture pour les points qui les suivent.

Le point 1 n’est qu’une invitation à la négociation d’un accord de prévention des conflits (on pourrait dire de veille sociale) qui dans les faits existe déjà dans la plupart des entreprises du secteur et notamment à Air France. D’expérience, on sait quelle est la piètre valeur que les deux parties, employeurs comme syndicats, accordent à de tels accords…

Le point 5 est une procédure de médiation qui était déjà prévue notamment par l’article L. 2523-1 du Code du travail. Ici, il habille le point 6 qui, par l’introduction d’une possibilité de consultation purement « consultative », n’est qu’un outil de propagande au service de l’Entreprise.

Le corps du texte, son essence, réside dans les points 2, 3 et 4 qui sont pour les initiateurs de la loi, des points « d’encadrement » du droit de grève et pour nous, les éléments de restriction à notre droit de grève. Au-delà de la lecture directe de ces points, de nouvelles obligations sont induites. Et en contraignant les moyens de lutte des syndicats, cette loi diminue la capacité des salariés à utiliser le conflit social comme arme de négociation ce qui restreint de façon importante le pouvoir de négociation des syndicats.

La déclaration individuelle à 48 heures nécessite de la part des syndicats appelant à un conflit une information publique largement supérieure à 48 heures. Ce qui implicitement rend nécessaire si ce n’est obligatoire un « préavis » collectif de fait, dans des entreprises de droit privé déconnectées d’un service public. Cette obligation constitue une « évolution » inédite du droit du travail, dont l’impact à terme est vecteur de remises en causes plus inquiétantes encore. Ce préavis ampute la nécessaire capacité de réaction des organisations syndicales. Ce qui dans un contexte aussi difficile que celui que nous traversons peut s’avérer être un handicap certain. Outre le fait que cette anticipation des entreprises sur la mobilisation des salariés permettrait l’information des passagers (le prétexte de cette loi), elle permettra assurément à l’Entreprise de différer la négociation pour connaître le niveau de mobilisation des salariés et ensuite de préparer des mesures finement adaptées pour réduire l’impact de la grève (affrètements, etc.).

Pour celles et ceux qui douteraient encore de l’objectif de ce texte, précisons que les entreprises n’ont pas d’obligation de résultat dans l’information des passagers.

Les obligations, c’est pour le salarié. La loi ne manque d’ailleurs pas de lui rappeler qu’il encourt des sanctions disciplinaires. C’est bien principalement cette partie du texte qui est mise en exergue dans la communication antigrève d’Air France.
Dans un mémo très orienté, Air France prend quelques libertés d’interprétation de la loi. Elle décrit les obligations, quitte à en inventer certaines, et met l’accent sur les sanctions.

Air France n’hésite pas à sortir du cadre de la loi. Ainsi, la Direction introduit un préavis pour les activités sol qui ne correspondent pas à l’objet de la loi. Elle définit une procédure de déclaration et un moyen de contact restrictif quand la loi l’autorise seulement à désigner la personne à prévenir dans l’entreprise… La procédure imposée par la compagnie génèrerait pour certains salariés, dans certains cas, des impossibilités d’exercer son droit de grève.

D’autre part, la compagnie profite de cette communication pour nous livrer son interprétation du décompte des jours de grève, des possibilités de grève en escale en oubliant de mentionner le fait que certaines escales sont également des bases d’affectation de l’entreprise dans lesquelles la grève n’est pas interdite, etc. bref, beaucoup de choses fausses, inventées, non décrites par la Loi, et qui au minimum nécessiteront des négociations, certaines devant même être tranchées par les tribunaux.

Lors de la dernière campagne électorale, de nombreuses voix se sont élevées contre cette loi et certains ont même parlé de l’abroger.

