Christian Blanc, même s’il sait à merveille goûter la diversité politique
offerte, n’en change pas pour autant de lubie. Dès qu’il pointe son cigare,
c’est pour s’attaquer au droit de grève par l’instauration d’un service
minimum.
L’à présent UDF et nouveau député des Yvelines a donc présenté mardi une
proposition de loi visant à assurer un service minimum dans les transports
en cas de grève. Sujet fétiche dont le refus du gouvernement Bérégovoy de
l’instituer à la RATP l’avait fait abandonner la présidence de l’entreprise
fin 1992. S’en est suivi son arrivée à Air France.
Il est vrai que ce service minimum l’aurait bien arrangé lors de nos
52 jours de grève contre la B-scale et l’ambiance unilatérale de l’époque
. Ambiance publicitaire aussi avec un scandaleux spot de pub contre nos
grèves.
Un "ami" donc, qui n’a retenu de notre profession que son
caractère ludique. C’est dire la qualité de son analyse…!
Dans cette proposition, M. Blanc fixe un délai de six mois aux partenaires
sociaux pour parvenir à un accord sur la continuité du service public.
Six mois donc pour se passer la corde autour du cou et se trouver bien démuni
face à l’un de ses clones que ne manquera pas de nous amener l’avenir.
Le texte concerne tous les "transports réguliers de voyageurs" -urbains,
ferroviaires, aériens et maritimes- et propose des modalités précises pour
chaque moyen, notamment pour les transports urbains, deux périodes de trois
heures, en début et en fin de journée.
En bref, un mode de grève qui ne gêne personne. Même plus
la peine de faire grève…!
Décidément, Christian Blanc, même un peu lointain, ne manque pas de se
rappeler à notre bon souvenir.