Nous redoutions une farce ou une tragédie, et bien c’est à une farce que nous aurons droit : au final, on aura la même chose… en moins bien !
Le 11 avril, la Direction a réuni les syndicats et sa proposition est pratiquement inchangée par rapport à la semaine dernière :
L’enveloppe financière de la proposition de la Direction est la même que celle dans laquelle nous nous étions inscrits pour le référendum, en revanche, le contenu a été « tripatouillé » à coût constant par l’intersyndicale qui a » échangé » le coût des améliorations de grille salariale (durée de séjour dans la 2e classe) contre une meilleure valeur de « Y » dans leur système de rémunération.
Certaines des améliorations négociées par les syndicats CFDT, CGT, UNAC, présentées dans le référendum ont été supprimées par l’intersyndicale ; mais, le plus choquant, pour nous, c’est bien l’échange entre de l’argent distribué de façon certaine, par une diminution de la durée de séjour en 2e classe, contre de l’argent distribué de façon aléatoire (si on a un bon planning, si on fait des heures de vol, si…).
C’est sur la tête des mêmes que ça tombe, encore une fois : ceux qui, déjà, avaient été victimes d’une discrimination salariale à l’embauche, les PNC qui avaient subi la B-Scale ! L’occasion nous était fournie, dans cette négociation, d’apporter un nouveau correctif à la grille de salaire (un an de moins pour atteindre la 1ere classe, c’est aussi un an de moins pour atteindre la Hors classe et c’est un classement en 1ere classe CC en cas de promotion CC).
C’est bien la démonstration que cette question n’a jamais été une priorité pour la plupart des syndicats PNC d’Air France ! Déjà entre 1995 et 1999, l’UNAC s’était trouvée bien isolée dans son combat contre la B-SCALE (plus de 50 jours de grève), accompagnée de la seule CGT ; ces mêmes syndicats, qui par leur inaction cautionnaient l’apartheid social d’une deuxième échelle de rémunération, ont fait le choix aujourd’hui de sacrifier les avancées que nous avions obtenues, pour obtenir un y à 86 et rester dans l’enveloppe financière accordée par la Direction.
Nous avions fait ce choix-là, ils en ont fait un autre, nous pouvons le déplorer, mais ils sont majoritaires !
Nous n’avons su convaincre, ni une majorité de PNC, ni les syndicats de l’intersyndicale. Pourtant, ce sont plusieurs milliers de PNC qui, simplement à l’ancienneté, auraient perçu plus de 3 500 euros chaque année ; combien leur faudra t-il effectuer d’heures de vol pour récupérer ce qu’ils ne percevront pas avec la grille de salaires ?
Ce que nous avons proposé :
Les PNC ayant considéré à 65 % qu’il n’y avait » pas assez » dans le projet qui leur était soumis, nous avons proposé que l’ensemble des dispositions soumises au référendum soient reprises et améliorées avec des mesures qui seraient susceptibles de satisfaire une majorité de syndicats représentant une majorité de PNC.
Texte à la signature demain !
La Direction met son texte à la signature à partir de lundi après midi, pour une durée de 48 heures ! C’est une première, d’habitude la période de signature est un peu plus longue (8 à 10 jours) de façon à permettre aux syndicats de respecter leurs processus internes et statutaires de prise de décision. En 48 heures le message est clair : la Direction veut une signature à la va-vite de la part de certains syndicats qui ont déjà fait savoir qu’ils étaient disposés à apposer leur signature.
