Archives pour la catégorie Regional

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Impôts

Paiement du solde des impôts sur le revenu 2011

Les personnes non mensualisées, ou celles n’ayant pas opté pour le prélèvement à l’échéance, qui n’ont pas réglé avant le 15 septembre minuit le solde de leur impôt sur le revenu de 2011, pourront encore s’acquitter de leur impôt – sans pénalité – en payant par télépaiement jusqu’au 20 septembre.

En se rendant sur le site impots.gouv.fr du ministère des Finances et de l’Economie, elles disposent d’un délai supplémentaire de 5 jours en cas de paiement par virement.

Pour les personnes ayant choisi le prélèvement à l’échéance, quelle que soit la date d’adhésion, le compte bancaire à débiter sera prélevé au plus tard le 25 septembre.

A noter qu’il est possible d’adhérer au prélèvement mensuel pour l’impôt sur le revenu à compter de 2012, en souscrivant l’option avant le 15 décembre 2011. Dans ce cas, le premier prélèvement sera effectué en janvier 2012.

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Air France selon REUTERS

Air France-KLM en chute libre, turbulences à l’horizon
selon le journal « les échos » le 2 septembre 10h46

Trop endettée, trop peu rentable, trop lente à réagir : Air France-KLM cumule tous les handicaps prompts à faire dévisser un cours de Bourse alors que la nette détérioration des perspectives économiques mondiales met en péril l’objectif de résultat d’exploitation positif en 2011, estiment des analystes.
L’action de la deuxième compagnie aérienne européenne en terme de chiffre d’affaires a quasiment chuté deux fois plus que l’allemande Lufthansa depuis janvier et sous-performe également largement IAG, entité issue de la fusion de British Airways et de l’espagnole Iberia.
La capitalisation boursière du groupe franco-néerlandais est ainsi passée sous la barre des deux milliards d’euros, soit 30 fois moins que celle du groupe de luxe LVMH.
 »Cela reflète simplement le fait qu’ils sous-performent leurs pairs sur tous les tableaux : leurs performances sont plus faibles en termes de recettes, de coûts et de profit », résume Penelope Butcher, analyste chez Morgan Stanley.
 Et en cas de rechute de l’économie en récession, Air France-KLM pourrait s’avérer particulièrement vulnérable, estiment des analystes, qui rappellent que la crise de 2008-2009 s’était soldée pour la compagnie par une perte opérationnelle abyssale de 1,3 milliard d’euros pour l’exercice clos en mars 2010.
 »C’était de loin la pire performance financière de toutes les compagnies aériennes européennes que l’on suit », rappelle Neil Glynn, analyste chez Credit Suisse.

« Cela fait craindre au marché qu’ils soient moins bien équipés que leurs pairs pour faire face en 2012 à une nouvelle récession – ou même simplement une conjoncture économique plus faible. »
L’action se traitait à 6,637 euros vendredi matin, après une descente aux enfers quasi ininterrompue depuis son dernier pic à près de 38 euros en mai 2007. Depuis le 24 janvier, date de la première cotation d’IAG, l’action Air France KLM a chuté de 51% contre 27% pour Lufthansa et 39% pour IAG.


Depuis le début de l’année, le titre accuse ainsi la plus mauvaise performance de l’indice SBF120.


COÛTS TROP ÉLEVÉS

Compagnie européenne la plus cyclique, Air France-KLM devrait être plus pénalisée que les autres par la conjoncture, son levier opérationnel étant plus fort et ses coûts fixes plus élevés que ses concurrents, souligne Loïc Sabatier, analyste chez Chevreux.
 « Elle est plus calibrée pour la croissance que les autres, mais moins pour les phases de ralentissement », souligne-t-il. « En outre elle a été un peu moins agressive que ses concurrentes en terme de réductions de coûts ces dernières années ».


Le talon d’Achille d’Air France-KLM, dont l’Etat français détient 15,7% du capital et les salariés 9,8%, sont ses coûts salariaux. Selon les données publiées par les groupes pour janvier-juin, les coûts de personnel, son premier poste des charges d’exploitation, ont représenté quelque 32% de son chiffre d’affaires, contre 24% pour Lufthansa et 25% pour IAG.


Une parade trouvée par la direction d’Air France, pour éviter une confrontation trop brutale avec les syndicats, a été de lancer un projet de bases en province, avec des vols moyen-courriers depuis Marseille à partir de début octobre, avant Nice, Toulouse et Bordeaux au printemps 2012, avec l’ambition de réduire les coûts opérationnels de 15%.
 Mais le projet a été présenté à grand renfort de publicité il y a déjà un an, laissant tout loisir aux compagnies « low cost » EasyJet et Ryanair de se positionner.
 « C’est la démonstration éclatante du temps qu’il leur faut pour mettre en oeuvre des changements structurels significatifs en matière de coûts, qui sont d’autant plus nécessaires que l’environnement est très incertain sur le plan des recettes », souligne Neil Glynn, de Credit Suisse.
Alors qu’un responsable du secteur aérien confiait récemment à Reuters constater « un certain flottement » au sein d’Air France-KLM, Penelope Butcher, de Morgan Stanley, dénonce le manque de réactivité chronique du groupe franco-néerlandais.


« C’est ça que je ne trouve pas clair en ce moment : pourquoi ne prennent-ils pas de mesures plus volontaristes concernant les problèmes existants plutôt que de s’inquiéter de leur stratégie sur plusieurs années ? » s’interroge-t-elle, faisant référence au projet pluriannuel « Embark » présenté fin 2010.


