
RUMEURS …
Les annonces du Président De Juniac suscitent, pour le moins, une inquiétude persistante au sein de la population PNC et tout particulièrement chez nos collègues du court et moyen courrier.
Nous avons rencontré l’entreprise pour tenter de comprendre la stratégie d’Air France pour remodeler et articuler les différents réseaux : court courrier, régional, moyen courrier, bases province, Transavia, Hop.
Le moins que l’on puisse dire c’est que nous ne sommes pas ressortis de cette entrevue plus éclairés.
Certes on nous a pointé les lignes déficitaires et expliqué la sempiternelle hauteur des coûts globaux mais en aucun cas on nous a dessiné l’ombre d’une solution. Nous en tirons comme conclusion que depuis l’effet d’annonce de « Transform » et sa mise en place progressive dans les différents métiers, aucune réflexion n’a encore été menée sur une réforme structurelle de l’entreprise.
En attendant, bon nombre de salariés s’inquiètent du devenir de leur situation au sein d’Air France ou du Groupe.
Les rumeurs les plus inquiétantes courent dans l’entreprise et sont savamment entretenues : Air France deviendrait une Compagnie strictement Long Courrier, les bases Province seraient fermées, les personnels rattachés licenciés, le Court Courrier transféré chez HOP et le Moyen Courrier chez Transavia, avec ses PN.
L’illustration la plus immédiate de l’inquiétude latente des PNC est l’inflation des demandes de mobilité vers le Long Courrier.
A ce stade, rien ne nous autorise à penser que nous nous dirigeons vers ce scénario catastrophe, mais rien ne nous rassure pour autant. En tout état cause nous avons déjà interpelé la Direction pour qu’elle mette à profit l’année 2014 afin de définir de nouvelles garanties en terme de gestion équitable de l’emploi PNC dans le cas d’une crise majeure. Nous avons été pour lors écoutés, espérons avoir été entendus.
Pour être très clairs, en cas de licenciements, nous ne permettrons pas que le fait d’être sur CC, MC, LC ou Base Province soit un critère de choix. Car le cadre légal de l’ordre des licenciements est particulièrement flou. Flou sur le périmètre : à quelle population peut-il s’appliquer ? Flou sur les critères : l’ancienneté, la situation familiale, le professionnalisme du salarié. Autant dire que sur ce dernier point les employeurs peuvent y mettre ce qu’ils veulent.
Rappelons-le, dans l’accord « Transform », nous avons contractualisé la garantie de l’emploi jusqu’à la fin 2014, mais ce n’est pas suffisant et plutôt que de subir un climat d’incertitude, nous préférons définir des règles et des solutions collectives qui s’appliqueraient à l’ensemble de notre population PNC, en se mettant dans la perspective du pire.
Nous avons et continuons d’interpeler le gouvernement sur des dossiers qui jusqu’à présent n’ont jamais abouti et qui pourtant, seraient, le cas échéant, des outils de préservation de l’emploi PNC.
Il faut légiférer sur une définition du temps partiel PNC. Pour rappel, les réflexions sur ce sujet ont été stoppées à cause de la position des syndicats d’employeurs qui considèrent que c’est un outil d’annualisation du temps de travail, à moindre coût, alors que nous considérons qu’il permettrait un meilleur lissage de l’activité et des repos dans le mois, donc une amélioration de la qualité de vie au travail doublé d’un meilleur partage du travail. Nous avions tenté en 2009 la mise en œuvre d’un ersatz conventionnel du temps partiel à Air France, le TMR, en injectant des jours de repos supplémentaires pour les volontaires.
Cet accord n’a pas recueilli les signatures nécessaires pour qu’il pèse plus de 30 %, il a été appliqué de façon unilatérale par l’entreprise. Suite à un contentieux juridique porté par des organisations syndicales, Air France a dû annuler ces dispositions de réduction de temps de travail. En effet la loi prévoit qu’un accord négocié qui touche au temps de travail et qui n’a pas recueilli le nombre de signatures suffisant, ne peut être appliqué de façon unilatérale, il doit être tout simplement annulé.
Au-delà du fait que ces dispositions satisfaisaient quelques centaines de PNC, elles avaient le mérite de définir un cadre, certes conventionnel et propre à Air France, mais qui aurait servi de mètre étalon pour des dispositions légales.
Il est donc grand temps que la Direction ouvre à nouveau des négociations sur ce sujet et qu’elle fasse la démonstration de sa volonté de trouver les points de convergences sur un nouveau projet de texte.
Un autre thème doit être débattu, imaginé et légiféré par le gouvernement, c’est le chômage partiel. Cette notion prévue dans le code du travail est difficilement adaptable à notre métier atypique.
Pour nous le PNC a d’ores et déjà fourni suffisamment d’efforts en termes de productivité, le court et le moyen courrier ont été fortement impactés, le long courrier va l’être à la rentrée avec les nouvelles compositions d’équipage, nous ne cèderons pas au terrorisme patronal par le chantage à l’emploi.
Eric CHAUVEL
CC LC
vice président UNAC National