
Le PDG d’AF nous dit :
L’objectif du plan TRANSFORM15 est de revenir à 1,9 Md de cash flow opérationnel en 2015.
Il veut réduire les investissements (les achats d’avions) et augmenter les investissements dans le produit pour parvenir à réduire la dette de 1,2 milliard.
Nos concurrents principaux ont engagé des plans radicaux (LH, alitalia, SAS, Quantas, Austrian) avec des suppressions de postes et des licenciements.
Ce que dit notre PDG pour le court/moyen courrier :
• Réorganiser l’activité en 3 pôles
• Augmenter la productivité en s’inspirant des bases Province
3 pôles :
1.Pôle AF : alimentation du HUB, 3 bases MRS, NCE, TLS, gros flux affaires et Orly.
2.Pôle régional avec 3 filiales Britair, Régional et Airlinair. Ce PÔLE RÉGIONAL FRANÇAIS (oui c’est son nom) aura un « animateur » qui sera Lionel GUERIN.
3.Transavia : passer de 9 à 20 / 22 avions d’ici 2015, exploitation depuis ORY sud et peut-être CDG, code share avec AF et extension de Flying Blue.
Augmenter la productivité :
1 H de plus de vol /avion/ jour
Optimiser rotation PN 2 équipages/ avion/ jour
Densifier les rotations avions Orly en milieu de journée
Réduire les temps au sol en bout de ligne et lisser les pointes à CDG (Depeaking).
Suppression des routes déficitaires. Objectif : même activité en 2014 qu’en 2011 avec 34 avions de moins pour le groupe (AF, Britair, régional, Airlinair).
Produits :
Clarifier notre offre
Repositionner vers le haut le produit Business (ex premium affaires)
Consolider la premium eco en intensifiant la communication
Augmenter la générosité de Flying Blue pour les clients fréquents du domestique et étendre l’abonnement à l’Europe
Introduire en classe Economy une nouvelle offre allégée et moins chère pour les voyageurs qui privilégient le prix (Zéro flexibilité : bag payant et choix du siège payant).
Ce que dit notre PDG pour le long courrier :
Nous sommes actuellement à zéro rentabilité.
Il faut ouvrir et développer les routes à potentiel, grâce à la baisse des coûts.
Modifications des règles d’utilisation PN
Affecter le 747 sur des lignes courtes pour limiter l’effet carburant (côte Est des US), si on avait de l’argent on les remplacerait. Les deux A340 qui devaient sortir de la flotte vont finalement être gardés.
Lisser les pointes d’activité, en particulier la 1e plage de Hub.
Réduire la saisonnalité en développant les routes porteuses en hiver.
Mettre en place un système de flexibilité cabines sur 777 (3 avions) avec transformation rapide des cabines J avec des sièges éco (BA et LH le font).
Fermer les routes sans perspectives de rentabilité.
Les premières évolutions avions commenceraient fin 2013/2014.
Concernant le produit : AF va investir sur le produit à bord, veut positionner la P et la J au meilleur niveau mondial (investissement de plus de 500 millions dans la nouvelle cabine J sur B777 et A380), et veut changer le système d’IFE, y compris dans les cabines arrières.
Pour les PNC, le PDG ajoute : il ne faudrait pas que la diminution envisagée des compositions d’équipage vienne diminuer l’objectif d’amélioration de la qualité de service !
Le PDG précise :
AF fait le choix de rester une compagnie généraliste, c’est un choix conscient, raisonné, mais conditionné : cela ne fonctionnera pas sans faire des économies. Nous aurons à faire face à un sureffectif. Le volume précis dépend de la fin des études sur Transform et sur la fin des négociations.
Nous pourrons éviter le recours à des départs NON volontaires si les négociations aboutissent. D’autres choix s’imposeront si cela devait ne pas être le cas.
Nos impressions :
Il est évidemment difficile de mesurer les conséquences en emplois des négociations en cours tant qu’elles ne sont pas terminées.
Cependant, nous sommes inquiets de constater qu’une dizaine de lignes, majoritairement opérées par les filiales, devraient être abandonnées et que d’ici 2014 et qu’ Air France n’envisage de faire croitre l’offre en SKO que d’environ 2 % par an. C’est faible, surtout quand il y a des mesures de gains de productivité qui risquent d’avoir un impact important sur l’emploi. Par ailleurs, le regroupement des trois compagnies Régional, Britair, Airlinair ne manquera pas d’avoir des conséquences très négatives pour les emplois des salariés. C’est au final environ 30 avions qui seront retirés de la flotte sur MC dont environ 12 dans la flotte du Pole Régional Français (PRF).
Tout va dépendre de la capacité d’Air France à jouer sur les deux curseurs : non seulement, comme elle l’a annoncé, celui de la réduction des coûts, MAIS AUSSI ET SURTOUT améliorer la croissance et donc faire preuve de plus d’ambition dans la croissance des SKO sans attendre la fin du plan TRANSFORM15.
Ce n’est qu’avec un plan ambitieux de croissance de notre activité que nous pourrons être rassurés sur la préservation des emplois.