DETTE ABYSSALE

Compagnie européenne la plus affectée par le « printemps arabe », Air France-KLM n’a quasiment pas modifié son programme de vols vers des destinations comme l’Egypte et la Tunisie.
 « Pourquoi prendre ce risque ? Pourquoi ne pas déplacer les avions vers d’autres destinations ? », s’interroge Penelope Butcher. « Faire voler des avions qui ne sont pas plein pèse lourdement sur le chiffre d’affaires et les coûts ».
Air France-KLM, qui cale désormais ses exercices sur l’année calendaire, s’est borné à prévoir fin juillet un résultat opérationnel positif en 2011, alors qu’il comptait auparavant dépasser les 28 millions de l’année 2010 en données pro forma.


Avec l’aggravation de la crise financière début août, la perspective même d’un résultat opérationnel positif paraît hors de portée. Neil Glynn estime qu’Air France-KLM sera déficitaire non seulement cette année, mais aussi l’année prochaine. 
 »Pour le moment, je ne pense pas qu’ils aient nécessairement besoin de reporter des livraisons, céder des actifs ou lever des capitaux », estime-t-il. « Mais si on a un ‘double dip’, alors je pense que c’est une probabilité très forte ». 
Car Air France-KLM est entrée dans la nouvelle zone de turbulences financières avec un bilan très détérioré. Au 30 juin, sa dette nette atteignait le niveau abyssal de 6,04 milliards d’euros, contre 1,4 milliard pour Lufthansa et 480 millions pour IAG. Quant à son ratio d’endettement, il s’élève à 0,92 – contre 0,50 pour Lufthansa et 0,42 pour IAG.
 Les choses ne risquent pas de s’arranger avec la méga-commande d’une centaine de long courriers à Boeing et Airbus attendue très prochainement.
 « Si vous vous inquiétez des aspects dette et leverage, ce qui semble le cas de l’Europe, ils sont aussi les plus mauvais sur ce point-là », souligne Penelope Butcher (Morgan Stanley). 
Contactés par Reuters via le service de presse, les dirigeants de la compagnie n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien.

REUTERS

Dans les échos du 2 septembre 2011

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RYANAIR

La Centrale Nationale des Employés (CNE) est la plus importante centrale syndicale en Belgique francophone. La CNE a placé sur son site internet un dossier spécial sur RYANAIR, nous en reproduisons ci dessous, une partie.

Rappel : l’UNAC a porté plainte contre RYANAIR pour entrave aux institutions de représentation du personnel, pour travail dissimulé et non paiement des cotisations sociales en France. Cette affaire devrait être jugée dans le courant de l’année 2012.

Ryanair

« Attachez vos ceintures, nous déconnons… »

Rassurez-vous, le message ne s’adresse qu’au personnel de cabine qui vous accompagne. Vous, vous avez bénéficié d’un tarif intéressant pour vous envoler, et vous arriverez certainement à bonne destination. Ryanair aurait ainsi démocratisé l’accès au ciel, et permis à l’aéroport de Charleroi de se développer. De quoi mériter de fameuses aides publiques et d’imposer des conditions de travail indécentes à ses employés ? La compagnie aérienne low cost ne s’en prive pas : elle établit des contrats de travail qui dépassent l’entendement, tout en profitant de fonds de la Région wallonne, sans aucun retour pour la Sécurité sociale et l’Etat.

Claire ne mettra plus son uniforme de travail pour lequel Ryanair a retenu 360 euros de son salaire. La jeune hôtesse a été licenciée, après avoir distribué un tract à ses collègues, expliquant que leurs conditions de travail ne sont tout simplement pas acceptables. Et c’est le moins que l’on puisse dire, lorsqu’on analyse son contrat au regard du droit belge…


Article 6 : Où je voudrai tu iras

« Votre emploi est basé en République d’Irlande, mais vous serez principalement localisé à l’aéroport de Charleroi. Vous pourrez être transféré dans toute autre base européenne, sans compensation. »

Article 9 : Travailler plus tu devras, non payé tu seras

« Vous devez être préparé à faire des heures supplémentaires sans rémunération additionnelle. »

Article 10 : Tes vacances tu annuleras

« La compagnie se réserve le droit d’annuler vos vacances annuelles et exiger que vous les preniez à une date ultérieure (en dernier ressort uniquement). »

Article 11 : Tu ne t’éloigneras pas de plus d’une heure de l’aéroport

« Les membres du personnel de cabine seront tenus d’observer un certain nombre de jours de stand by par mois, où ils doivent être disponibles dans l’heure de l’appel (…) »

Article 12 : Si malade tu es, non payé tu seras

« La compagnie ne prévoit rien en matière de paiement de congés de maladie. Il est de votre responsabilité de réclamer toute indemnisation légale en la matière. »

Article 17 : Ton uniforme tu paieras

« Vous recevrez un uniforme de travail et le prix de cet uniforme sera déduit de votre salaire. Des déductions de 30 euros par mois seront faites sur votre salaire durant 12 mois. En outre, vous devrez acquérir un sac pour l’uniforme, dont le coût sera également déduit de votre salaire. »

Article 20 : Des congés non payés tu prendras

« Si (Ryanair) est tenue de réduire ses activités pour quelque raison que ce soit, vous êtes tenu d’accepter le droit, pour la compagnie, à sa seule discrétion, de vous imposer des congés non payés pour la durée de l’excès de capacité ou de supprimer votre emploi. »

Outre ces dispositions clairement stipulées dans le contrat de travail, Ryanair pratique une politique salariale austère : pas de prime de fin d’année, pas de simple ni de double pécule de vacances, pas de paiement des heures de travail prestées en dehors de l’avion (au moins deux heures chaque jour, s’il n’y a pas de retard).

