Compte Rendu du CCE Air
France du 26 février 2003
Présentation de tableaux par
P. CALAVIA
Intervention du Président J.C.
SPINETTA
Il faut noter une amélioration
de notre résultat qui est à l’équilibre et qui est meilleur que celui de
l’année précédente.
A souligner :
La bonne performance du Long
Courrier, une amélioration de notre performance sur le réseau domestique (en
deux ans nous avons diminué nos capacités de 10 %, ce qui permet à notre PKT
de retrouver son niveau de l’époque soit 68,4 %).
L’activité est donc tirée par
l’international avec des capacités qui ont augmenté de 6 %, alors que
l’augmentation Pax était de 14 %.
L’activité des compagnies de
L’AEA est toujours en dessous des niveaux atteints en 2000, alors qu’AF a,
selon les mois, des niveaux supérieurs de 5 à10 % en comparaison.
La RSKO a augmenté de 3,7 %
par rapport à 2001, mais avec le change nous sommes au niveau des recettes
de 2000.Il faut noter une forte progression de la recette sur beaucoup de
réseaux sauf sur l’Afrique et le Proche Orient (à cause de modules plus
importants).
Activité AEA
AF 17,1
BA 17
LH 16,7
Bonne activité du fret avec
l’arrivée de nouveaux avions ; la recette a légèrement baissé à cause de
l’effet change.
Le chiffre d’affaires sur le
trimestre augmente de 5 % malgré un effet change négatif, on a donc
pratiquement atteint le CA de 2000.
En ce qui concerne le résultat
opérationnel du dernier trimestre on finit à + 2 mEuros alors qu’en 2001 on
était à – 114 mE et – 48 en 2000. L’amélioration due à l’évolution de la
recette s’établit à + 4,6 %.
Le résultat net sur 9 mois est
de 218 mEu (à comparer à 2001 sur la même période il était de 152 mE).
L’évolution des coûts
salariaux sur 9 mois est de + 5,3 % qui se décompose en masse :
Recrutement: + 0,6 % (effet
effectif + 0,9 % et effet noria -0,3 %)
Rémunération personnels en
place: + 2,7 % ( 0,6 % PUA et mesures générales + 1,3 % GVT, + 1,1% PNT, –
0,3 % divers)
Intéressement et participation
: + 2 %
Les coûts unitaires ont
augmenté de 1,8 % principalement à cause des assurances et des redevances.
Les résultats d’exploitation
des différents métiers sont tous positifs.
Au niveau des filiales, on
assiste à une nette amélioration des résultats des filiales régionales, le
déficit de – 46,5 mE de l’année précédente évolue positivement à – 0,5 mE.
On redresse notre rentabilité
qui était de 3,5 % en 2000, de 1,7 % en 2001 et qui s’établit à 3 % en 2002.
Marges d Ebitdar: AF14,9
KL 12 et BA 18
Nos investissements ont été
inférieurs aux années précédentes, et notre dette nette a diminué et
s’établit à 3 milliards d’euros.
Le ratio endettement sur
capitaux propres diminue passant de 0,79 à 0,73 et 0,71 de 2000 à 2002. Pour
les autres compagnies, il s’établit à LH 0,52
AF 0,71 KL 1,35 et BA 2,17.
SITUATION DU PASSAGE AU 25
FEVRIER 2003
La performance pour AF et
Ibéria oscille entre bonne et honorable au vu de l’europe, mais la situation
est très contrastée mais n’a rien à voir avec les USA où le secteur est en
état de quasi faillite déclarée. Europe des contrastes avec Air Lib qui a
souffert et disparaît.
En ce qui concerne AF le LC
soutient l’ensemble, et le MC est fortement négatif. Le domestique s’est
relevé avec une évolution qui passe de mauvaise à stable : RSKO -14,2 en
mai, -10,5 en août, -2,8 % en sept, + 3,2 oct et -0,8 en jan. On assiste à
l’inverse sur MC :
-3, 7 en mai, -0,6 en août, +12,5 en sept, -2,9 % en
nov, -5,7 % en déc et -7,6 % en jan : ce qui préoccupe l’entreprise.
