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Premier vol JOON, le 1er décembre

Le premier décembre prochain, JOON inaugurera son premier vol. En novembre 2016, Jean Marc Janaillac avait annoncé la création d’une nouvelle filiale, appelée Boost, dans un premier temps, qui viendrait renforcer l’économie de lignes Air France déficitaires.

Alors que certains considéraient cette annonce comme un  coup de bluff de la part de la Direction, puisque nous étions en pleine négociation de notre accord collectif, nous vous faisions part de notre très grande inquiétude.

Le projet consiste à basculer 18 coques moyen courrier et 10 coques long courrier d’Air France vers Joon, d’ici 2019, afin d’opérer des lignes « déficitaires » AF et l’ouverture de nouvelles escales. Les appareils Joon seront pilotés par des PNT volontaires AF, sous contrat AF, mais avec des PNC recrutés en externe à des conditions d’emploi et de rémunération inférieures à celles d’AF.

Bien sûr n’importe qui comprend qu’il y a danger de voir la Direction d’AF céder à la tentation de trier son activité et de la répartir dans ses filiales en optimisant les recettes, mais aussi, et surtout de créer une nouvelle norme de référence en matière sociale.

Dés lors, différentes options d’opposition s’offraient à nous. Rentrer dans un conflit long et brutal contre la création de Joon et prendre le risque de voir cette nouvelle compagnie se monter hors du territoire français. Profiter de notre négociation d’accord collectif pour répartir les 35% d’efficacité économique destinéé à Joon, sur notre population AF. Ou encore, créer un sous-régime d’emploi mixte long et moyen au sein même d’AF, dans lequel aurait été versé toutes les nouvelles embauches avec des conditions d’emploi à définir.

Solution proposée par certains de nos partenaires et catégoriquement rejetée par l’UNAC. Ceci serait revenu à revivre la situation de 1996, la création d’une B-scale.

On peut collectivement regretter de n’avoir pas eu suffisamment de talent pour éviter la création de Joon, mais il ne faut pas exonérer la Direction de sa responsabilité. C’est elle et elle seule qui a décidée de cette stratégie. Elle n’a eu besoin de personne pour s’autoriser la création de Joon.

Il est trop facile aujourd’hui de trouver des boucs émissaires, de reprocher au PNC de ne pas s’être mobilisé, de vous mentir en affirmant que l’UNAC et l’UNSA ont souscrit et signé un accord de création de Joon. A l’UNAC, nous n’avons pas cédé au fatalisme et nous avons été à l’initiative d’un accord historique de protection des emplois à AF, un accord de périmètre que nous avons signé en juillet. Cet accord prévoit trois dispositions : la limitation du nombre de basculements de coques AF vers Joon (à l’identique de l’accord PNT), l’interdiction de mobilité forcée de PNC AF vers Joon, l’engagement de créer des filières filiales afin d’alimenter les besoins d’emploi PNC AF, en priorité par des PNC des filiales, HOP, Transavia et Joon.

Certes d’aucuns vous diront que ce n’est pas suffisant, que malgré tout, nos emplois sont en sursis, qu’il aurait fallu obtenir un accord sur 20 ans… Mais ce qu’il faut retenir, c’est moins de vous bercer d’illusions que de tenter de mettre des barrières contractuelles pour réfréner les tentations de la Direction et des actionnaires.

Nous ne sommes pas convaincus de la pertinence économique de cette nouvelle stratégie. Les  économies réalisées sur la population PNC et en faisant appel à de la sous-traitance pour la touchée avion, ne sont pas suffisantes pour « redresser » Air France. Nous ne sommes pas loin de penser que l’objectif est bien plus (et tout simplement) marketing. Créer une image au travers de Joon, d’une entreprise innovante et dynamique, de nature à rassurer les financiers, les investisseurs et peut-être à capter cette population de consommateurs appelés millénials.

Le lancement de Joon crée beaucoup d’émoi chez certains d’entre nous et c’est légitime, ils s’en ouvrent régulièrement sur les différents réseaux sociaux et quelquefois en montrant du doigt nos collègues PNC Joon. Nous le déplorons, les équipages PNC Joon sont jeunes et demandeurs d’emplois. Personne n’a le droit de les stigmatiser. Ils seront demain (nous l’espérons) nos futurs collègues à bord des avions AF, si nous réussissons à organiser les filières filiales. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ces 1000 PNC sont embauchés sous contrats français et participeront au financement de nos organismes collectifs.