Archives pour la catégorie Long courrier

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Modernisation du dialogue social ?

Restriction du droit de grève dans le transport aérien

Si vous êtes un peu curieux, nous vous invitons à ouvrir le Code du travail et à lire la première page de ce Code. Le titre du chapitre préliminaire est « DIALOGUE SOCIAL ».

L’article premier stipule qu’avant tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement portant sur les relations individuelles et collectives du travail une CONCERTATION doit préalablement être organisée avec les organisations syndicales.

Certes, on nous rétorquera que la proposition de loi relative à l’organisation du service et à l’information des passagers dans les entreprises de transport aérien de passagers qui vise à restreindre le droit de grève des salariés concourant à l’activité de transport aérien de passagers n’est pas un PROJET de loi du Gouvernement mais une PROPOSITION de loi de l’UMP… Certes… mais on a aussi le droit de considérer qu’on se fout de nous, non ?

Plusieurs membres du Gouvernement déclarent publiquement que ça suffit comme ça…, que si ça continue on va voir ce qu’on va voir…, que si les grèves continuent on prendra les dispositions qui s’imposent…, etc. On voit bien qu’il s’agit d’une réponse du Gouvernement qui habilement fait porter ce projet de loi par des députés de la majorité pour que cela devienne une « proposition de loi » et non un « projet de loi ». Au bout du compte, c’est pareil sauf que dans ce cas, juridiquement il n’y a pas lieu d’appliquer l’article premier du code du travail et donc de passer par une concertation !

Elle n’est pas belle celle-là ? Cette proposition de loi qui vise à, parait-il, renforcer la négociation entre partenaires sociaux, ne respecte pas l’obligation de concertation qui s’impose au Gouvernement ! Faites ce que je dis et pas ce que je fais !

Cette proposition de loi, rédigée dans l’urgence, n’a en fait pour objet que de satisfaire les instincts les plus populistes et démagogues de ceux qui considèrent que si les salariés se mettent en grève c’est sans doute pour leur plaisir ou pour le plaisir de nuire aux passagers. Bref, c’est la faute des syndicats de salariés.

Le fait que dans beaucoup d’entreprises les employeurs refusent l’ouverture de négociation voire le principe même de devoir négocier est complètement passé sous silence. Seul compte l’impact médiatique et électoral des rodomontades de certains députés et de certains membres du Gouvernement.

Devant ce passage en force du Gouvernement, devant cette absence de concertation préalable, nous n’aurons vraisemblablement pas d’autre choix que d’utiliser des moyens dument proportionnés à la violence de l’attaque.


MISE À JOUR DU 21 DÉCEMBRE

Après concertation avec nos collègues des autres syndicats de navigants, un préavis de grève va être envoyé aujourd’hui au Ministère des Transports, la grève devant se dérouler au début du mois de février. Ce préavis très long permettra des discussions visant à faire amender très sérieusement cette proposition de loi, en particulier sur la question du préavis individuel que le Gouvernement voudrait imposer à chaque salarié dans les compagnies aériennes.


Rappel :

http://www.unac.asso.fr/mon-unac/depeches/restriction-du-droit-de-greve,1569.php

http://www.unac.asso.fr/mon-unac/tracts/tract-intersyndicale-restriction-du-droit-de-greve,1568.php

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Plan social chez Air Méditerranée

Suppressions d’emplois annoncées chez Air Méditerranée

Le Comité d’Entreprise Air Méditerranée a été informé d’un projet de suppressions de 85 emplois (plus de 30 % de l’effectif). Ces emplois, pour l’essentiel, sont des emplois PN.

Les élus du Comité d’Entreprise et les responsables syndicaux contestent ce projet et surtout le nombre d’emplois qu’Air Méditerranée envisage de supprimer.

Surtout que dans le même temps Air Méditerranée a créé une compagnie aérienne en Grèce, HERMES AIRLINES, qui effectue déjà un certain nombre de vols en lieu et place d’Air Méditerranée au départ de la France avec du personnel Grec embauché
à cet effet (aux conditions grecques c’est-à-dire à moitié prix) ces derniers mois.

