
Avec son plan TRANSFORM15, la Direction d’Air France annonce une diminution des « besoins en effectifs » à la fin 2013 par rapport à la fin 2011.
Cette diminution des « besoins en effectifs » est la façon politiquement correcte de parler de sureffectif prévisible. Avec la nouvelle organisation de l’entreprise prévue par le plan d’économie TRANFORM15 les besoins en effectifs seront à la fin 2013 d’un peu plus de 44 000 personnes en « équivalent temps plein » alors que l’effectif est aujourd’hui d’un peu plus de 49 000 équivalents temps plein.
D’ici à la fin 2013 le départ naturel d’environ 1 700 personnes est attendu, ce qui fait qu’un sureffectif de 3 400 salariés (en équivalent temps plein) est identifié. Lorsqu’il y a un écart trop important entre le nombre de postes nécessaire (défini par l’entreprise) et le nombre de salariés, les entreprises envisagent des suppressions d’emplois. Air France n’échappe pas à la règle et va donc faire un PSE (plan de sauvegarde des emplois). Mais ce plan social peut se faire, soit en licenciant certains salariés en respectant les critères d’ordre des licenciements prévus par le Code du travail, soit en faisant appel aux volontaires en mettant en place une incitation au départ (un plan de départs volontaires).
Les services de Ressources Humaines, comme les personnels politiques, sont les rois de l’antiphrase ! On ne parle pas de plan de licenciement, mais de plan de sauvegarde des emplois, et quand on veut édulcorer un plan social on dit qu’on ne procède pas à des départs contraints, mais qu’on fait appel au volontariat. Disons clairement les choses, il s’agit d’un plan social !
Évidemment, à choisir entre licencier les plus jeunes embauchés ou licencier ceux qui acceptent de voir leur indemnité de licenciement augmentée en échange d’une rupture de leur contrat de travail, nous préférons évidemment la deuxième solution. Mais, pour les PNC, nous considérons qu’avant de se lancer dans cette démarche il convient de réfléchir à toutes les solutions alternatives qui permettraient de faire correspondre le nombre de postes PNC et le nombre d’emplois PNC.
Par exemple, avec des incitations au temps alterné, la négociation d’un temps mensuel réduit, de nouvelles alternances de temps alterné pour mieux coller à la saisonnalité de l’activité, etc.
De plus, au-delà de toute considération sociale, le coût d’un plan de départ volontaire viendrait augmenter l’endettement déjà très important d’Air France (6,5 milliards) ce qui aurait pour conséquence d’augmenter les économies recherchées sur les salariés restant dans l’entreprise.
Concernant les PNC, nous reprochons au plan TRANSFORM15 d’Air France de n’être qu’un plan d’économies s’appuyant sur une baisse des coûts. Il manque deux volets qui nous semblent importants : l’amélioration de l’efficacité en particulier des outils de production qui élaborent nos plannings PNC et la stratégie de croissance qui manque d’ambition. En effet, les seules évolutions prévues concernent TRANSAVIA avec un nombre d’avions qui passerait de 8 à 22.
De notre point de vue, les PNC sont prêts à faire des efforts, mais pas des sacrifices ! Des efforts permettant de renouer avec la croissance et donc, non seulement de résorber le sureffectif, mais, de créer rapidement de nouveaux emplois, pourquoi pas ? Mais si la seule ambition de la Direction était de réduire les coûts pour diminuer l’écart avec nos concurrents, cette purge n’aurait jamais de fin… La recherche des coûts sociaux les plus faibles est un puits sans fond. Ryanair, Air Asia, etc. ne jouent pas dans la même division que nous et nous n’avons aucune intention de nous aligner sur leurs conditions sociales.
La croissance prévue par AF entre 2011 et 2014 est de +4,6 % (stable sur court/moyen courrier, et +5,8 % sur LC) alors que la croissance tendancielle du transport aérien est d’environ 4 à 5 % par an !
Une croissance supplémentaire réduirait l’impact sur les emplois PNC des mesures TRANSFORM15 et permettrait même de diminuer l’ampleur des remises en cause de nos règles d’utilisation À GAINS DE PRODUCTIVITÉ CONSTANTS !
Malheureusement, nous sommes obligés de constater qu’Air France privilégie le redressement des résultats en repoussant la quasi totalité des livraisons d’avions, ce qui limite la croissance. De plus, AF sort de sa flotte de façon anticipée 4 Airbus 340 ce qui réduit les marges de manoeuvre en matière de développement de l’offre.
Bref, des efforts pourquoi pas, mais des sacrifices pas question !
Lire notre information…