Nous ne sommes pas naïfs au point de penser que cette Loi va disparaître dans les semaines qui viennent. Toutefois, nous tenterons dès que possible d’y faire apporter quelques aménagements. Si cette loi n’est pas modifiée dans les prochains mois, nous devrons repenser l’organisation des conflits, leurs séquencements, leurs durées…

Un outil de négociation, même dégradé, reste un outil indispensable dont nous devrons apprendre à optimiser l’efficacité.
Nous n’oublierons pas que si elle introduit des sanctions disciplinaires pour les salariés, elle introduit également des sanctions pénales (1 an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende) pour la personne qui utiliserait les déclarations individuelles à d’autres fins que d’organisation de l’activité et du service pendant la durée de la grève.

Ne tenez pas compte des consignes de grève publiées par la Direction. Le cas échéant, les syndicats représentatifs du PNC publieront leurs propres consignes de grève, en tout cas l’UNAC le fera.


Dans sa forme actuelle, cette loi est une véritable entrave à la grève,
donc une entrave à la négociation.


Ne tenez pas compte des consignes de grève publiées par la Direction.



SANS DROIT DE GRÈVE IL N’Y A PAS DE DROIT DE LA NÉGOCIATION !


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Plan de départs…

En 2012, on ne dit plus « dégraissage », « plan social », suppression d’emplois. On parle maintenant de « plan d’adaptation des emplois », de « programme d’ajustement des effectifs », ou même, quand on veut paraitre très social on dit : « plan de départs VOLONTAIRES ».

De façon cynique, lorsqu’elles ont du mal à assumer leurs responsabilités vis-à-vis des salariés qu’elles ont embauchés, les entreprises disent se mettre au service de certains d’entre eux afin de satisfaire les demandes des VOLONTAIRES qui souhaiteraient quitter l’entreprise et perdre leur emploi afin d’alléger les charges de leur patron.

Évacuons la forme euphémistique du langage politiquement correct pour faire un point sur notre position en la matière.


Qu’est-ce qu’un PDV, plan de départ volontaire ?
Ça n’est qu’une « modalité » du plan de sauvegarde des emplois, nouveau nom du plan social. Quand une entreprise veut se séparer d’une partie de son personnel, licencier pour faire clair, elle doit respecter un certain nombre de procédures et en particulier celles prévues par la loi en matière de licenciements collectifs lorsqu’elle envisage de licencier plus de dix salariés sur une période de 30 jours. Elle doit faire un plan de sauvegarde des emplois (PSE).

C’est dans le cadre d’un plan social (PSE) qu’il est possible de convenir, par la négociation avec les syndicats, de remplacer les critères d’ordre des licenciements prévus par le Code du travail, par un autre : le volontariat.

Les critères retenus par le Code du travail pour fixer l’ordre des licenciements prennent en compte, notamment, les charges de famille, en particulier celles des parents isolés, l’ancienneté, la situation personnelle de certains salariés qui rend leur réinsertion professionnelle plus difficile (handicap, âge, etc.), les qualités professionnelles. En résumé, on peut dire que l’application brutale de ces critères conduit à mettre à la porte les plus jeunes salariés.

Certes, le PDV est plus « joli », moins brutal, mais c’est tout de même un plan de licenciements qui consiste à mettre des salariés dehors, et dans l’environnement que chacun connait, « dehors » ça veut dire « chômage » (le plus souvent).

L’UNAC demande t’elle un PDV dans la négociation qui va débuter ?
Nous ne demandons pas à Air France de mettre en place un Plan de Départs Volontaires, car cela reviendrait à demander un plan social, donc à demander qu’on licencie des salariés et c’est à l’opposé de notre mission qui consiste à préserver les emplois.

Nous continuerons de demander à l’entreprise de préserver les emplois de tous les PNC en mettant en place des mesures adaptées. Pour cela toutes les pistes alternatives doivent être trouvées, qu’il s’agisse de temps alterné aidé pour inciter les volontaires à diminuer leur temps de travail, d’un temps partiel TMR renégocié (temps mensuel réduit), d’une nouvelle répartition des mois OFF du temps alterné (pour compenser la saisonnalité de l’activité), de mesures temporaires de chômage partiel, bref, toutes les solutions doivent être étudiées pour préserver nos emplois.