Serions-nous devant un vaste plan de délocalisation de l’activité d’Air Méditerranée ?

Dans le projet de PSE, seule une poignée d’emplois seront proposés en reclassement dans la nouvelle compagnie grecque.

Si Air Méditerranée réussi à délocaliser son activité dans un pays à salaires et charges sociales moins élevés en supprimant une bonne partie de ses emplois Pilotes, PNC et PS en France, qu’est-ce qui empêchera toutes les autres compagnies françaises de faire exactement la même chose, pour tout ou partie de leur activité ?

Aigle Azur, XL, Corsairfly, etc., résisteront-elles à cette tentation ? Air France restera-t-elle indifférente ?

Cette délocalisation annoncée n’est-elle pas un ballon d’essai qui augure mal de ce que pourrait être la fameuse restructuration du moyen courrier dont on nous parle sans jamais nous en donner le contenu ?

On peut douter que ces choses nous soient annoncées avant les élections présidentielles. Mais après…




Mise à jour du 21 décembre 2011 :

En plus, le délit d’entrave est consommé et reconnu par le PDG lui-même :

interview tourmag.com

Le PDG reconnait explicitement qu’il pratique une délocalisation de son activité sans avoir préalablement informé et consulté les élus du comité d’entreprise

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Tract intersyndicale restriction du droit de grève

Nul n’ignore aujourd’hui les velléités du Gouvernement de restreindre le droit de grève dans les transports aériens, au prétexte affiché d’une meilleure information du grand public, et du maintien de l’ordre dans les aéroports.

Parmi les trois propositions de loi déposées au Parlement, celle du député Diard est très clairement soutenue par le Gouvernement.

Sa simplicité d’écriture, sa démagogie bien sentie et son habileté à contourner les écueils constitutionnels, en font un produit de choix en cette période pré-électorale.

Le texte comporte deux parties :

-  La possibilité de conclure des accords de prévention des conflits.
-  L’instauration d’une obligation individuelle pour chaque salarié de se déclarer gréviste 48 heures avant un mouvement auprès de sa direction, sous peine de sanctions disciplinaires.

Vos syndicats ne peuvent tolérer une telle attaque sur la liberté des salariés à exercer leur droit de grève.

lire l’information intersyndicale en PDF …

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Check-list harcèlement sexuel

CHECK-LIST À CONSERVER AVEC VOUS EN ROTATION

Harcèlement sexuel :
Situation dans laquelle un comportement non désiré à connotation sexuelle, s’exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, survient avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d’une personne et, en particulier, de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.

Le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle est puni d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 15 000 €.

Les manifestations du harcèlement sexuel peuvent être non verbales (regards appuyés sur la poitrine, actes sexuels mimés…), physiques (frôlements, contacts, baiser dans le cou, les épaules, etc.), ou verbales (invitations, remarques sur le physique, la tenue vestimentaire, questions ou confidences sur la vie sexuelle de la victime ou de l’agresseur, propositions sexuelles explicites qui peuvent être orales ou écrites, mails, sms).

Agression sexuelle
Constitue une agression sexuelle, toute atteinte sexuelle commise avec violence contrainte, menace ou surprise. La jurisprudence précise ce que recouvrent les « atteintes sexuelles » mentionnées dans cet article. Il s’agit des attouchements imposés sur le sexe ou sur des parties du corps considérées comme intimes et sexuelles : le sexe, les seins, les fesses, les cuisses ou la bouche (baisers forcés).

Les agressions sexuelles autres que le viol sont punies de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.


Si vous êtes victimes de violences en cours de rotation (harcèlement, agression)
   
• Faire savoir à l’agresseur que son comportement est inacceptable
   
• Faites confiance à votre intuition. Le malaise que vous ressentez est très probablement fondé ; contrairement à ce que l’on entend souvent « vous ne vous faites pas des idées ».

