
Tous les syndicats PNC ont été convoqués à une réunion sur la présentation d’un Accord provisoire de dérogation à certaines règles de l’accord collectif du PNC jusqu’au 30 avril 2010. Rappelons que seuls les syndicats signataires de l’ACG PNC (ce n’est pas le cas de l’UNAC) sont en capacité de négocier une dérogation. Il s’agissait donc pour les « non-signataires », d’une simple réunion consultative. D’ailleurs la négociation entre la Direction et les syndicats signataires (SNPNC-FO, UNSA et CFTC), a été finalisée après que nous avons été remerciés.
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Certes nous pouvons tous comprendre les difficultés que rencontrent les services de suivi dans cette période d’incertitude et de chaos, pour une bonne raison : c’est que bon nombre d’entre nous, bloqués en escale ou avec des plannings déstabilisés, ont dû faire preuve d’une extraordinaire adaptabilité pour réorganiser leur vie privée, et ce, quelquefois des coins les plus reculés de la planète.
Certes, nous pouvons comprendre qu’il faille s’adapter par dérogation à une situation exceptionnelle, par le passé nous n’avons pas manqué de le faire, mais toujours avec des compensations pour les équipages concernés.
Pour l’entreprise, il est simple de nous expliquer qu’il faut faire des efforts en cas de crise et il lui est malheureusement tout aussi facile de nous expliquer qu’en temps normal, quand nous lui demandons une adaptation particulière et individuelle que ça n’est pas prévu et donc impossible.
Si nous avions été dans une situation de négocier ces dispositions, nous aurions accepté certaines des demandes de la Direction, à l’exception impérative de toutes celles qui impactent le repos des PNC.
Cet « accord dérogatoire » exclut la dimension sociale de l’impact généré par cette désorganisation sur la vie personnelle de chacun. Seul compte l’objectif productiviste de la nouvelle philosophie de rémunération, gagner plus, quoi qu’il en coûte.
Pour rappel, nous avions demandé 2 jours OFF supplémentaires pour l’ensemble des PNC, d’ici la fin de l’année 2010, qui le cas échéant, auraient pu être utilisés pour couvrir l’absence de certains qui dans ce marasme, n’auraient pas pu effectuer des tâches programmées. Notre demande n’a visiblement pas été entendue par les négociateurs.
C’est donc la première fois dans l’histoire contractuelle d’Air France, que l’on laisse un blanc-seing à la Compagnie, au prétexte de circonstances exceptionnelles même si cela ne concerne qu’une courte période d’application, le 30 avril.
Nous sommes opposés aux mesures qui impactent le repos du PNC, mais aussi à la possibilité d’utiliser des FFCC au départ de la base, sur CC et MC, sans qu’il n’y ait eu concertation avec nos collègues PNT pour en déterminer plus avant un cadre d’utilisation.
Ce qui est envisageable, en escale, en cas de force majeure (déficience du CC) et donc avec un remplacement au plus tôt par un autre CC lors du premier passage à la base ou par la mise en place d’un CC, n’est en rien comparable avec le fait de pouvoir gréer des rotations de plusieurs jours avec des HST, éventuellement de très peu ou pas d’ancienneté du tout.
C’est à notre sens un vrai problème de sécurité et pour le moins la révélation de l’estime que porte la Compagnie à la fonction Chef de Cabine.
De mémoire, personne ne se souvient avoir vu des OPL faire fonction CDB au départ de la base.
D’ailleurs, les syndicats de pilotes n’ont pas tardé à réagir, déjà une consigne syndicale a été lancée par l’UNPL :
Composition équipage sans CC :
Des syndicats PNC ont signé un avenant qui comporte la possibilité de partir de la base sur MC sans CC titulaire.
Sans juger de la pertinence de cette mesure, nous vous rappelons que des situations font que l’expérience totale de l’équipage PNC peut être très réduite.
Dans ces conditions, c’est au CDB de juger de l’opportunité d’accepter qu’un PNC fasse fonction de CC.
CDB
REFUSEZ CETTE DEROGATION SI ELLE NE VOUS SEMBLE PAS OPPORTUNE A LA SECURITE DE VOTRE VOL.