L’objet de la réunion du Comité d’Enterprise du jeudi 24 novembre dernier était, pour nous élus CE, de rendre un avis sur les Orientations Stratégiques de HOP à 3 ans (2019-2022) et ses conséquences sur l’activité et donc l’emploi au sein de notre entreprise. Les grandes lignes de ces orientations nous avaient déjà été soumises lors des CE de mai et de juin, mais comme nous y autorise la loi, et compte-tenu de la technicité de ces enjeux, le cabinet PROGEXA avait été mandaté dès mai afin de nous assister dans l’analyse de la situation de notre entreprise et ses perspectives.
PROGEXA a pu s’entretenir durant l’été et à la rentrée, avec les différents dirigeants de HOP, et obtenir certains documents qui ont contribué à son expertise, mais beaucoup de données manquaient cependant à l’appel : pas de Plan à Moyen Terme sur 3 ans avec un chiffre d’affaire prévisionnel et des budgets réellement chiffrés. De même, des données prévisionnelles toujours incomplètes ou manquantes dans la Base de Données Économiques et Sociales accessible aux élus et à l’expert, et qui sert léga- lement, et habituellement, de support à la consultation. Aucune information non plus sur les modalités du contrat d’affrètement qui liera HOP à AF, et que la Direction s’est pourtant engagé à communiquer à l’expert. Compte-tenu de ces informations notablement insuffisantes, PROGEXA a restitué jeudi dernier, un simple rapport partiel aux élus.
Les pertes sur le réseau Air France HOP se sont élevés à -185 M€ en 2018 (dont -73 M€ imputables à HOP) et ces pertes s’élèvent déjà au premier semestre 2019 à -116 M€ (dont -40 M€ imputables à HOP). La gestion chaotique de la fusion et des effectifs PNT et ses effets induits (affrètements, compensations clients, etc.) expliquent en grande partie ces pertes pour HOP, mais la Direction d’Air France met désor- mais en avant une chute de la recette unitaire au siège au premier semestre 2019 versus 2018 de -6,2% pour AF HOP et même de -13,5% pour la seule HOP et n’a comme unique solution, que de réduire une fois encore l’offre de -15% sur l’ensemble du réseau Air France HOP d’ici à 2021. Le réseau des transver- sales provinces est le plus exposé à la guerre tarifaire imposée par les low cost, qui ne connaissent que les lois du marché et du dumping social des salariés. Le développement de ces low cost accompagne la croissance de 25% du trafic sur ces transversales domestiques ces 5 dernières années. Mais cette croissance, HOP n’en voit pas la couleur, bien au contraire. Pour nous le remède tient en un mot : attrition.
Aujourd’hui, 85% de l’offre en sièges d’Air France HOP est en concurrence direct avec les low cost contre seulement 40% il y a 5 ans. Le réseau des transversales province est durement touché (13 routes fermées cet hiver dont 8 en continuité de l’été comme LIL/SXB, NTE/MPL, LYS/URO, BRU/RNS mais aussi des baisses de fréquence sur SXB/TLS ; SXB/MRS). Au lieu de lutter lors de l’arrivée de ces concur- rents, AF fait systématiquement le choix de se retirer, abandonnant ces lignes aux low cost, qui une fois établies, n’hésitent parfois pas à augmenter leurs tarifs, ou a contrario à se retirer purement et simplement.
La stratégie d’AF vise clairement à recentrer l’activité sur CDG, ORY et LYS.
