
Nous sommes profondément agacés par la légèreté avec laquelle la Direction traite les questions touchant à la Sécurité. Au-delà des beaux discours, la pratique est loin d’être exemplaire. Devant l’indigence des réponses qui sont apportées aux délégués en la matière nous avons saisi le Directeur Général Adjoint :
Courrier envoyé au Directeur Général Adjoint :
Monsieur le Directeur,
La
sécurité des vols constitue sans aucune équivoque la priorité première
d’une compagnie aérienne. Le Directeur Général, Monsieur Pierre Henri
Gourgeon, dit lui-même de façon très juste que « la sécurité des vols
est la raison d’être de notre métier de transporteur aérien ». Dans sa
communication, interne aussi bien qu’externe, Air France insiste sur la
nécessité d’être très exigeant en matière de sécurité et nous ne pouvons
qu’être d’accord.
Malheureusement,
sur le terrain, nous devons constater quelques « écarts » avec la
doctrine. C’est ainsi que nous sommes très choqués de constater la
légèreté avec laquelle la Direction répond aux questions des délégués du
personnel au sujet de la sécurité. Dans une matière qui exige un
minimum de réactivité voire de proactivité, nous sommes encore
confrontés à des réponses dilatoires voire à des absences de réponses
sur des longues périodes à propos des mêmes questions.
L’une
de ces questions, par exemple, fait état d’indications portées au MSS
et les délégués du personnel souhaitent connaître les immatriculations
des avions concernés. Question simple s’il en est pour une compagnie
aérienne. Nous sommes obligés de constater que la Direction ne sait pas
si les indications portées au MSS sont correctes et qu’elle n’est pas en
capacité de le vérifier dans le délai imparti (une semaine). Pendant ce
temps, ce sont des centaines de vols qui sont réalisés sans que la
Direction ne soit capable d’assurer que le manuel de sécurité des PNC
est conforme. Cette absence de réactivité, même pour une question que
d’aucuns, à tort, pourraient considérer comme mineure, n’est pas
acceptable dans notre compagnie.
Par
ailleurs, sur une autre des questions touchant très directement la
sécurité et les moyens d’évacuation de l’A321, nous sommes sidérés de
constater que c’est le service marketing qui décidera des capacités
d’évacuation des avions de la compagnie. Nous ne sommes pas loin de
considérer que la Direction marche sur la tête sur ces questions en
donnant la priorité au commercial.
De
façon récurrente, les questions touchant à la sécurité sont traitées
par la Direction avec la même légèreté. À titre d’exemple, nous vous
faisons parvenir un extrait du compte rendu de la dernière réunion
mensuelle des délégués du personnel.
Nous
ne doutons pas que vous saurez, dans les plus brefs délais, apporter
les changements indispensables de façon à ce que tous les acteurs
considèrent la sécurité des vols comme une véritable priorité. Faute de
quoi, les salariés et leurs représentants n’auraient d’autres
alternatives que de considérer qu’il y a un irrémédiable antagonisme
entre le discours managérial à visée publicitaire de l’Entreprise et les
actions concrètes sur le terrain très éloignées de la doctrine
officielle.