Analyse à partir d’un cas
d’école sur Paris Genève sur un an sur le marché de point à point :
Effondrement du remplissage de
Swiss, baisse des tarifs sur AF (50 % avec stabilisation remplissage).
Progression inéluctable d’Easyjet.
Les réactions tarifaires de AF
à 173 puis 80 Euros nous ont permis de limiter la perte à 2800 pax par mois.
La ligne n’est plus rentable mais devrait finir probablement à l’équilibre.
Donc pour en revenir à l’Europe il n’y a pas uniquement un effet low-cost ;
mais une conjoncture.
Sur les autres lignes en
janvier, le RSKO hors change baisse très fortement en moyenne de
-
7,6 %. Les Pax transportés par l’AEA ont diminué de – 4,8 % en 2002/2001,
chiffre qui était déjà en baisse par rapport à 2000. Il y a une crise de la
demande qui n’est pas étrangère à la situation d’Air Lib. La croissance
reprendra plus tard, mais actuellement nous sommes en croissance négative au
niveau mondial et européen, les marchés décrochent les uns après les autres.
Pour février 03, la moyenne est à –5 % là où nous faisions du + 10 sur les 9
derniers mois. Les seuls secteurs en progression sont l’océan Indien à + 1,7
% et les Antilles avec + 6,9 ( report de compétiteur et préférence pour
destinations françaises). Afrique
- 6,5 %, Asie -5,8 %,
AMN -7,9 %.
Pour le RSKO hors change, on
assiste à une dégradation effarante, sans précédent.
Prix d’appel NYC CDG 2002 :
511 $. Actuellement : 229 $.
Soit une dégradation de plus
de 50 % (certaines offres ponctuelles à partir d’autres destinations
européennes à 180$).
SUR LE MARCHE AMERICAIN
Les prix diminuent de – 31 %
en domestique et de – 20 % à l’international soit une moyenne de – 28 % au
total, c’est donc un effondrement du marché américain.
Au niveau AF en février le
trafic par classe s’établit à – 22% pour la classe P, – 12,1 % pour les J et
– 5,2 % pour la classe Y. Actuellement nous
n’avons pas de perte significative de parts de marché, qui restent
relativement stables, mais l’ensemble de l’industrie de l’aérien est en fort
retrait.
La situation de nos
engagements par rapport à l’offre: -3 % pour nos engagements et + 6,3 % pour
l’offre, avec des extrêmes à – 28 % d’engagement pour le Proche Orient, les
seuls secteurs favorables étant les Antilles et l’Océan Indien. On assiste à
une tendance attentiste sur le court terme, qui pousse les Pax à différer
leurs voyages, les tendances pour avril se redressant légèrement. Sur le MC
les engagements sont très faibles sur tous les secteurs dans les semaines à
venir avec une moyenne de – 18 %.
STRATEGIE EN CAS DE CONFLIT
En cas de guerre, nous allons
devoir nous adapter. Il faudra réduire le programme pour protéger la recette
unitaire, en étant très volontariste sur les zones les plus exposées (Moyen
et Proche Orient, Japon et Inde) et sur les lignes à l’économie fragile.
Il faudra préserver
l’intégrité du réseau par suppression des bi-quotidiens, réduction en
fréquences sur les destinations à haute densité sur MC, en s’appuyant sur
les partenaires DL, AZ, MEA, JL, KL en préservant surtout les secteurs
fortement concurrencés.
Il faudra un pilotage réactif
de la remontée de la crise selon les tendances observées. Ce qui implique
une réactivité (modestie en fonction des erreurs, corrections rapides) avec
une cellule hebdomadaire qui regroupera les différentes fonctions
opérationnelles.
HYPOTHESES PASSAGE SUR 1
MOIS
modérée
forte
-15 %
trafic
-20 %
- 10%
offre
-15 %
-15%
CAT
-20 %
-125 mE
Perte recettes
- 171mE
+ 53 mE
Baisse des coûts
+ 76 mE
-72 mE
Perte résultat mois -
95 mE
On ne pourra pas se replier
sur l’Afrique comme on l’a fait à la suite de septembre 2001. C’est un
séisme violent pour notre métier, et lorsque le problème sera réglé, il y
aura un effet de rebond sur l’ensemble du secteur.
