Avant de lire ce que nous en pensons, prenez le temps de découvrir ce que
l’on peut considérer comme la chronique d’une réouverture annoncée par la
presse.
Extraits de presse :
2 mars 2003: Les Algériens réservent un accueil enthousiaste au
président Jacques Chirac, lors d’une visite d’Etat qualifiée d’"historique"
par la presse algérienne.
Avril 03 Air Algérie a confirmé envisager l’achat de 17 avions avant
la fin de l’année mais indique que des négociations sont en cours avec
Boeing et Airbus, rapporte La Tribune. Selon le quotidien, l’avionneur
européen serait bien placé pour ce marché qui pourrait être conclu courant
mai lors de la visite à Alger du ministre français des Transports, Gilles de
Robien.
Avril (AOF) – Air Algérie a confirmé l’achat de 17 avions avant la
fin de l’année, indique aujourd’hui "La Tribune". Hier, le titre EADS avait
grimpé sur l’hypothèse que Airbus remporterait ce contrat. Pour le moment,
des négociations sont en cours avec Boeing et Airbus, note le quotidien
économique.
Toutefois, l’avionneur européen semble le favori, la visite de Jacques
Chirac en Algérie ayant accéléré les négociations entre Airbus et la
compagnie aérienne, dont la flotte est majoritairement composée de Boeing,
explique "La Tribune".
"On voit mal comment Alger peut donner ce contrat à Boeing. Et puis, le
président Bouteflika compte obtenir le retour d’Air France avec ce contrat",
a commenté au journal une source proche du dossier. Airbus est détenu à 80 %
par EADS et à 20 % par BAE Systems.
26/04 ALGER (AP) – La compagnie aérienne française Air France va
reprendre ses vols à destination de l’Algérie à partir du 28 juin 2003,
rapporte lundi l’agence officielle APS, selon qui cette décision sera
entérinée lors d’une réunion mardi à Paris du Conseil supérieur de
l’aviation marchande (CSAM) français.
D’après l’agence algérienne, Air France assurera dans un premier temps deux
vols quotidiens de Paris vers Alger et un vol au départ de Marseille. Après
huit ans d’embargo, la compagnie française, qui a opté pour un retour
graduel, s’apprêterait donc à renouer avec la destination Algérie.
Le CSAM a confirmé lundi soir qu’il tenait une réunion mardi matin et que
l’Algérie figurait à l’ordre du jour. Il a toutefois rappelé qu’Air France
avait déjà l’autorisation de desservir l’Algérie.
La compagnie française a longtemps invoqué des raisons de sécurité pour
justifier son boycott de l’escale algérienne. Depuis le détournement, en
décembre 1994, de l’un de ses Airbus au décollage de l’aéroport
Houari-Boumediene à Alger, elle a toujours conditionné son retour à la
satisfaction d’impératifs sécuritaires considérés comme exagérés par la
partie algérienne.
Depuis, seules Air Algérie et Khalifa Airways, côté algérien, et Aeris, Air
Lib et Air Littoral, côté français, ont desservi cette destination. Les
créneaux libérés par les retraits d’Air Lib et de Khalifa Airways
constituent, sans aucun doute, une bonne motivation pour Air France.
La presse algérienne attribue ce retour annoncé d’Air France sur les tarmacs
algériens à la visite du président français Jacques Chirac début mars en
Algérie. Selon elle, cette reprise d’activités a été négociée contre
l’octroi du marché du renouvellement de la flotte d’Air Algérie à
l’avionneur européen Airbus Industries.
La compagnie algérienne compte acquérir 17 appareils d’ici la fin de l’année
2003, a déclaré dimanche le PDG d’Air Algérie Tayeb Bénouis.
Boeing Company serait alors en passe de perdre un marché historique en
Algérie, où elle est présente depuis 1971. Le gouvernement algérien, suite
au crash d’un Boeing 737-200 à Tamanrasset le 9 mars, a accordé une rallonge
financière de 825 millions de dollars (750 millions d’euros) à Air Algérie
pour le renouvellement de sa flotte. AP
Ce que nous en pensons :
Comme vous avez pu le lire ci-dessus, les médias se sont faits le relais de
la réouverture prochaine d’Alger par Air France.
A contrario, l’information interne ne l’évoque guère bien que cela semble
se préciser sérieusement.