Quant à la formation, obligatoire, elle est payé par l’employé lui-même, alors qu’en droit belge, non seulement la formation est gratuite pour le travailleur, mais en plus celui-ci est rémunéré par l’employeur lorsqu’il la suit.

La question est toute évidente : comment une entreprise peut-elle traiter ses travailleurs de cette façon en Belgique ?

My law is the law

La compagnie de Michael O’Leary profite en fait d’un vide juridique au niveau européen : tout en citant le lieu où le travail est exercé de manière habituelle et concrète comme un des critères qui permet de déterminer la compétence judiciaire, la législation européenne prévoit que les parties peuvent choisir la loi applicable lorsqu’un contrat de travail comporte un élément d’extranéité (c’est-à- dire étranger). Avant de préciser que ce choix ne peut pas priver le travailleur de la protection dont il bénéficierait à défaut de choix, et qu’à défaut de choix, la loi applicable est celle du pays où le travailleur accomplit habituellement son travail. Eclairant.

Face à cette ambiguïté, Ryanair multiplie les précautions. Premièrement, l’entreprise avance que les avions Ryanair sont assimilés au sol irlandais, et que la
législation applicable à ses employés est donc le droit du travail irlandais. Deuxièmement, elle prend soin d’effectuer certaines démarches administratives en Irlande. Ainsi, les employés signent leur contrat, passent les examens médicaux, et assument toutes les autres formalités dans ce pays. Tous les documents sont rédigés en anglais, et il est interdit de parler une autre langue à bord de l’avion. Enfin, suite à ses premiers ennuis judiciaires en 2007, la compagnie passe désormais par une autre société irlandaise, Crewlink, travaillant exclusivement pour Ryanair, pour embaucher son personnel.

Nous ne sommes pas dans un monde de cow-boy

Cette interprétation du droit européen pose au moins quatre problèmes. Tout d’abord, elle engendre une discrimination flagrante entre les travailleurs d’un même secteur dans un même pays, puisqu’ils ne bénéficient pas tous des mêmes conditions de travail et de rémunération.

Suite logique, cette différence de traitement tire tous les travailleurs du secteur vers le bas ; les autres sociétés tentent de s’aligner sur les conditions de travail de Ryanair, dans un souci de compétitivité.


Si l’on adopte le point de vue des employeurs, on peut même souligner la concurrence déloyale de Ryanair, qui ne s’acquitte pas des minimums légaux et conventionnels belges comme le font toutes les autres entreprises du secteur.


Enfin, la collectivité toute entière perd de l’argent : alors que Ryanair bénéficie d’aides publiques, elle ne contribue en rien aux recettes de l’Etat, puisqu’elle ne paie aucun impôt en Belgique, et aucune cotisation de sécurité sociale pour ses employés.


En septembre prochain, la CSC introduira 7 ou 8 dossiers auprès du tribunal du Travail, à l’encontre de Ryanair, pour leur faire appliquer le droit belge. Mais ce sont les 270 employés attachés à l’aéroport de Charleroi qu’elle a l’intention de défendre. Et avec eux, les travailleurs de tout le secteur, et puis même, si l’on regarde vers l’horizon, le projet d’une Europe sociale. Carrément.


Retrouvez notre dossier complet sur notre site www.cne-gnc.be : l’original du contrat, le tract, le texte de solidarité, les communiqués de presse…


Julie Coumont


Prime antisyndicale

Pour exploiter son personnel irlandais à l’aise, Ryanair a trouvé la formule : la compagnie paie une prime pour celles et ceux qui ne sont pas syndiqués. Dans les autres pays, elle n’a même pas besoin de dépenser cet argent, puisque les juridictions n’appliquent pas le droit national. A quoi bon contester les conditions de travail illégales au regard du droit belge, si elles sont jugées selon le droit irlandais, beaucoup moins favorable ? Ryanair précise simplement qu’on ne peut pas se syndiquer lors des séances de « training » (formation du personnel). Si bien que les rares travailleurs qui osent se protéger ne remplissent pas la case « lieu de travail », par peur des représailles. L’enjeu de cette affaire dépasse donc bel et bien les 7 ou 8 cas qui seront portés devant la justice en septembre. Si le droit belge est enfin appliqué aux travailleurs, se syndiquer reprendra tout son sens.

La justice belge hésite

En 2007, la CSC avait déjà introduit un dossier auprès du Tribunal du Travail de Charleroi à l’encontre de la compagnie d’aviation. Celui-ci avait conclu à l’application du droit belge. Mais la Cour du Travail de Mons, saisie en appel, était ensuite arrivée à la conclusion inverse : les juridictions belges ne sont pas compétentes en la matière. Un partout, donc. La troisième manche, qui devait se jouer devant la Cour de Cassation, n’a malheureusement pas eu lieu, pour des raisons administratives. La question de la compétence judiciaire n’a donc pas été tranchée. La CSC conserve ainsi toutes ses chances de faire valoir son point de vue avec ces nouveaux dossiers.

Vous prenez l’avion en septembre ?

Venez soutenir notre action ! D’ici quelques semaines, des militants CNE poseront deux questions aux voyageurs de l’aéroport de Charleroi : Combien seriez-vous prêt à payer plus cher votre billet pour que les travailleurs qui vous servent soient traités correctement ? Partiriez-vous toujours de l’aéroport de Charleroi si une autre compagnie aérienne remplaçait Ryanair ? De quoi démontrer que la dureté de la compagnie low cost est une position de principe, et que la Région wallonne n’a pas à se soumettre au chantage à l’emploi de Ryanair.