Pas de pari sur la durée, et
même avec des solutions pacifiques, c’est l’attentisme qui risque de
s’installer durablement. Si guerre il y a c’est la réactivité qui primera,
donc nous élaguerons dans les budgets non prioritaires (pub, déplacements,
manifestations) et sur certaines dépenses courantes.
Bien que la situation soit
difficile depuis deux ans, AF s’en sort plutôt bien, mais cela devient
délicat. Il ne faudra pas perdre de temps, de la réactivité, les décisions
devront être prises rapidement, et nous réunirons les instances et
les délégués syndicaux avec comme but premier la sauvegarde de l’emploi dans
l’entreprise.
AIR LIB
Son dépôt de bilan traduit la
fin d’un rêve : la création de ce second pôle aérien français. Cela prouve
qu’il y a sans doute de la place pour d’autres compétiteurs mais pas pour un
généraliste (LC,MC,CC) à notre image. Cela a été tenté depuis 1990 plusieurs
fois et n’a jamais abouti : le marché l’a clairement montré.
2 hypothèses
1 : Des investisseurs
reprennent une partie ou toute l’activité, et avec les personnels.
2 : Absence de repreneur, d’où
liquidation et réalisation des actifs, et redistribution des slots.
20 000 slots ont déjà été
distribués en mai et juillet 2002 en toute discrétion (easyjet en avait
obtenu 4000). Il en reste actuellement 48 000 à distribuer. 8000 slots
seront destinés à l’aménagement du territoire (Corse et petites villes de
province ex : Lannion…). Le reste sera cédé en toute transparence par le
COHOR selon des règles juridiques précises et suivant des directives
européennes datant de 1995 qui précisent qu’ils seront répartis en 2
paquets. La moitié, soit 20 000, sont attribués pour les nouveaux entrants (
opérateurs qui possèdent moins de 3 % des slots de la plate-forme) ce qui
correspond à moins de 7 500 slots. Les demandes actuelles sont chiffrées à
40 000. Le second paquet de 20 000 est distribué aux autres leaders qui ont
plus de 3 % des slots. Nous avons donc demandé dans cette seconde population
des créneaux afin de renforcer nos fréquences TLS MRS NCE… Perpignan
Toulon.
Easyjet aura beaucoup moins
que les 20 000 slots qu’elle demande. Il faut savoir que 10 000 slots
permettent d’effectuer 12 fréquences jour. Cela va nous prendre des parts de
marché, mais il faut relativiser ; il ne faut pas rechercher que l’impact
négatif, car celui-ci s’est déjà produit avec Air Lib en 2002, et la
situation est meilleure maintenant après sa disparition.
Au niveau social, AF propose
après entrevue avec le ministre DE ROBBIEN de reprendre 1000 salariés d’ Air
Lib. Cette hypothèse a été faite en fonction de nos budgets 2003/04 qui
tablaient sur une croissance de 1,8 % de notre activité au global : LC +1,8
Europe +3,3 et stabilité sur Court courrier. Ces annonces ont donc été
faites en fonction d’hypothèses de l’entreprise et de sa croissance :
Pour le PS, pallier à
l’ouverture du terminal E au 15 juin et la très légère augmentation de la
flotte pour les PNT et PNC. Nous envisageons l’embauche de 500 PNC dont la
moitié (250) viendrait d’Air Lib. Pour le PS, les perspectives sont de 600 à
700 embauches dont une centaine d’emplois proposés à Air Lib. Le président
pense que la vie sociale d’AF permet de tenir les engagements de la
compagnie (mutations internes, promesses faites…).
La préretraite progressive a
été acceptée par le gouvernement : 1000 personnes par volontariat, sans
notion de public prioritaire comme cela était prévu, et sera donc
prioritairement orienté vers les salariés Air lib, d’où engagement en
remplacement pour 500 personnes suivant les besoins.
Dernier point :
Le conflit PNT aura un effet
sur les résultats de février de l’ordre de –10 à – 15 mEuros (8 jours grève
pour 28 jours d’activité).