Quant aux organisations professionnelles, rien ne leur a été précisé sur ce
sujet (analyse du risque, mesures de sûreté prévues, fréquences, avions
envisagés).
Vraiment tout semble se dérouler comme si l’ouverture d’Alger n’était pas
à l’ordre du jour. Même le chef de division Europe questionné hier
nous répondait « ne pas être au courant ».
De là à ne même plus savoir où se trouve Alger, il
n’y a qu’un pas que le Président Spinetta n’a pas franchi en l’évoquant
ainsi lors du dernier Comité Central d’Entreprise :
« Il y a de nombreux candidats français à la reprise de la desserte; ces
lignes étant rentables.Il nous faudra donc faire des choix, et les clarifier
avant le 1er juillet 2003. Restent à régler les problèmes de sûreté.»
Voici donc le seul point en attente, ce n’est pas le moindre.
Les divers audits réalisés (par la cellule sûreté d’Air France) de
l’aéroport d’Alger l’avaient récemment, durant l’arrêt de la desserte par
AF, jugé une fois encore, comme le plus sûr de toutes nos escales.
Il est vrai qu’il semble s’en rapprocher, du moins dans sa conception
architecturale proche de fort Knox.
Reste à faire confiance au personnel local et à ceux qui sont en charge
de sa surveillance et de son fonctionnement.
Ce doute antérieur avait été le point de blocage de la reprise de la
desserte puisque Air France souhaitait que le périmètre extérieur de l’avion
soit gardé par des agents embarqués. L’Algérie n’a pas accepté à l’époque ce
qu’elle considérait comme une outrageante ingérence sur son territoire.
Une parade avait été trouvée en plaçant à la porte d’embarquement, un camion
type hôtelier équipé d’un sas de fouille avant l’embarquement par lequel
aurait dû passer les embarquants.
C’était à l’époque de sa proposition, un dispositif qui
nous avait paru assurer un niveau de sûreté de toute évidence bien supérieur
à d’autres escales. Ce principe n’avait jamais eu l’aval du
gouvernement algérien.
La situation de l’Algérie nous permettra d’émettre des réserves de moins en
moins justifiées, qui seront sûrement rapidement balayées par le pactole que
représente la desserte d’Alger mais aussi par notre blason redoré face au
monde arabe.
Jusqu’à 12 liaisons journalières entre la métropole et l’Algérie, dans
les hautes périodes de la grande époque, voilà l’enjeu.
La situation délicate du transport aérien influencera sans doute les choix à
venir tout comme la récente et chaleureuse visite de Jacques Chirac suivie
en mai par celle de Gilles de Robien.
A notre avis :
Outre un dispositif sûreté satisfaisant et un niveau de menace permettant la
desserte, nous resterons sur nos positions quant à d’éventuels volontariats
ou « nolontariats » qui ne nous satisfont jamais du fait des pressions
diverses que subissent les PNC et face auxquelles ils ne sont jamais égaux
(période d’essai, attente de promotion, relation de secteur, planning…).
Le niveau de menace est du ressort de la cellule sûreté d’Air France qui
l’analyse. Nous avons toujours exigé de cette dernière d’émettre des avis
très clairs. En bref, feu vert ou feu rouge. Mais en aucun cas, des
hésitations autour d’un quelconque feu orange. Cette analyse est de
sa seule responsabilité.
Soit cette escale sera jugée sure et tous les PN sont à même d’assurer ces
vols, soit à contrario cette escale sera jugée dangereuse et personne ne s’y
rend, même d’éventuels PNC mercenaires, volontaires de fait.
Par ailleurs, si Alger vous inquiète déjà, la page 95 de l’Accord PNC
restera si besoin, le meilleur moyen de ne pas assurer ces vols. Nous avons,
en effet, pris la précaution de faire reprendre dans l’Accord PNC, le décret
de 1991 relatif à l’aptitude nécessaire du PN à assurer son vol.
Quels PN, LC ou MC ?
Nous sommes tous concernés car peu de fréquences imposeront des gros
porteurs LC ou beaucoup de fréquences offriront la possibilité de
placer des petits porteurs MC sur cette liaison ou un mix gros porteurs et
petits porteurs.
Il y a de fortes chances, en cas de reprise, pour que nous commencions avec
un "petit braquet", le temps de se chauffer.