• Montrez que :

Vous ne souhaitez pas le type de relations qu’il vous suggère ou qu’il vous impose, 


Vous êtes dérangée et qu’il vous met mal à l’aise, 


Vous n’êtes pas dupes de l’ambiguïté des rapports qu’il tente d’instaurer avec vous, 


Vous estimez ses propositions, ses promesses, ses menaces comme une forme de chantage, 


Vous avez des droits en tant que personne et en tant que salariée, 



• Vous n’êtes pas seule ; des collègues, des ami-es, vos délégués du personnel, votre syndicat, des associations peuvent intervenir à vos côtés et renverser le rapport de force.
   
• Ne restez pas isolée. Avertissez vos collègues. Faites appel à leur solidarité. Demandez leur témoignage.
Contactez vos délégué-es du personnel, contactez nous à l’UNAC au 01 48 64 49 29 ou navigants@unac.asso.fr.

• Notez tout.
Le récit détaillé et chronologique des agressions : le contexte, l’heure, le lieu, les paroles et gestes exacts de l’agresseur,
ses menaces ou/et ses promesses, en précisant celles mises à exécution.


Conservez tout écrit ou tout objet que l’agresseur vous aurait fait parvenir (petits mots écrits, lettres, messages SMS, mails, pornographie).


Sachez que les enregistrements peuvent valoir comme élément de preuve en matière pénale.

   
Contactez l’AVFT : association européenne contre les violences faites aux femmes au travail au 01 45 84 24 24


Saisir l’inspection du travail :
L’inspection du travail est habilitée à mener, à votre demande, une enquête dans l’entreprise et est compétente pour relever les infractions au droit du travail. Elle est en mesure, et en droit, d’intervenir auprès de la direction, de dresser un procès-verbal et/ou de faire un signalement au Procureur. Ses agent-es sont soumis-es au secret professionnel.




Si vous êtes témoin de violences à l’encontre d’une (ou d’un) collègue

L’agresseur parie sur votre silence et votre crainte des représailles. S’il perçoit l’éventualité d’une solidarité de votre part avec sa victime, il préfèrera sans doute cesser ses agissements.


Votre témoignage est précieux.
Que vous soyez témoin direct des violences (victimes du même agresseur, témoins oculaires ou auditifs de l’ambiance de travail ou de certaines agressions) ou témoin indirect (parents, époux, compagnon, ami, collègue, témoins des modifications de l’état physique ou psychologique de la victime), votre témoignage est important.

Comment rédiger une attestation ?
Votre témoignage doit respecter une certaine forme officielle et être accompagné de la photocopie recto/verso de votre carte d’identité.

Modèle d’attestation à rédiger à la main
(art. 202 code de procédure civile)
Je soussigné-e…..
né-e le ……
domicilié-e à ……
exerçant la profession de ……
(indiquez si vous êtes parent, associé ou employé -e de l’une des parties)
certifie exacts les faits suivants : …….(Décrire précisément les propos ou les gestes dont vous avez été témoin, que l’on vous a rapportés, ou ce que vous avez personnellement constaté en relation directe avec la plainte)
Je sais que la présente attestation pourra être utilisée en justice, et je sais que je m’expose à des sanctions pénales en cas de fausses déclarations de ma part.
Fait à … le ….
Signature
       

Note harcèlement sexuel de l’UNAC

Site de l’AVFT

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Il y a un mois…

NOUS PERSISTONS ET SIGNONS
Il y a un mois, tous les syndicats représentant le PNC et les syndicats ne représentant plus le PNC invitaient les PNC à participer à un arrêt de travail de cinq jours.

Pour sa part, l’UNAC mettait à profit la période de préavis pour négocier, sur l’ensemble de nos revendications, un accord rendu public et commenté.

