Le fait que les réponses de la Direction aux questions posées par les délégués ne satisfassent pas les représentants du personnel n’est ni nouveau ni surprenant.
Si tous les mois, les délégués du personnel sont reçus par la Direction c’est uniquement parce que la loi l’oblige. Si la Direction répond aux questions, c’est là encore parce que la loi les y oblige.
Malheureusement, la loi n’oblige pas à fournir une réponse honnête ou simplement correcte.
Toutefois, la légèreté avec laquelle la Direction répond aux préoccupations des délégués en matière de sécurité est inquiétante, voire inacceptable. La sécurité, comme la sûreté, constitue sans nul doute LA priorité dans une compagnie aérienne. C’est, pour vos représentants, le sujet qui ne doit souffrir d’aucune ambiguïté. Pourtant, cette exigence n’est semble-t-il pas partagée par la Direction.
L’exaspération parmi les PNC (et parmi d’autres catégories de salariés) est à son comble. Nous venons de saisir la Direction Générale de ce problème, car il n’est plus possible d’accepter, même si c’est un jeu pour la Direction, que les réponses de la Direction soient à ce point indigentes, dilatoires, et parfois inquiétantes.
Quelques exemples :
Lorsque vos délégués dénoncent une procédure d’évacuation incompatible avec la configuration de la cabine (un siège sur 321 qui interdit au PNC de se placer sur le côté de l’issue), la Direction répond qu’elle va demander… au service marketing ! On marche sur la tête, les services commerciaux vont nous expliquer comment évacuer l’avion sans pénaliser la rentabilité. Dans la hiérarchie entre commercial et sécurité, la Direction a choisi !
C’est pour nous totalement inacceptable.
Lorsque vos délégués demandent des explications sur certaines indications portées au MSS, la Direction se demande si ces indications sont fondées, mais n’est pas capable de le savoir rapidement. Ce n’est sans doute pas une priorité pour elle puisqu’elle va mener une enquête… un jour ou l’autre, quand elle aura le temps. Mais de qui se moque-t-on ? Tous les jours, les avions décollent, tous les jours nous transportons des milliers de passagers et nous ne savons pas si les consignes de sécurités sont correctes ou pas. Plus fort encore, lorsqu’un doute survient, notre Direction n’est pas capable de nous dire si le MSS est correct ou s’il est faux !
Ces tergiversations sont équivoques et c’est très inquiétant !
Mais, comme nous sommes naïfs ! Cinq ans après l’accident du Toronto, les propositions des délégués de l’UNAC visant à améliorer les procédures d’évacuation n’ont toujours pas été étudiées. L’immobilisme de la Direction en est à un stade pathologique. Comment pourrait-il en être autrement pour les questions des délégués du personnel ?
Les PNC attendent que la Direction passe des mots aux actes !
Qu’on cesse de nous abreuver de beaux discours à longueur de colonnes dans la PRAVDA, ce sont les actions correctives qui importent.
La sécurité doit redevenir LA PRIORITÉ de la Compagnie Air France !
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