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RYANAIR

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Michael O’Leary, le Maître chanteur

Après le « chantage financier » exercé par Ryanair auprès des collectivités locales en conditionnant le maintien de son activité à l’augmentation substantielle des aides financières en sa faveur, le Directeur Général de Ryanair passe à un registre odieux en exerçant un chantage à l’emploi à Marseille.

Déjà roi de la provocation, il concourt maintenant au titre d’empereur du chantage indigne.


L’ultralibéralisme a trouvé sa caricature en la personne de Michael O’Leary.


Si la justice française l’empêchait de poursuivre son activité d’esclavagiste moderne il fermerait sa base de Marseille déclare-t-il au journal LES ÉCHOS. Ryanair remboursera-t-elle alors toutes les sommes qui lui ont été versées pour simplement faire son métier de transporteur aérien ?


Depuis quand les « patrons voyous » (comme le disait un ancien président de la république) peuvent-ils exercer des menaces sur l’institution judiciaire d’un pays ?


Allons-nous laisser ces pirates bafouer la législation européenne applicable aux navigants d’une compagnie irlandaise basés en France ?


Depuis 2006, Ryanair s’assoit impunément sur les Règlements européens, sur le Code du travail et sur le Code de la sécurité sociale. Depuis 2006, les salariés basés à Marseille n’ont pas le droit à des délégués du personnel, à un CE ou un CHSCT. Aucune représentation syndicale n’est permise. Le premier salarié qui parle à un représentant syndical français est viré sur le champ.


Et tout cela est financé largement par… les collectivités locales. La CCI de Marseille rétribue donc Ryanair pour qu’elle continue d’exercer ce dumping social scandaleux !


L’UNAC ne cédera pas à cet immonde chantage, nous ne retirerons pas notre plainte.


Mais, s’agit-il vraiment d’un chantage ? Ryanair n’aurait-elle pas déjà décidé de déplacer ces avions sur une autre base en Europe (en Allemagne ?) offrant tout simplement un meilleur financement de son activité ? Il y a fort à parier qu’à ce jeu du plus offrant d’autres CCI en Europe aient été plus généreuse que la CCI Marseille Provence.


Fin 2009, Air France a porté plainte auprès de la Commission européenne contre Ryanair pour des aides publiques qu’elle juge « contraires aux règles européennes ».

Michael O’Leary déclarait, en réaction qu’il était persuadé que la Commission européenne n’allait pas donner raison à Air France et que si c’était le cas il courrait nu sur les Champs-Élysées.


Suite à la plainte déposée par l’UNAC en janvier dernier, à l’encontre de Ryanair, pour travail dissimulé, il n’a pas pris le même pari, dommage, car pour un syndicat faire courir un patron, qui plus est en tenue d’Adam, tient des fantasmes des plus inavoués.


Ses conseillers ont dû apprécier le risque, suite au dénouement à la décision du Tribunal de Créteil de condamner EASY JET pour les mêmes motifs. Nous aurions préféré les traditionnelles fanfaronnades de mauvais goût d’O’Leary, plutôt que sa nouvelle attitude qui consiste à opérer un odieux chantage à l’emploi : « Si vous m’obligez à respecter la loi, je ferme la base de Marseille ».


Les réactions ne se sont pas fait attendre, que ce soit de la part de certains parlementaires, des représentants de la chambre de commerce locale ou plus simplement des usagers, il faut sauver « le soldat Ryanair ».


Les mêmes parlementaires qui expliquent, à longueur d’année, la nécessité de résorber les déficits des systèmes sociaux français, sont les premiers complices quand il s’agit de cautionner des montages financiers, dénués de toute éthique morale, qui consistent à faire payer l’ensemble des contribuables pour faire baisser le tarif des billets des utilisateurs de Ryanair.


Mais l’annonce du patron de Ryanair ne trompe personne, ces mêmes complices et tous les milieux autorisés sont au courant du secret de polichinelle de Ryanair, la décision de fermer la base de Marseille est prise depuis longtemps, O’Leary organise son repli sur nouvelle base allemande, faute d’avoir pu négocier le maintien des subventions régionales. Quelle aubaine de pouvoir faire porter le chapeau à une organisation syndicale ou au système judiciaire français.