LES ACTUALITÉS

CCE AF du 22 octobre 2008

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 Compte-Rendu du CCE du 22 octobre 08 (extraits)

Les informations de la Direction Générale
Sur le 1er trimestre de l’année IATA 2008/2009, le chiffre d’affaires de la Compagnie est en hausse de 5,9 % malgré un taux de change défavorable. Cependant, son résultat d’exploitation est en baisse de 50 %. Les résultats du Groupe AF/KLM suivent cette tendance.
La baisse du résultat d’exploitation tient, à taux de change constant, à l’augmentation du prix du pétrole que la surcharge carburant et l’effet change ne permettent pas de compenser intégralement et à un effet neutre des coûts unitaires. La problématique de l’Entreprise à fin juin était de savoir comment rester profitable en l’absence de couverture. Cependant, depuis cette date, la hausse du carburant est remplacée par la dégradation économique.

Les charges de personnel, hors effet de périmètre, progressent de 7,2 % sous l’effet de la prise en compte de l’accord intervenu avec les PNC, qui a conduit à un provisionnement des sommes qui serviront à honorer les augmentations de salaires.

Trois filiales ont des résultats en progression (Régional, Britair, Servair), alors que la maison mère enregistre un tassement des son résultat.

Le Président Spinetta explique le Groupe n’a finalement pas déposé d’offre de reprise d’Austrian du fait de la conjoncture économique et de la situation de cette compagnie aérienne.

S’agissant d’Alitalia, le conseil d’administration d’AF/KLM s’est déclaré prêt à entrer au capital de l’Entreprise à hauteur de 20 à 25 %. La nouvelle Alitalia résultera de la fusion de l’ancienne Alitalia et de son principal concurrent Air One, ce qui devrait consolider la performance économique. De plus, la nouvelle société devrait redémarrer son activité débarrassée de la dette de l’ancienne entreprise. Ce dossier est extrêmement important pour la stratégie de consolidation des positions d’AF/KLM en Europe. Lufthansa est toujours très active sur ce dossier. Toutefois, contrairement à ce que prétend la presse italienne, la proposition d’AF/KLM serait mieux placée que Lufthansa sur le dossier Alitalia.

Le futur partenaire d’Alitalia devrait être choisi par le gouvernement italien entre le 12 novembre et le 1er décembre, c’est-à-dire après l’autorisation du montage retenu par la commission européenne et l’entrée en activité de la nouvelle compagnie.

Le président Spinetta explique que le fait marquant du 1er trimestre est la faiblesse des résultats d’AF marquée par la hausse du prix du baril et un début de ralentissement économique. En 2008, la marge d’exploitation d’AF devrait s’avérer extrêmement faible pour revenir à un niveau comparable à 2001/2002. Les résultats du Groupe devrait être sensiblement meilleurs grâce à la meilleure performance de KLM.

Le Président Spinetta estime absurde de considérer que la crise ne devrait durer que six mois car les exemples de la crise de 1929 et de la crise japonaise ont montré que ce type de crise pouvait durer jusqu’à 10 ans. Par ailleurs tous les économistes s’accordent à dire que le taux de croissance d’un pays sur le long terme est calé sur les gains de productivité. Or, les gains de productivité étant très faible en Europe, il est fort à parier que l’Europe est entrée dans une longue période de croissance très faible.

Le rythme de croissance des compagnies aériennes sur le long-courrier devrait passer de +5,4 % à l’hiver 2007/2008 à +1,3 % à l’hiver 2008/2009. La prévision est semblable pour le court et le moyen-courrier. Cependant, ces prévisions seront certainement revues à la baisse au cours de la saison hivernale.

Le Président Spinetta craint que les prévisions de l’année 2010 ne soient encore plus pessimistes que celles de 2009.

Pour AF,ces prévisions de dégradation de la croissance économique vont conduire à une marge très faible. Les réservations sur la haute contribution long-courrier au 19 octobre baissent de –5%, alors qu’elles étaient encore de –3% au 12 octobre. Parallèlement, l’offre croît de +1%. Le seul segment positif est le Moyen-Orient.

Quant à la basse contribution, les réservations baissent de –2% pour une hausse de l’offre de +1%.

La recette unitaire affiche une baisse de –0,5 % début octobre. Elle demeure dopée par les surcharges carburant qui sont appelées à disparaître et par la hausse tarifaire qui vient d’être décidée.

Deux secteurs sont fortement impactés au cours de la semaine écoulée : l’Amérique du nord (-13% pour la haute contribution par rapport à l’année dernière), -18% sur l’aéroport de JFK et –21% pour la recette unitaire par passager transporté) et l’Asie.

Face à cette situation, AF n’a pas d’autre choix que d’ajuster ses capacités. L’offre a donc été actualisée à +2% pour l’hiver et +1 ou +2 % pour l’été en comptant sur de forts gains de parts de  marché. Mais ces chiffres de croissance paraissent aujourd’hui excessifs et seront certainement ramenés à 0 %. Le transport aérien est entré dans une période de croissance négative. Dans ce contexte, AF est entrée dans une période de croissance nulle de son offre.

Lorsque la croissance est nulle, les coûts hors effet pétrole et taux de change augmentent mécaniquement de + 3 % soit + 400 millions d’euros par an. Si aucune action n’est menée l’Entreprise devrait perdre de l’argent en 2009 et la situation devrait encore se dégrader en 2010. L’Entreprise doit donc stabiliser ses coûts. On a lancé un certain nombre de plans d’économies, une première économie de 104 millions d’euros a déjà été réalisée en 2008 et le Directeur Général devrait signer une note visant à réaliser 60 à 70 millions d’économies supplémentaires. Ces économies devraient être prises en compte dans l’économie globale de 400 millions d’euros qu’il faudra réaliser chaque année. Une réflexion a été lancée pour renforcer les synergies entre AF et KLM.

S’agissant de l’emploi, en juin 2008, une première hypothèse d’emploi avait été présentée au CCE, cette hypothèse a été revue en octobre pour parvenir à une baisse des effectifs de 1000 emplois par an. L’accord sur l’emploi actuel, qui arrivera à échéance en juillet 09 comporte un engagement de reclassement pour tous les salariés dont le poste est supprimé. Il sera respecté, mais l’Entreprise ne pourra pas s’engager sur une obligation de résultats dans le prochain accord et ne pourra s’engager que sur une obligation de moyens. A terme, une compagnie aérienne européenne ne pourra résister à la crise que si elle parvient à proposer une offre tarifaire compétitive. Si, contrairement aux prévisions, la croissance économique repartait en 2009/2010, l’Entreprise reverrait ses prévisions à la hausse.

Le Président Spinetta rappelle que la garantie de l’emploi à AF a eu un coût important pour l’Entreprise et qu’elle ne résultait pas seulement d’une conjoncture économique favorable mais aussi d’une volonté forte et partagée des organisations syndicale et de la Direction. L’adaptation des compétences et des métiers a pu être gérée depuis 10 ans par la croissance rentable de la Compagnie mais également par les départs à la retraite. Mais ce flux de départ à la retraite risque de ralentir du fait des évolutions législatives, ce qui va créer une contrainte supplémentaire au moment où la situation économique se dégrade.

Le Président Spinetta précise qu’il n’a pas annoncé de plan de licenciements, cependant, la conduite de l’Entreprise dans la conjoncture actuelle nécessitera de stabiliser les coûts pour éviter qu’elle ne perde de l’argent.