Ça bouge dans toute l’Europe

Depuis que l’affaire est remontée sur la scène médiatique, nous recevons des marques de soutien en tout genre : des courriers de voyageurs prêts à payer plus cher leur billet d’avion pour que le personnel de Ryanair soit traité décemment, le blog d’un père anglais qui a engagé une campagne contre la compagnie après qu’elle ait licencié sa fille de manière abusive, une proposition de loi déposée par ECOLO, des mails de citoyens scandalisés par le comportement cette entreprise, des contacts de l’association du personnel de cabine française… A entreprise internationale, mobilisation internationale ! Nous avons ainsi déjà établi des contacts avec l’Italie, l’Espagne et la France. La Fédération européenne des travailleurs du transport, de son côté, nous a affirmé sa solidarité (consultez le texte sur notre site www.cne-gnc.be).

Ryanair, ou l’art de la formule qui choque

Après avoir proposé des places debout dans les avions, les toilettes payantes à bord ou le double ticket pour les personnes en surpoids, Ryanair recycle le comportement pour le moins déplacé de Gérard Depardieu, qui s’était laissé aller sur la moquette d’un autre avion, devant l’hôtesse qui lui demandait de rester assis pendant le décollage : sur son site, la compagnie titre ainsi « Nous ne sommes pas les seuls à pisser sur la concurrence ». Autant de marques de respect pour ses clients, ses concurrents et son personnel.

Comme la CNE en Belgique, l’UNAC demande aux passagers de Ryanair de réfléchir à deux fois avant de d’apporter leur caution à ce mode d’esclavage moderne que représente la pire compagnie aérienne au monde, RYANAIR. Question aux futurs passagers de RYANAIR : laisseriez vous vos enfants travailler dans ces conditions dégradantes ? Pensez-vous que ce mode d’exploitation des salariés représente l’avenir des conditions salariales européennes ? Accepteriez-vous, vous-même, de travailler dans de telles conditions ?

Soutenez l’action de CNE et de l’UNAC pour faire appliquer les législations nationales des pays dans lesquels ils sont basés, aux navigants de RYANAIR.

Le dumping social de RYANAIR coule le transport aérien Européen.


rappel :
Blackmailer
Ryanair à Marseille
Marseille est en Europe
L’UNAC porte plainte contre RYANAIR

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RYANAIR SUITE

Le Soir de Belgique samedi 13 août 2011

EDITO DE BERNARD DEMONTY :

Mais qu’attend Ryanair pour voler plus haut ?

Que celui qui n’a jamais voyagé avec Ryanair lève le doigt ! Tous, un jour ou l’autre, nous nous sommes réjouis de pouvoir partir pour un euro ou vaguement plus, vers une destination ensoleillée. L’arrivée de la compagnie low cost fut une aubaine, pour des centaines de milliers de jeunes et moins jeunes et pour Charleroi. C’est une idée géniale, qui a bousculé tout le transport aérien européen.

Dans le bon sens.

Et dans le moins bon.

Les contrats de plusieurs membres du personnel travaillant chez Ryanair, que nous avons consultés, font froid dans le dos : mutations possibles partout en Europe sans compensation, vêtements de travail déduits du salaire, délais de préavis réduits au minimum, heures supplémentaires sans rémunération additionnelle, et on en passe.

Il suffit, comme nous l’avons fait, de confronter au droit belge ces conditions de travail pour se convaincre, s’il le fallait encore, qu’elles sont indignes d’une entreprise belge ou basée en Belgique.

Mais jusqu’ici, les tribunaux du pays ont toujours estimé que le droit national ne s’appliquait pas, qu’il fallait lui préférer la législation irlandaise manifestement plus coulante.

Pour sa défense, Ryanair avance souvent l’argument social : grâce à elle, des personnes qui, jusque-là, ne pouvaient voyager sillonnent aujourd’hui l’Europe.

C’est vrai, mais il ne fait pas l’ombre d’un doute que Ryanair pourrait parfaitement continuer à servir ces nobles desseins autoproclamés sans imposer ces contrats indignes.

De la même manière qu’elle ne perdrait pas grand-chose en respectant les lois sur les pratiques commerciales, qu’elle maltraite également, comme le démontrent plusieurs jugements qui l’ont frappée, ainsi que plusieurs autres compagnies d’ailleurs.

Enfin, elle perdrait également si peu en s’abstenant de déclarations provocatrices malfaisantes, comme cette volonté de faire payer deux sièges aux personnes en surpoids. Ces réformes, que l’Europe ou les Etats, dont la Belgique, devront imposer si la compagnie ne plie pas, laisseront le modèle Ryanair intact.

Mais qu’attendent-ils pour bouger ? Et qu’attend Ryanair pour voler plus haut ?




L’ESSENTIEL
· « Le Soir » s’est procuré le contrat de travail de plusieurs membres du personnel de cabine travaillant chez Ryanair.
· Nous l’avons fait analyser par un avocat et professeur de droit social à l’Université. En droit belge, cela ne passe pas.
· La compagnie a toujours plaidé que le droit irlandais était d’application.
· La CNE a saisi le tribunal pour faire appliquer le droit belge.
 