Cette position isolée qui nous a valu une fois de plus de la part de certains syndicats une pluie d’insultes et de mensonges, nous l’assumons pleinement. Nous avons décidé de ne pas y répondre, nous l’assumons aussi. Nous préférerons TOUJOURS un accord négocié à votre avantage, plutôt qu’une grève aux revendications diffuses, non clairement exposées. Pour nous la grève reste un outil, quoi qu’il en coûte de devoir inlassablement l’expliquer.

Car il ne faut quand même pas avoir fait polytechnique pour comprendre que les emplois et les conditions d’emploi sont fragilisés dans une compagnie qui va très mal, dans un pays qui va très mal, dans une Europe économique et monétaire en plein désarroi. Ce n’est pas une raison pour accepter tout et n’importe quoi mais, est-ce suffisant pour se lancer dans un conflit à l’issue évidemment improbable ?

C’est entendu : l’entreprise est dans une situation catastrophique, mais le PNC, comme toute autre catégorie de salarié prise individuellement, n’est ni la cause, ni la solution.

La grève a été techniquement bien suivie, oh certes pas autant que ses instigateurs l’ont prétendu (80% tu parles Charles !), mais quand même pas mal (entre 30 et 40%). Et son impact a été important malgré les affrètements et les limitations de remplissage initiés par la Direction.

En tout état de cause, cela nous laisse assez rêveurs : l’UNAC a rarement atteint un tel score durant la cinquantaine d’arrêts de travail que nous avons organisés bien solitairement (1995-1999) pour obtenir un véritable accord collectif à Air France et contre l’embauche de PNC à des conditions différentes (B-Scale)…

DES SYNDICATS DÉSUNIS

Curieusement, nous avons été moins interrogés sur l’objet du conflit ou l’accord auquel nous étions parvenus que sur l’absence d’unanimité des syndicats.

Cette unanimité tant souhaitée par les PNC (car elle évite à chacun d’avoir à faire un choix) est par essence antinomique avec l’existence de si nombreux syndicats.

Ces mêmes syndicats n’existent en nombre que par la volonté des PNC qui ont soigneusement réparti leurs voix sans donner une importance déterminante à l’un d’entre eux ! Et si l’UNAC est le premier des syndicats représentant les PNC (26 % des voix), nous sommes des « nains » au milieu d’autres syndicats aussi nains que nous…

Par ailleurs, et même si on peut le déplorer, c’est ainsi, certains syndicats ne croient exister que par la surenchère intersyndicale : au fond l’objectif c’est davantage le conflit que le contrat, et l’adversaire c’est bien plus l’autre syndicat que la Direction…

A titre d’exemple, c’est par la presse que l’UNAC a appris le déclenchement du préavis de grève, les autres syndicats ne nous ayant invités à aucune concertation préalable ! Cela fait plusieurs années que ça dure et il est évident que la Direction s’en délecte…

Il est certain que d’autres syndicats de bonne foi auraient obtenu le même résultat que celui auquel nous sommes parvenus, il est tout aussi probable que cet accord aurait été meilleur encore si plusieurs organisations syndicales avaient tiré ensemble dans le même sens la charrette de la négociation, bref si l’objectif commun avait été d’atteindre le meilleur accord possible, quitte à prolonger les négociations tard le soir ou le week-end…

RESTRICTION DU DROIT DE GRÈVE
L’une des suites paradoxales de ce conflit est l’accélération du calendrier parlementaire. Une proposition de loi vient d’être déposée par un Député UMP. Elle a bien entendu été acceptée et inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale. Elle devrait venir en discussion dès le mois de janvier et être appliquée avant l’élection présidentielle…

Comme la loi de 2007 applicable à la SNCF et à la RATP notamment, elle vise à mieux informer les passagers, mais en obligeant les personnels à se déclarer en grève individuellement 48 heures à l’avance. Elle constitue une restriction significative du droit de grève.

