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FARCE ET ATTRAPE

grouchot

Vendredi s’est tenue la dernière réunion de négociation de l’accord cadre qui consiste à contractualiser la prolongation de nos accords (accord collectif du PNC, accord base Province, accord sur les compositions équipage) pour une durée de quatre mois, du 1er novembre 2016 au 28 février 2017.

Nous aurions préféré voir aboutir la négociation de nos accords avant le 31 octobre, certains évènements en ont décidé autrement.

Tout d’abord, le maintien du conflit de cet été, alors que nous avions une proposition avec de nombreuses et réelles avancées, a marqué un véritable coup d’arrêt à la négociation. Au lendemain du conflit, il n’y a eu aucune reprise de dialogue.

Pire nous sommes retrouvés dans une situation d’inaction totale. NI nouveau combat, NI revendication, NI contractualisation. Juste un triste constat, toutes les avancées obtenues jusqu’en juillet avaient disparues et les protagonistes partis en vacances.

Il a fallu attendre le 24 août pour que la Direction nous annonce qu’il était urgent d’attendre : le Président JANAILLAC travaille sur un plan stratégique…

La Direction a laissé filer le temps sans nous donner la chance de continuer la négociation.

Il aura fallu attendre qu’elle réalise que l’UNAC était toujours sous préavis de grève pour qu’elle relance un cycle de réunions. C’est dans ce contexte que nous avons obtenu des engagements et un cadrage de la future négociation d’accords collectifs.

Nous ne sommes hélas pas parvenus à réintégrer dans ce projet toutes les mesures d’amélioration contenues dans le projet de juillet (rendu caduque après la grève) mais nous avons maintenu en l’état l’intégralité de nos règles de rémunération, de repos, de congés, d’utilisation et malgré tout  pu « sauver » la mise en place de 2 mesures applicables dès le 1er novembre :

-       le paiement de tous les RADD exploitation et compositions équipage sur LC et MC sans condition liée aux effectifs ;

-       la possibilité de poser une journée joker à J-2 tout le temps y compris le week-end (J-4 aujourd’hui).

Ce texte contient également l’engagement d’aborder des thèmes dans la négociation concernant notamment la qualité planning (stabilité, visibilité, préférences, etc.), la définition de critères de périmètre de l’emploi ou encore l’option transport avion.

Fort de ces avancées et considérant que cet accord n’est qu’une prolongation de la négociation, l’UNAC a apposé sa signature sur ce projet après consultation de ses instances ce week-end.

Nous ne présageons NI du contenu de nos futurs accords, NI de l’issue de cette négociation, qui va s’opérer sur une période très courte et dans un contexte bien plus compliqué et beaucoup moins serein que celui que nous aurions dû connaître cet été.

Le plan stratégique sera annoncé le 3 novembre, il ne faut pas être grand clerc pour imaginer qu’il ne va pas s’agir de faire des cadeaux aux personnels ; certains (dont nous) pensent même qu’il pourrait prévoir de nouveaux efforts à consentir par le PN…C. Par ailleurs les négociations PNC vont se tenir en parallèle de celles de nos collègues PNT. A n’en pas douter, des arbitrages seront faits entre ces deux catégories de personnel.

Comme vous le savez, même si l’UNAC a signé cet accord de reconduction des négociations, il ne sera applicable qu’à condition qu’au moins un autre syndicat représentatif le signe aussi.

De notre point de vue, le danger à très court terme, serait que faute de recueillir la représentativité suffisante (plus de 30% pour appliquer l’accord), les PNC soient régis par notes de service. Même si la durée peut paraître dérisoire, nous ne sommes pas favorables à mal habituer une Direction qui pourrait découvrir l’exaltation de se libérer de toutes contraintes contractuelles.

Désormais deux options  sont sur la table.

Soit au moins un des deux autres syndicats représentatifs décide de signer le projet. Même s’il s’agit d’une simple prolongation de négociation avec maintien de toutes nos règles (améliorées par des mesures négociées par l’UNAC), ils peuvent décider de protéger les PNC par la contractualisation, y compris sur une courte durée.

Soit nos collègues refusent de signer et ils devront alors assumer la responsabilité de laisser les PNC sans protection contractuelle.

Certes la Direction face à un texte non valable juridiquement, nous a promis de n’en bouger aucune virgule et d’appliquer les règles actuelles. Mais tiendra-t-elle sa promesse si la situation se dégrade ou si le plan stratégique vient modifier nos équilibres ? Se privera-t-elle « d’adapter » nos règles à sa guise ?

Bien sûr on comprend la difficulté de ce choix cornélien, entre maintenir une posture politique ou l’abandonner quitte à valider un projet moins disant que celui qu’ils ont rejeté le 22 juillet, en maintenant le mouvement de cet été.

Nos collègues représentatifs consultent leurs instances, nous espérons qu’ils suivront le même raisonnement que le notre et partageront nos craintes.

Il ne faudrait pas que le PNC se fasse attraper et devienne le dindon d’une tragique farce.dindon1