
Au mois d’avril, nous vous écrivions les raisons de notre refus de signer l’Accord salarial 2010 du fait de ses impacts pressentis sur le pouvoir d’achat de nos salaires. Ces craintes sont aujourd’hui plus que vérifiées.
La progression de l’inflation a été plus importante que prévue, avec un taux réel constaté de +1,8%.
Comme nous vous le disions à l’époque, les concessions qui ont été faites sur le calendrier sont certes importantes, mais prenaient en compte la situation économique de l’Entreprise qui traversait une crise importante, et ne constituaient pas notre point de blocage principal. L’effet de ce calendrier très tardif, cumulé avec un niveau de revalorisation particulièrement insuffisant représentent un effort de -1,6% sur l’année par rapport à l’augmentation du coût de la vie.
Si, dans le contexte que nous connaissons, on peut comprendre la nécessité d’un effort (encore eût-t-il fallu qu’il soit plus mesuré), l’effet pérenne de l’insuffisance du niveau atteint est beaucoup plus difficile à avaler.
Le mécanisme de plancher pour les premiers niveaux de salaires ne permettait qu’à environ 200 PNC d’atteindre 1,3% d’augmentation. Mais avec une inflation à +1,8 % aucun PNC n’aura finalement maintenu son pouvoir d’achat.
Il est d’usage dans les accords issus des NAO de prévoir des clauses de revoyure afin de prendre en compte les éventuelles dérives des prix.
L’augmentation constatée des prix des carburants, assurances auto…(bref les prix de revient kilométriques) ainsi que leur évolution prévisible sont très largement supérieures à l’évolution de l’indice INSEE général.
Les IKV et IKS sont revalorisées de 4% depuis le 1er janvier 2011. Cette décision n’est pas un effet direct de l’accord salarial 2010, mais elle démontre assez bien l’importance de ces « clauses de sécurité ».
L’une des raisons principales de notre désaccord portait justement sur la rédaction de ces dernières dans l’Accord salarial 2010. Si le rendez-vous acté sur les IKV (S) reposait bien sur l’évolution des prix, la clause d’ajustement prévue sur les mesures salariales, elle, ne fait aucunement référence à une éventuelle dérive du coût de la vie, mais uniquement à l’environnement économique de l’entreprise et au caractère unilatéral d’une éventuelle prise de décision d’ajustement. Il ne faut d’ailleurs pas s’attendre à un quelconque rattrapage dû au différentiel de +0,5% entre l’inflation réellement constatée aujourd’hui et l’évaluation qui avait été faite en mars dernier.