Toutefois, si malgré les solutions alternatives de préservation de l’emploi, les négociations sur la restructuration d’Air France transform15, conduisaient la Compagnie à faire un plan de licenciement collectif touchant les PNC, nous négocierions alors une alternative aux critères d’ordre des licenciements prévus par le Code du travail avec en priorité un appel aux volontaires et des primes d’incitation au départ.

Mais, entre demander un PDV comme « solution » aux problèmes de coûts d’Air France et demander un PDV comme « alternative » au licenciement des plus jeunes, il y a un gouffre que nous n’avons pas l’intention de franchir.

Un PDV n’est pas une formule magique qui rendrait les restructurations d’entreprise indolores. En effet, l’incitation aux départs « volontaires » (ce mot mériterait sans doute une explication) se fait en proposant aux salariés une somme d’argent supérieure à ce qui est prévu par les accords et la loi en matière de licenciement économique.

Le « coût » de cette « incitation » est naturellement répercuté sur les salariés qui restent dans l’entreprise. Ce qui nous fait dire qu’en fait ce sont les salariés qui restent qui payent le plan de départ de leurs collègues.

C’est EXACTEMENT ce qui fut fait lors du précédent plan de départ volontaire PNC dans les années 90.
Ce plan de départs volontaires était accompagné de douloureuses remises en cause des conditions d’emploi (carrière, conditions de travail, rémunération, etc.) de tous ceux qui restaient, mais aussi, et surtout d’une deuxième échelle de rémunération pour les nouveaux embauchés PNC, la fameuse B-Scale PNC !

Quelques rappels sur cette B-Scale PNC, pour ceux qui l’auraient oublié.

En 1995, la Direction d’AF avait modifié unilatéralement la grille de salaires PNC en ajoutant 3 échelons (A1, B1, C1) et deux classes (6e et 5e) en début de carrière.

Ces classes et échelons aboutissaient à un ralentissement du déroulement de carrière PNC et à une baisse salariale très importante en niveau (baisse de la rémunération mensuelle) et en masse (baisse de la rémunération cumulée sur la carrière) pour les PNC embauchés à compter de 1995.

C’est de cette façon qu’une partie des efforts de redressement (de sauvetage) de la compagnie a été effectuée par la collectivité PNC dans le milieu des années 90.

Chacun l’aura compris, les efforts ont principalement été faits par la partie de la collectivité qui venait à peine d’intégrer cette même collectivité.

Ce n’est qu’après une bagarre homérique, 53 jours de grève à l’appel de l’UNAC (seule le plus souvent) que nous avons obtenu, dans le cadre du premier accord collectif global Air France en 1999, une réduction de la durée de carrière totale de 6 années permettant d’atteindre la hors classe dixième échelon en 25 ans au lieu de 31 ans.

Cette B-Scale devait permettre à la compagnie de diminuer de 25 % la masse salariale PNC, et cela de façon pérenne !
Un Directeur nous confiait à l’époque qu’ayant dû être supprimée en 2001, elle n’avait en fait servi qu’à payer le plan de départ volontaire PNC.

Et pourtant, à l’époque, cette restructuration s’était accompagnée d’une recapitalisation de l’entreprise par l’État (20 milliards de francs), ce qui ne sera pas le cas aujourd’hui (pour ce que nous en savons, tout au moins).

Donc, plus le Plan de Départs Volontaires sera généreux, plus la Direction demandera d’efforts aux PNC qui resteront.

On dit que Certains PNC revendiquent de pouvoir bénéficier d’une telle incitation…
On peut comprendre qu’individuellement cette option soit avantageuse et souhaitée par certains. Mais à l’UNAC, si effectivement nous nous efforçons de satisfaire les revendications individuelles des salariés, ce n’est que dans la limite des intérêts collectifs de la profession et de la collectivité que nous défendons. Et dans ce cas précis, les deux ne correspondent pas exactement.