La compagnie aérienne Ryanair vient d’annoncer le passage du cap symbolique des 8 millions de passagers par mois.
Mais, dans les avions, une partie du personnel ne parle pas de miracle social. Nous avons pu nous procurer un contrat de travail tout récent d’une hôtesse de la compagnie, et de plusieurs autres membres et ex-membres du personnel, tous basés à Charleroi. Les conditions de travail sont dures : retenues sur salaire pour financer l’uniforme, délais de préavis inexistants ou symboliques, heures supplémentaires sans rémunération additionnelle, congés de maladie non payés par l’employeur, etc.
Contacté par nos soins ce vendredi, le directeur de la communication de la compagnie nous a indiqué que le contrat n’était pas un contrat Ryanair, mais celui d’une société de droit irlandais, Crewlink, qui met du personnel de cabine à disposition des compagnies.
Ce qui ne change rien à la donne : Crewlink se vante sur son site de mettre plus de 2.000 personnes à la disposition de Ryanair et son site regorge de photos de la compagnie irlandaise.
Ryanair affirme également que l’hôtesse dont nous publions le contrat n’a jamais travaillé chez Ryanair. Contactée, celle-ci nous a prouvé le contraire. Nous avons d’autre part les contrats d’autres membres du personnel de cabine travaillant ou ayant travaillé sur des avions de la compagnie : leur contrat est identique.
Il s’agit donc bien des conditions de travail de personnes officiant au sein de la compagnie.
Ces contrats sont-ils, dès lors, illégaux ? Nous avons soumis le document à un avocat belge et professeur d’université de renom. Il estime : « Plusieurs dispositions de ce contrat sont en contradiction flagrante avec le droit belge. » On en lira le détail ci-contre.
Mais, à ce jour, Ryanair a toujours plaidé que ces contrats étaient conformes au droit irlandais, et que le droit belge ne s’y appliquait pas. Plusieurs tribunaux belges lui ont donné raison.
Pourtant, après avoir pris connaissance de ces contrats, le syndicat CNE a décidé d’introduire une action devant le tribunal du travail de Charleroi. « Nous entendons obtenir l’application du droit belge et obtenir avec effets rétroactifs tous les avantages qu’il donne aux travailleurs, dit Tony Demonte, du syndicat CNE. Ces conditions de travail sont inacceptables, et nous ferons tout pour que ces contrats soient adaptés. »
Si le juge confirme que le droit irlandais est d’application, la compagnie pourra maintenir ces conditions de travail. Dans le cas contraire, elle risque une condamnation, et devra les modifier. Bernard Demonty
 
1. Le salarié peut être transféré partout en Europe sans compensation
« Votre emploi est basé en République d’Irlande, mais vous serez principalement localisé à l’aéroport de Charleroi. Vous pourrez être transférée dans toute autre base européenne (de Ryanair) sans compensation. »
(article 6)
« Ce qui est particulièrement discutable au regard du droit belge, c’est l’absence de compensation, nous dit l’avocat et professeur à l’université que nous avons consulté. Renoncer à une compensation dès le départ constitue une renonciation qui, au regard du droit belge, pourrait être jugée illégale. »
 
2. Pas de rémunération additionnelle pour les heures supplémentaires
« Vous devez être préparée à faire des heures supplémentaires sans rémunération additionnelle. » (article 9b)
« C’est tout à fait contraire à l’article 29 de la loi du 16 mars 1971 sur le contrat de travail qui prévoit que toute heure supplémentaire doit être rémunérée à un taux supérieur à la rémunération normale. »
 
3. Les congés annuels peuvent être annulés
« La compagnie se réserve le droit d’annuler vos vacances annuelles et exiger que vous les preniez à une date ultérieure (en dernier ressort uniquement) (article 10)
« S‚il s’agit simplement des dates de vacances, le droit belge prévoit que dans ce cadre-là, les périodes précises de vacances sont à convenir entre parties. »
 
4. Interdictions fréquentes de s’éloigner de plus d’une heure de l’aéroport
« Les membres du personnel de cabine seront tenus d’observer un certain nombre de jours de stand by par mois, où ils doivent être disponibles dans l’heure de l’appel (∑) » (article 11)
« Si le droit belge s’appliquait, ce régime de garde devrait être réglé de manière précise dans le règlement de travail ou dans une annexe de ce règlement. »
 
5. La compagnie ne paye pas les congés de maladie
« La compagnie ne prévoit rien en matière de payement de congés de maladie. Il est de votre responsabilité de réclamer toute indemnisation légale en la matière.. » (article 12)
« Cet article est évidemment incompatible avec les articles 52 et 73 de la loi du 3 juillet 1978 relatif aux contrats de travail, qui instituent ce qu’on appelle le « salaire garanti ». »
 
6. Le prix de l’uniforme est déduit du salaire
« Vous recevrez un uniforme de travail et le prix de cet uniforme sera déduit de votre salaire. Des déductions de 30 euros par mois seront faites sur votre salaire durant 12 mois. En outre, vous devrez acquérir un sac pour l’uniforme, dont le coût sera également déduit de votre salaire. » (Article 17)
« En vertu des articles 5 et 6 de l’arrêté royal du 6 juillet 2004 relatif aux vêtements de travail, l’employeur est tenu de fournir gratuitement ces vêtements de travail à ses travailleurs. C’est lui qui en assure l’entretien. »
 
7. Des prélèvements occasionnels de mèches de cheveux
« Vous acceptez de vous soumettre à toutes les politiques de lutte contre les abus d’alcool. Vous pouvez être soumis à des exercices de screening. » (article 18) Ces tests comprennent notamment le prélèvement occasionnel de mèches de cheveux, pour dépister la consommation de drogues, NDLR.
Notre juriste ne conclut pas à l’illégalité de cette pratique si le droit belge s’appliquait. Mais il rappelle : « En toute hypothèse, tout test qui entraîne une ingérence dans la vie privée du travailleur ne peut être effectué qu’en respectant les principes applicables en la matière, c’est-à-dire les principes de finalité, de proportionnalité et de transparence. »
 