Il faut voir dans cette proposition de loi une manœuvre nettement électoraliste et surtout ne pas en imputer la responsabilité au dernier conflit, un tel projet était dans les cartons du Gouvernement dès 2007 et avait déjà fait l’objet de plusieurs propositions de loi.

L’UNAC a bien sûr déclenché une étude juridique auprès d’un professeur de droit spécialisé sur le droit du travail et a demandé à rencontrer les cabinets ministériels concernés, la commission des lois et certains groupes parlementaires.

DES LENDEMAINS QUI CHANTENT…

Au-delà de l’initiative parlementaire, il faut quand même savoir que la Direction d’Air France était largement demanderesse d’une telle loi. La meilleure information des passagers est un bon prétexte pour mieux s’organiser afin de contrer les grèves, exercer des pressions et faire la chasse aux trentièmes de salaire. Notre nouveau PDG, monsieur Alexandre de Juniac arrive à la tête d’Air France avec un paquet cadeau !

Ce n’est qu’un avant-gout de ce qui nous attend dans les prochains mois et que nous avons peine, en tant que citoyens et salariés, à seulement imaginer…

Nous avons toujours pensé que le rôle fondamental d’un syndicat était de distinguer l’accessoire de l’essentiel et ce qui est urgent par rapport à ce qui l’est moins : les circonstances à venir mettront une fois de plus ces principes à l’épreuve.

Puissent-elles aussi forcer les syndicats PNC à davantage s’unir pour la défense de notre emploi dans les mois qui viennent, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit malheureusement : nous craignons que le sujet ne soit davantage l’emploi que les conditions de cet emploi !

télécharger l’information en pdf

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CCE du 24 novembre 2011

Au cours du dernier comité central d’entreprise les comptes semestriels (avril/septembre) ont été présenté par Monsieur Alexandre de Juniac, PDG d’AF et Monsieur Philippe Calavia Directeur Général.

Nous n’avons pas l’habitude de communiquer les minutes des séances du CCE, mais notre compagnie se trouvant dans une situation économique très alarmante, il nous semble important que tous les salariés soient informés dans la plus grande transparence de ce qui est dit aux élus par les dirigeants de la Compagnie.

M.CALAVIA Directeur Général Finances – Le trimestre écoulé et les six mois de
l’exercice budgétaire se sont déroulés dans une situation financière détériorée
qui a fini par fragiliser le système bancaire de manière générale et en
particulier le système bancaire français. Cela s’est traduit par une
conjoncture économique qui, après un premier trimestre d’année civile plutôt
positif, s’est peu à peu détériorée. Nous prévoyons une fin d’année plutôt
morose en matière de conjoncture économique.

 

(1er semestre : perte d’exploitation pour le groupe
Air France sur la période avril-septembre)

Cela s’est traduit sur les comptes d’Air France dans les six
mois par un résultat d’exploitation légèrement négatif de 28 M€, après une
période relativement positive jusqu’en 2008, puis la crise et un profil
meilleur, mais présentant à peu près les mêmes traits pour l’ensemble du
groupe.

Je vous expose la période de janvier à septembre puisqu’il
faut commencer à avoir des références en année civile. A partir de l’an
prochain, nous raisonnerons en effet en année calendaire.

Au bout de neuf mois, le groupe Air France a subi une perte
d’exploitation de 366 M€ venant après deux années précédentes de pertes. Le
profil est malheureusement le même pour Air France-KLM compte tenu du poids
d’Air France, même s’il est cette année un peu moins détérioré en relatif que
celui d’Air France. Mais le groupe Air France-KLM à fin septembre a une perte
d’exploitation de 151 M€.

(Progression limitée du chiffre d’affaires au 2e
trimestre avec un effet change défavorable)

Comment était l’activité ?

Le trimestre écoulé a vu une activité de qualité acceptable
mais malheureusement, au moins dans l’activité principale du groupe, avec des
résultats qui n’ont pas permis d’engranger suffisamment de bénéfices avant
d’attaquer la saison hivernale.