Précisons encore qu’un Plan de Départs Volontaires n’est qu’une alternative à un éventuel plan de licenciement collectif PNC… qui toucherait… les plus jeunes, ou qui toucherait une catégorie professionnelle que la Direction aurait désignée (les CC par opposition aux HST, ou même les PNC du Moyen-Courrier par opposition aux PNC du Long-Courrier, etc.). En effet, la Direction peut cibler un groupe quand on est dans la situation d’une réduction des effectifs avec un PSE.

En résumé, le PDV n’est pour nous qu’une option que nous n’envisagerons qu’en dernier recours, lorsque tous les autres moyens auront éventuellement échoué à préserver l’emploi.

Il ne faut pas non plus se laisser abuser par cette notion de « volontariat ». Comment obtient-on le consentement des salariés ? Les salariés ont-ils vraiment toutes les informations avant de faire leurs choix ? Une Direction d’entreprise qui cible avec précision telle ou telle catégorie de salariés ne pousse-t-elle pas ces salariés à se déclarer volontaires ?
Et que dire d’une Direction qui met la pression sur les salariés de tel ou tel secteur (le MC par exemple) en expliquant qu’ils sont la cause des déficits de l’entreprise ? Ces salariés qui comprennent que s’ils ne sont pas volontaires au départ ils subiront une mobilité forcée sont-ils vraiment demandeurs d’un départ de l’entreprise ?

Nous sommes donc prudents avec cette notion de « volontariat au départ », elle doit être vérifiée avec beaucoup de soin.

Y a-t-il un sureffectif ?
La notion de sureffectif doit également être attentivement vérifiée. Selon les catégories professionnelles et les métiers, cette notion n’a pas le même sens ni les mêmes implications.

Les PNC sont environ 15 000 à effectuer le même métier. Cet effectif est à peu près proportionnel au nombre de passagers et donc à l’évolution en sièges de l’offre de la Compagnie. Un éventuel sureffectif en période de réduction de l’offre en SKO sera résorbé dès le retour de la croissance. De plus, l’offre n’étant pas forcément identique toute l’année, un sureffectif en hiver peut très bien devenir un sous-effectif en été.

Il existe donc une fourchette de variation des effectifs PNC qui n’est ni du sureffectif ni du sous-effectif, l’effectif théorique n’étant lui-même pas connu avec précision tant les évolutions de programme sont fréquentes.

C’est le cas également pour les pilotes, même si le lien entre nombre de passagers et effectifs pilotes est moins direct, puisque le lien se fait entre nombre d’avions et effectif de pilotes. Cependant, les implications sur les effectifs des changements de qualifications ou des changements de catégories OPL/CDB (la fameuse cascade de qualif) sont très importantes et peuvent faire varier le nombre de PN disponibles à la ligne de plusieurs dizaines voire d’une centaine de pilotes.

En revanche, pour le personnel sol, le lien entre évolution du trafic et effectifs est beaucoup plus souple. Tel ou tel service peut être réorganisé, voire supprimé pour être sous-traité, ce qui a un effet sur l’effectif sans toucher au niveau de production de la compagnie.

Les évolutions technologiques permettent également d’effectuer les mêmes tâches avec moins de personnel (Internet, BLS, etc.), ce qui crée du sureffectif même en période de croissance. On peut également constater que même en période de sureffectif global, il peut être indispensable d’embaucher de nouveaux salariés qui disposent d’une compétence spécifique, dont l’entreprise à besoin.
 

Nous nous garderons bien de juger la façon dont les effectifs doivent être gérés au sol, nous pouvons simplement dire que les raisonnements applicables au sol ne sont pas les mêmes pour les PNC.

Une renégociation des accords en vigueur chez les PNC peut conduire à constater un léger sureffectif à court terme.
Mais nous considérons que ces éventuels « efforts » PNC doivent s’inscrire dans un nouvel accord collectif à durée déterminée, de courte durée pour en permettre l’amélioration dès la croissance revenue, et que l’éventuel sureffectif doit être assumé collectivement par des mesures d’adaptation temporaires jusqu’à être absorbé mécaniquement et automatiquement par le retour de la croissance d’une part et par les départs naturels d’autre part.

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