8. Interdiction d’informer la presse
« Durant la durée de votre formation et après celle-ci, vous ne récolterez, directement ou indirectement aucun matériel à propos des opérations de la compagnie destinée à l’usage de journaux, magazines, sites web, chaînes de télés ou stations radio, toute autre forme de média ou toute partie tierce. Il vous est interdit de faire tout enregistrement vidéo, audio, électronique ou autre sur tout aspect des opérations de la compagnie, que vous soyez en service ou non, sans autorisation préalable de la compagnie. Vous ne travaillerez pour aucun média, y compris comme free lance durant votre contrat avec la compagnie, sous peine de licenciement immédiat. En outre, la compagnie intentera des actions contre vous ou toute partie tierce. » (article 19)
Pour notre juriste, ces éléments ne sont a priori pas contraires au droit belge, si celui-ci devait s’appliquer. « Quant à l’interdiction de travailler pour un média, elle est étonnante ! Mais cela ne viole pas le droit belge. », dit-il.
 
9. Le chômage économique n’est pas payé
« Si (Ryanair) est tenue de réduire ses activités pour quelque raison que ce soit, vous êtes tenu d’accepter le droit, pour la compagnie, à sa seule discrétion, de vous imposer des congés non payés pour la durée de l’excès de capacité ou de supprimer votre emploi. » (article 20)
On ne peut à proprement parler d’illégalité. Mais la Belgique possède un système de chômage économique protecteur, avec un revenu de remplacement de l’Onem. « En Belgique, il existe le chômage économique des ouvriers et des employés. Il est rémunéré par voie d’un revenu de remplacement pris en charge par l’Onem. Autre chose est de procéder à un licenciement. En Belgique, un employeur peut toujours licencier, moyennant préavis ou indemnité. »
 
10. Des délais de préavis très courts ; et des frais en cas de démission
« Délais de notification du licenciement : les treize premières semaines : licenciement immédiat. Entre 13 semaines et deux ans : une semaine. Entre deux et cinq ans : deux semaines. Entre cinq et dix ans : 4 semaines. Entre 10 et 15 ans : six semaines. 15 ans et plus : 8 semaines. (article 30.1) « Vous pouvez mettre fin à votre emploi à tout moment, moyennant une notification écrite envoyée un mois avant votre départ. Vous devrez payer 200 euros de frais administratifs si vous quittez l’entreprise dans les 15 mois. » (article 30.3)
Pour notre juriste, les délais du contrat sont beaucoup moins favorables qu’en Belgique. « Ces délais de préavis n’ont rien à voir avec les délais belges. Quant à devoir payer 200 euros de frais administratifs lorsqu’on démissionne, cela paraît peu compatible avec le droit belge. »


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Harcèlement sexuel

Marilyn BALDECK, Déléguée Générale de l’association AVFT Libres et Égales (Association Européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail), association sérieuse et indépendante qui s’occupe de la défense des femmes victimes de violence, association spécialisée dans la dénonciation des violences sexistes et sexuelles au travail, a écrit une contribution très intéressante dans la « Revue du Droit du Travail ».

Marilyn BALDECK débat avec Bruno PY, professeur des Universités, Faculté de droit de Poitiers, d’une éventuelle réforme de la définition du harcèlement sexuel.

TÉLÉCHARGEZ L’ARTICLE DE LA REVUE DU DROIT DU TRAVAIL

Si vous avez besoin de conseils ou d’aide:

• vous pouvez faire appel à vos délégués du personnel ;
• vous pouvez vous adresser à l’AVFT


références :

CODE DU TRAVAIL
CODE PÉNAL
MINISTERE DE L’EMPLOI DU TRAVAIL ET DE LA SANTÉ
INRS
BULLETIN D’INFORMATION UNAC

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Accord Bases Province

Après 8 mois de discussions et 48 réunions de négociation, l’accord « Bases Province » vient d’être signé par l’UNAC.

Après plusieurs mois de négociation sur la mise en place des bases province, les syndicats PNC n’étaient pas parvenus à un accord acceptable.

Le 8 juillet, la Direction Générale constatant que le projet d’accord n’était pas signé par les syndicats représentatifs, elle décidait de mettre en œuvre des dispositions réglementaires, donc unilatérales, pour les PNC volontaires vers une affectation Marseille.

Nous ne pouvions accepter que des PNC soient soumis à des règles non acceptées par l’UNAC ni par aucun autre syndicat. C’est pourquoi, dans le préavis de grève de fin juillet, nous avons ajouté à nos revendications la prolongation de négociations sur les bases province.

Le protocole de sortie de crise du 23 juillet améliore de façon substantielle certaines règles applicables aux PNC volontaires pour les Bases Province. Il prévoit également la réouverture de négociations sur ce sujet.

Des négociations se sont déroulées entre le 25 juillet et le 5 août pour aboutir à un nouveau projet d’accord collectif applicable aux PNC volontaires pour être basés à Marseille dans un premier temps, puis ensuite à Nice et à Toulouse.

Ce projet d’accord améliorant de façon importante les règles d’utilisation, de carrière et de rémunération des PNC basés en province, l’UNAC a décidé de signer ce projet d’accord le lundi 8 août.

