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La position de l’Alliance sur l’accord salarial signé par la CFDT et le SNMSAC

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Jusqu’à présent l’UNAC comme le SNPNC se sont toujours abstenus de signer
les accords salariaux. Position confortable qui consistait à dire : « c’est
pas assez, donc on ne signe pas mais pour autant on ne fait pas grève ».

Aujourd’hui
la situation a un peu changé avec la loi sur le dialogue sociale dite loi
Fillon qui a créé les accords majoritaires et le droit
d’opposition
.

Cette loi dit qu’un accord, signé par des syndicats représentant
une minorité seulement des salariés
, peut être invalidé par
des syndicats représentant une majorité de salariés.  

Dans ce cas l’accord est invalidé et est réputé “non écrit”.  

Cette loi pousse donc les syndicats à plus de responsabilité puisque
dorénavant des syndicats qui sont contre un accord et qui sont
majoritaires peuvent l’annuler
. Ils leur est difficile de dire
qu’ils sont contre sans aller au bout de la logique et ne pas l’invalider.  

Cela pousse les syndicats à raisonner de façon binaire :  

-         soit l’accord est assez bon pour que je le signe,

-         soit l’accord est suffisamment mauvais pour que je l’invalide

La position intermédiaire qui consiste à dire : il est mauvais mais je ne
l’invalide pas est toujours possible mais illogique et incohérente.

L’axe
de réflexion de l’Alliance s’est donc inscrit dans cette optique.

La CGT, FO, L’UNSA, la CFTC et SUD AÉRIEN nous ont informé de leur volonté
d’invalider l’accord signé par la CFDT et le SNMSAC et ont annoncé aux
salariés qu’ils appelaient à un mouvement de grève pour le 23 mai.

La CGC nous a informé qu’ils voulaient s’opposer à l’accord mais pas faire
grève. FO cadre idem.

La Compagnie a annoncé que si l’accord était invalidé, il n’y aurait pas
d’autre négociation et que les augmentations appliquées seraient inférieures
à celles prévues parl’accord.

En plus clair,  pas d’augmentation des IKV, 130 euros de PUA au lieu de 200,
moindre réévaluation des éléments annexes de rémunération tels que frais de
garde d’enfants, etc…

De ce fait l’Alliance était confrontée à l’alternative suivante :

– soit on combat cet accord mais elle prend le risquesérieux de ne pas
pouvoir obtenir plus. La Compagnie ne voudra sûrement pasdésavouer les
syndicats qui ont signé et n’accordera pas plus aux grévistes quece qui
avait été négocié.  Au contraire, la tentation pourrait être forte de faire
un exemple et de donner moins !


- soit on signe l’accord salarial pour tenter de garantir son
application limitantainsi le risque éventuel des autres syndicats
l’invalidant et conduisant àobtenir moins.


Nous avons donc pris la décision d’adhérer à l’accord
afin de tenter de garantir son application.
La période de signature est
dépassée mais l’adhésion vaut signature.

La position de la Compagnie en cas d’opposition d’une majorité de syndicat
sera, sans nul doute, de donner moins qu’avec l’accord pour justement faire
un exemple, le tout justifié par un contexte économique peu brillant, un
environnement aérien en pleine décrépitude, une action en baisse et un
pétrole en hausse.

Nous développerons cette adhésion dans un tract spécifique à venir.