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Faire des choix

FAIRE DES CHOIX

Pourquoi nous ne sommes pas d’accord avec une rémunération « à la tâche » ?
Ce serait un recul complet par rapport à la « mensualisation » de la rémunération obtenue de haute lutte par les syndicats (Loi de 1978 !) pour l’ensemble des salariés de France. Cette « mensualisation » est une garantie pour les salariés qui ne fait pas dépendre leurs revenus des « tâches » que leur employeur veut bien leur donner. Nous accepterions sans doute de prendre un tel risque si le niveau de rémunération des PNC était le même que celui des pilotes d’Air France ! Comme, malheureusement, ce n’est pas le cas, nous considérons que « miser » sur ce système de rémunération (comme on mise à la Bourse, ou au PMU), pour éventuellement gagner plus quand on nous donne plus d’activités, c’est prendre le risque de gagner moins quand on nous donne moins d’activité individuellement, par les hasards du planning ou de l’affectation dans telle ou telle division, ou collectivement en cas de crise dans le transport aérien (sub-prime, prix du baril de pétrole, …).

Le poker est à la mode en ce moment, nous aussi on sait y jouer, mais avec notre argent, pas avec celui des PNC qui nous ont mandatés pour cette négociation.

Deux arguments entendus au cours de ces négociations nous renforcent dans cette conviction :

• Certains membres de la Direction Générale d’Air France qui, alors que nous les accusions d’avoir accepté de mettre en oeuvre une B-scale avec la rémunération à la tâche, nous ont dit : « vous savez, avec ce système de rémunération, les comportements des salariés vont changer, très peu d’entre eux seront au minimum garanti car ils vont aller chercher les heures pour ne pas y être…». Aller chercher les heures ? mais comment fait-on ? À la criée ? En demandant gentiment ? En étant très sage ?

• Un autre argument, entendu très largement autour de la table de la négociation (de part et d’autre de la table de négociation !) est qu’« avec ce système de rémunération à la tâche, il y aura moins de malades… ». Cet argument a renforcé notre conviction : non décidément, nous ne sommes pas prêts, à l’UNAC, à nous inscrire dans ce courant de pensée qui considère que les PNC sont malades parce qu’ils ne travaillent pas assez !

Si nous n’avions pas été déjà convaincus, ces raisonnements nous auraient montré ce qu’on pouvait craindre d’une « rémunération à la tâche ».

Prolongation transitoire de l’Accord Collectif PNC AF 2003/2008 jusqu’au 31 mars.
Nous avons déjà prolongé l’Accord Collectif PNC AF 2003/2008 à deux reprises, conjointement avec la CFDT, de manière à garantir le PNC pendant la durée de la négociation. Une première fois au mois de janvier, pour un mois, ensuite un mois supplémentaire pour février. Nous venons de le prolonger une troisième fois jusqu’au référendum, mais ce sera la dernière !

En effet, soit vous votez OUI au référendum, et le nouvel accord amélioré prendra la place des dispositions précédentes au 1er avril 2008, soit vous votez NON, et il sera, dans cette hypothèse, impossible pour nous de prolonger l’accord actuel que nous considérerons comme bien inférieur à ce que nous avions obtenu. Nous avons informé la Direction et l’Administration (Ministère des Transports) qu’il n’y aurait plus de notre part de prolongation de l’Accord Collectif PNC AF 2003/2008 qui deviendrait donc caduc à compter du 1er avril 2008. Il faut être conscient du fait qu’en cas de référendum négatif, les conditions d’emploi et de rémunération ne seraient maintenues que si la Direction faisait un Réglement Intérieur PNC (unilatéral), mais, qu’il n’y aurait aucune des dispositions améliorées que nous avons négociées.

Consultation du Comité Central d’Entreprise
Le CCE a été consulté sur le projet d’accord collectif soumis au référendum des PNC. Dix élus se sont prononcés POUR, un élu s’est prononcé CONTRE.

Les « insiders » ferment la porte derrière eux !
Nombreux sont les PNC (jeunes le plus souvent) qui viennent nous voir ou qui nous appellent pour nous dire qu’ils sont d’accord avec la possibilité évoquée par certains syndicats d’outrepasser les limitations mensuelles en heures de vol (de 80 actuellement, à 85) ou avec la possibilité de renoncer à un jour OFF mensuel de RTT (contre rémunération).

Nous ne chercherons pas à savoir si ces PNC viennent nous voir spontanément ou s’ils sont en « service commandé ». Nous comprenons tout à fait que certains, en pleine force de l’âge, soient tentés de renoncer individuellement à des avantages pour « faire plus d’argent ». Il n’en reste pas moins que nous continuons à ne pas être d’accord avec ces raisonnements très « à court terme » qui ne prennent pas en compte l’ensemble de la corporation. De façon générale, les PNC nous disent plutôt qu’ils sont fatigués et qu’ils veulent faire moins de vols par mois ; c’est en tout cas ce que vous avez exprimé très majoritairement par questionnaire envoyé à domicile il y a quelques semaines. On peut considérer qu’à certains moments de sa carrière on ait envie de faire plus d’heures de vol (par nécessité le plus souvent), mais ce n’est pas une raison pour remettre en cause les garanties collectives obtenues avec les plus grandes difficultés depuis 1999.

Et puis, que penser de ce raisonnement qui consiste, pour ceux qui ont été embauchés grâce aux jours de RTT (plusieurs milliers de PNC depuis 2001), les insiders, à revendre ces mêmes jours de RTT pour gagner plus, c’est-à-dire à refermer la porte des embauches derrière eux !

Non, décidément, nous ne sommes pas d’accord. L’individualisation des règles et des limitations ne peut  se traduire à terme que par une diminution des garanties collectives. La libération des maxima et la diminution du nombre de jours OFF augmenteraient le salaire de certains… au prix d’une diminution du  nombre d’emplois PNC.  Pour nous, ces augmentations de salaires seraient « trop cher payées ».

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