Malheureusement, cet accord n’a pas été signé par les autres syndicats représentatifs. Comme aucun syndicat n’a à lui seul une audience supérieure à 30 % et que pour être valide un accord collectif doit être signé par un ou des syndicats représentant plus de 30 % des voix au premier tour des élections titulaires du comité d’établissement, cet accord n’est pas juridiquement valide. Pour autant, notre signature nous rend légitimes à réclamer l’application intégrale des dispositions prévues dans l’accord. La Direction Générale a accepté d’appliquer toutes les clauses de cet accord aux PNC volontaires pour être basés en province.

Rappelons qu’un accord est TOUJOURS un compromis entre les partenaires sociaux et, sans être idéales, les règles d’utilisation négociées sont une amélioration très importante des règles précédemment prévues par la Direction. C’est donc une protection significative et un encadrement essentiel pour tous ceux qui craignaient d’être soumis à l’arbitraire de la Direction.

Certes, il ne s’agit pas juridiquement d’un accord collectif, mais nous avons, suite à notre signature, toute la légitimité nécessaire maintenant pour exiger une application intégrale et durable de toutes les règles négociées.

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DE NOUVELLES RÈGLES
Il s’agit d’une expérimentation portant sur de nouvelles règles pour lesquelles un bilan sera effectué dans six mois. Si des aménagements s’avéraient nécessaires à l’issue de cette période d’observation, nous exigerions une nouvelle négociation pour corriger les anomalies qui auraient éventuellement été constatées.

L’objectif de l’UNAC a été de trouver des compensations qualitatives aux exigences de ce nouveau modèle industriel. De façon synthétique, ce modèle est construit autour d’une augmentation significative de la productivité physique QUOTIDIENNE. La journée de travail est plus dense puisque le modèle conduit à faire voler les avions toute la journée avec deux équipages, un le matin et un l’après-midi. Les premiers décollages du matin se feront donc plus tôt (entre 6h00 et 9h00) pour des arrivées entre 10h45 et 16h00 ; les premiers départs de l’après-midi s’effectueront entre 13h30 et 16h30 pour des retours entre 21h15 et 23h25.
L’activité annuelle en heures de vol passe d’environ 500 à 550 heures à Paris à une plage comprise entre 630 et 650 heures à Marseille.

Le TSV étant généralement compris entre  9 h et 10 h, mais pouvant aller jusqu’à 12 h, il fallait donc trouver des « compensations » afin que la pesée globale soit équilibrée. Naturellement, nous sommes arrivés à nous dire que des journées plus denses devaient s’accompagner de plus de jours de repos et d’un rythme « activité + repos » différent. C’est la séquence 3 ON maxi (hors BR et immos sol), suivie de 3 OFF mini qui a été privilégiée, dans un volume de OFF de 16,33 jours (14 JI + 5 JT + 2 JS), soit par exemple sur un trimestre : 16 OFF sur le premier mois, 16 OFF sur le deuxième mois et 17 OFF sur le troisième mois, ou 15, 16 et 18, ou 14, 17 et 18…

Un très long travail sur les tableaux d’abattement des jours OFF en fonction du nombre de jours d’absence nous a permis de maintenir des jours OFF comparables en pourcentage aux abattements prévus par l’accord collectif PNC de Paris. De plus, une prise en considération particulière des absences pour soigner un enfant malade (AEM) ajoute un plus considérable au volet social de la protection du PNC.

Les limitations en heures de vol, mensuelles, trimestrielles et annuelles de l’accord collectif PNC Paris sont inchangées pour les bases province. L’utilisation de la dispersion reste soumise aux mêmes règles qu’à Paris.

En compensation de l’impossibilité de poser des journées joker (liée aux limitations du nombre de jours de réserve, 2 par mois en moyenne, maxi 3 sur un mois), une fois par trimestre, l’un des JI pourra être posé à la discrétion du PNC sous forme d’un désidérata gratuit et prioritaire. Le planning sera donc construit autour de cette journée garantissant une date OFF qui contrairement à la journée joker ne sera pas décomptée des CA.

Parmi les difficultés auxquelles nous avons été confrontés, la double activité sur une même journée civile a été la plus délicate. En effet, du fait des créneaux horaires disponibles au départ d’une des escales du réseau Marseille, il est impossible matériellement d’écarter le risque en exploitation d’une arrivée retardée au-delà de 23h45, ce qui fait que le temps de service de vol déborde sur la journée ON suivante. Afin de ne pas rendre l’exploitation de cette ligne impossible, nous avons imaginé des protections maximales ainsi qu’une forte compensation. En cas d’arrivée tardive (maxi 1heure), l’activité du lendemain ne peut être maintenue qu’avec l’accord du PNC. Dans ce cas, un RADD particulier lui sera donné : le « RADD CJR ». Ce type de RADD entre dans un compteur de jours de repos qui peut être utilisé par le PNC « par tranches de 24 heures ». Ce RADD fonctionne comme le DDA prioritaire.

L’autre gros écueil a été l’absence de RNN et les valeurs de RPC. Le maintien de ces deux règles à l’identique de Paris aurait conduit à construire des rythmes 1 ON/1OFF, 1ON/1OFF, etc. ce qui était incompatible avec notre recherche d’activité soutenable. La seule solution trouvée a été de limiter la consécutivité des ON : pas plus de 4 jours consécutifs d’activité et pas plus de 3 jours consécutifs d’activité vol, hors réserve. Un bloc de 4 ON sera encadré de deux périodes d’un minimum de 3 OFF consécutifs (ou CA). Il ne sera pas programmé plus d’un jour d’inactivité isolé par mois, ce jour isolé aura une durée minimum de 36 heures.

