
Suite au courrier intersyndical envoyé à Monsieur Xavier BERTRAND, le cabinet du ministère du travail reçoit l’ensemble des syndicats aujourd’hui à 17 heures.
Si le Cabinet est suffisamment clair sur l’objectif de cette réforme (augmenter les pilotes ou bien, améliorer la pérennité de la CRPN), l’UNAC comme sans doute les autres syndicats qui ont posé un préavis (SNPNC, CFTC) lèveront ou suspendront ce préavis pour participer aux réunions de « concertation » visant à discuter de « certains ajustements nécessaires » sur le projet de réforme voté en 2008 par le conseil d’administration de la CRPN.
Mais, préalablement, le ministère devra clarifier l’objectif de ces « ajustements nécessaires ». S’ils ont pour objet de corriger les aspects les plus caricaturaux du projet (+25 % sur les pensions de certains pilotes d’Air France), nous pourrions accepter de participer à ces réunions. Si l’objectif du Gouvernement est, comme d’habitude, de satisfaire l’alliance AF/SNPL, alors des conflits seraient inévitables.
Dans cette affaire il faut rappeler que le coupable c’est AIR FRANCE.
Quoi qu’on pense des motivations de certains des représentants du SNPL, ils ne font que défendre les intérêts de certains pilotes (les plus anciens, ceux qui ont choisi la voie royale, ceux qui ont eu la meilleure carrière à Air France, ceux qui ont eu le plus de chances d’avoir une bonne carrière) par une espèce d’hypercorporatisme facilité par une concentration de sa représentation dans un syndicat puissant représentant un grand nombre de pilotes.
Les victimes (les autres pilotes qui ont eu une vie professionnelle plus délicate, moins « rémunératrice », les pilotes du travail aérien comme ceux de l’aviation civile qui éteignent les incendies dans le Midi au prix de leur vie, les PNC) sont, elles, moins efficaces parce que désunies depuis très longtemps.
Dans ce conflit contre Air France, le Gouvernement et le SNPL nous ne pouvons qu’opposer une fragmentation syndicale extrême chez les PNC. Nous risquons bien d’en payer le prix fort.
Mais si nous ne sommes pas surpris par ce Gouvernement, ni par le SNPL, nous ne parvenons toujours pas à comprendre comment et pourquoi Air France a voté une réforme de la CRPN en 2008 aussi HALLUCINANTE !
Nous ne pouvons y voir que le mépris avec lequel ils considèrent notre profession et ceux qui l’exercent.
Derrière les beaux discours, il faut regarder les actes. Le vote d’AF au conseil d’administration de la CRPN en 2008 est chargé de sens !