
Grille des salaires des PNC d’Air France
La
grille de salaires est un élément « structurant » de la progression
salariale des PNC. Elle
définit le salaire d’embauche et la vitesse de progression pour
atteindre le haut de la grille. C’est en tripatouillant cette grille
qu’en 1995 la Direction avait créé la B-Scale (ajout de classes et
d’échelons en début de carrière). Ce n’est qu’après 50 jours de grève,
entre 1995 et 2000, que l’UNACa pu améliorer cette grille de salaires
pour tenter de corriger les effets de la B-Scale.
Chacune
des négociations sur le renouvellement de l’Accord collectif PNC AF
(1999, 2001, 2003) a permis de progressivement corriger la grille de
salaires pour tenter de retrouver la grille qui existait avant 1995.
Avec cette
négociation, en 2008, l’occasion nous était fournie d’apporter une
nouvelle correction à la grille de salaires par une
amélioration du
salaire en début de carrière et une réduction de la durée de séjour en
2e classe,
pour ceux qui n’avaient pas eu la chance d’avoir une
promotion chef de cabine.
Pour
la 1refois depuis plus de 10 ans, la
Direction avait accepté de satisfaire
cette revendication. Mais, les signataires (UNSA, SNPNC,
CFTC, FO) en
ont décidé autrement. Ils ont refusé d’améliorer la grille
de salaires
et ont préféré mettre l’argent consacré à cette réforme dans une
amélioration de la valeur de la prime de vol (PV).
L’argent
que nous avions consacré à l’amélioration du sort des PNC qui avaient
été victimes de la B-Scale va donc être distribué à tous, y compris
ceux qui par ailleurs voient déjà leur rémunération augmentée par une
amélioration des primes de fonction (CC Moyen Courrier, CCP), par une
création de prime de fonction (CC Long Courrier) ou ceux qui sont déjà
classés dans le haut de la grille (cadres).
L’amélioration
de la grille des salaires, telle que proposée au référendum, aurait
produit
ses effets quelle que soit la croissance de l’activité de la Compagnie,
quel que soit le volume d’heures de vol proposé aux PNC (quel que soit
le prix du baril de pétrole) ; c’était de
l’argent garanti, alors que
l’amélioration de la prime de vol n’est sensible que si on fait des
heures de vol, cela dépend de sa division de vol et de son agent de
planning, c’est de
l’argent potentiel et aléatoire (variable d’un mois
sur l’autre).
La
Direction ne s’y est pas trompée. L’amélioration de la grille de
salaires représentait un coût d’un peu plus de 5 millions d’euros,
cette somme concernait les hôtesses et stewards 2eclasse (plusieurs
milliers sur les 5 ans de l’accord). Ces 5 millions représentaient une
dépense « certaine » pour la Direction. Lorsque les syndicats
signataires lui ont proposé d’échanger cette dépense « certaine »
contre une dépense seulement « potentielle » — car liée au niveau de
production (la Direction ne paiera cette somme que si les PNC dépassent
une certaine quantité d’heures de vol) — la Direction a sauté sur
l’occasion qui lui était complaisamment offerte.
Ces
5 millions, qui représentaient 3 500 euros par an pour les PNC de 2eclasse, une fois répartis entre tous les PNC, génèrent une augmentation
moyenne par PNC d’environ 30 €/mois. C’est bien, mais on
aurait pu
faire les deux, non ?
N’est
ce pas au moment où les résultats économiques sont favorables qu’il
faut modifier les éléments structurels de l’évolution salariale des PNC
?
La question n’est pas « faut-il augmenter la prime de vol OU améliorer
la grille de salaires » !
La réponse n’est certainement pas d’améliorer la prime de vol AU
DÉTRIMENT de l’amélioration de la grille de salaires !