RÉMUNÉRATION

La partie rémunération de l’accord Base Province est globalement identique à ce qui a été négocié par le SNPL pour les pilotes.
L’augmentation de la rémunération ne suivra pas l’augmentation de l’activité à due proportion. C’est un fait et cela est directement lié au modèle économique envisagé par l’entreprise. Néanmoins, le net à payer des PNC basés province sera supérieur à celui que l’on connait à Paris de 6,5% en moyenne (soit environ un demi-mois de salaire supplémentaire par an). De même, le minimum garanti en activité sera porté à hauteur de fixe + 90 PV. Soit une augmentation minimale de 5,8 %.
Techniquement, à l’identique de ce qui a été négocié avec les PNT, deux leviers ont été utilisés par la compagnie pour « contenir » la rémunération de notre activité.

    – Dans le décompte de l’activité qui sert à déterminer le seuil de déclenchement des heures supplémentaires, il faudra intégrer un Cmt’ égal à 1 au lieu du Cmt réel (Coefficient Majorateur de Tronçon).
    – Le temps de vol rémunéré est égal au temps de vol de référence d’une étape + 7 mn (au lieu de 10 mn).  Bien entendu si le temps de vol réalisé est supérieur, c’est celui-ci qui continue de s’appliquer.

Ce sont là les deux seuls curseurs du système de rémunération PNC qui ont été modifiés par rapport à l’Accord Collectif. Dans l’éventualité où une baisse d’activité surviendrait dans une Base Province, ces curseurs retrouveraient progressivement les valeurs des Bases Parisiennes en fonction du nombre d’avions affectés sur les bases.

Fiscalement, l’absence de nuitées sera compensée partiellement par le nombre de montées au terrain. Il est toujours possible, dans des cas particuliers, de voir sa fiscalité progresser. C’est également vrai en restant sur les Bases Parisiennes.

EN BREF

Notre objectif premier dans la négociation de cet accord a été de trouver des équilibres qui permettent de garantir la soutenabilité de l’activité des PNC dans les Bases Province sur la durée d’une carrière. Notre priorité s’est donc portée sur la qualité de l’enchaînement d’activité et de repos suffisants. Le rythme nous est apparu primordial ainsi que le volume de repos. Lors de la mise en place d’un système aussi nouveau, il nous parait indispensable de faire, avec la Direction, des points d’étapes réguliers. C’est pourquoi, dès à présent, nous avons prévu un premier rendez-vous dès 6 mois après le démarrage de la première base. Nous envisagerons notamment d’améliorer la visibilité des plannings (notre objectif est d’arriver à une visibilité sur 8 semaines glissantes). Nous serons particulièrement attentifs aux occurrences d’arrivées tardives, en vue de limiter les impacts sur un même PNC.

Nous étudierons tout particulièrement des possibilités supplémentaires d’aménagement des rythmes pour coller au plus près des attentes des PNC volontaires Bases Province. Nous souhaitons par exemple créer des rythmes 3 matins, 3 OFF mini, 3 après- midi, 4 OFF mini, 3 matins, etc.

CONTAMINATION ?
Pour nous, ces nouvelles règles d’utilisation n’ont vocation à s’appliquer que dans les Bases Province. Ce ne sont pas ces dispositions spécifiques qui influeront sur la négociation de l’accord collectif Paris, mais plutôt RYANAIR, EASYJET, VUELING, le déficit d’Air France, la crise mondiale, etc. Et puis, rappelons-le, l’accord Base Province est bien plus favorable que les règles d’utilisation des PNC d’autres compagnies du groupe AF, qui travaillent à coté de nous et qui effectuent exactement la même activité que nous : les lignes AF. Donc, ne nous faisons pas peur avec de faux prétextes. Avec ou sans Bases Province, notre Directeur Général nous l’a déjà dit, selon lui le coût des PNC est « hors marché » ! Ça c’est une bonne raison d’avoir peur…
De plus, nous ne voyons pas très bien en quoi le fait de laisser la Direction mettre en oeuvre des règles d’utilisation moins favorables UNILATÉRALEMENT, en cas d’absence d’accord, pourrait avoir moins de conséquences sur le futur accord collectif PNC Paris !

QUEL AVENIR ?
Nous avons travaillé de façon très constructive avec les équipes de négociation du SNPNC et de l’UNSA. Une partie non négligeable des avancées de cet accord n’a été rendue possible que parce que les délégués de nos trois syndicats ont travaillé ensemble. En revanche, leurs instances  internes de décision n’ont pas fait les mêmes choix que le Bureau AF de l’UNAC et ils n’ont pas signé le projet d’accord. Néanmoins, ce travail en commun nous rend optimistes quant à nos capacités à unir nos forces pour les futures négociations et surtout pour affronter la tempête qui menace à l’horizon. Car, ne nous enterrons pas la tête dans le sable, la tourmente qui traverse l’économie mondiale aura des conséquences sociales très sévères pour les salariés d’Air France. Une présentation des comptes du premier trimestre sera effectuée au CCE de septembre prochain, et  la Direction Générale pourrait annoncer des mesures d’austérité qui auraient des conséquences sociales douloureuses. Pour mémoire, zéro embauche PNC en 2009, zéro embauche PNC en 2010, 54 embauches PNC en avril/mai 2011, 50 embauches PNC pour Marseille en août/septembre 2011, et… c’est tout. Pour 2012, une centaine d’embauches étaient prévues, nous n’en verrons sans doute pas la couleur, crise oblige. Seul petit espoir possible, les 160 embauches prévues pour les Bases Province.

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