Au trimestre, le groupe a dégagé 4,3 Mds€ de chiffre
d’exploitation en augmentation de 2,5 %, mais avec un effet change très violent
qui a amputé de moitié la croissance du chiffre d’affaires. Cet effet change
négatif sur le chiffre d’affaires a toutefois un impact positif sur les charges
et au global, d’un point de vue comptable, l’impact est positif sur le
résultat.

Le plus frappant sur le trimestre est que le Cargo est passé
dans le rouge avec une baisse du chiffre d’affaires. L’effet change sur le
Cargo est plus fort que cette moyenne de 2,5 %, elle est plutôt de 3,5 à 4
points.

La maintenance a été affectée, à la fois parce qu’une grande
partie de son activité est facturée en dollars, mais aussi en raison de la
grève qui a réduit son activité durant l’été.

Les autres activités ont fortement progressé (Transavia et
Servair).

(Passage : un remplissage élevé au T2 malgré la
croissance et l’effet des crises dans certaines régions)

Le métier principal du groupe affiche une activité plutôt
positive et bien orientée malgré des capacités fortes, un trafic très puissant
qui permet d’améliorer le remplissage des avions. La capacité vient pour
l’essentiel du long-courrier et de l’effet de densification et d’augmentation
du module moyen, politique voulue par le groupe depuis un ou deux ans.

En réalité, en heures de vol, la croissance est bien plus
limitée. Il y a une croissance assez forte sur le court/moyen-courrier, bien
que nous n’ayons pas encore l’effet des bases qui se fera sentir au cours du
trimestre actuel.

Nous restons toujours faibles, même si la situation
s’améliore progressivement, sur des secteurs où Air France est
traditionnellement très implanté, très actif et profitable. Je parle du Japon
essentiellement ou de la Côte d’Ivoire et, dans une moindre mesure, l’Afrique
du Nord et l’Egypte. C’est toujours très en retrait par rapport à l’année
précédente, les chiffres sont mêmes impressionnants, même si c’est une pente progressive
de retour à la normale pour certains d’entre eux.

(Sur l’ensemble du semestre, stabilité du
coefficient d’occupation)

Sur le semestre, les chiffres sont toujours positifs, mais
nettement moins. Le premier trimestre avait été moins productif en termes de
coefficient d’occupation des avions. Nous avons présenté au mois d’octobre la
situation que nous vivons depuis la fin de l’an dernier avec une grande
volatilité de nos résultats, une difficulté à anticiper l’activité et la
recette unitaire puisqu’au mois d’octobre, nous avons à l’inverse une baisse
assez significative du coefficient d’occupation des avions alors que
normalement, novembre devait être meilleur.

(Passage : des recettes unitaires hors change en
baisse avec un fort effet change négatif)

Sur la partie financière de cette activité, la recette au
passager brute, du fait de cet effet change puissant, est en forte baisse. Si
nous sortons le change, elle baisse à nouveau. La recette au siège/kilomètre
offert, l’indicateur de profitabilité de l’activité ou d’un vol, est aussi en
baisse assez forte du fait de l’effet change alors que, hors change, la baisse
est plus limitée. Il y a un problème de périmètre par rapport à l’an dernier,
la baisse est entre moins 0,5 % et moins 0,3 %.

Une fois n’est pas coutume, ce mix légèrement négatif est
composé d’une stabilité de la recette dans le long-courrier, d’une progression
dans le court/moyen-courrier, surtout sur le domestique, et, au sein du
long-courrier, parce que nous avons, du fait de la densification des appareils,
plutôt baissé l’offre en cabine avant, une forte progression de la recette
unitaire en cabine avant hors change et, à l’inverse, une certaine dilution
dans la cabine arrière compte tenu de l’augmentation de l’offre.

Le résultat est positif et heureusement puisque ce trimestre
est en principe celui qui doit dégager le résultat le plus fort. Il est
fortement en retrait par rapport à l’année précédente. Nous verrons pourquoi.

lire la suite…