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Compositions d’équipages PNC AIR FRANCE

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Compositions d’équipages PNC Air France 

Une bonne part de la pénibilité de notre travail à bord vient de compositions d’équipagescalculées au plus juste. C’est une mauvaise adéquation « service à bord/composition d’équipage » qui, depuis la mise en place du NEV, a accentué la fatigue du PNC. Depuis le NEV, nous demandions un PNC de plus par équipage, mais la Direction s’y était toujours opposée. Devant cette situation, l’UNAC avait retiré sa signature du protocole de service à bord de 1999 et réclamé des négociations sur un nouveau protocole avec une amélioration du ratio PNC/PAX donc une augmentation des compositions d’équipages.

L’occasion nous était fournie, avec cette négociation d’un nouvel Accord collectif PNC AF, d’améliorer enfin les compositions d’équipages, et le Président Spinetta l’avait même déjà annoncé : création de 400 nouveaux postes de PNC pour améliorer d’un PNC les compositions d’équipage 777 et 340.

Mais, les signataires (UNSA, SNPNC, CFTC, FO) en ont décidé autrement. Ils ont refusé d’améliorer la composition d’équipage du 777-300 (25 avions aujourd’hui, probablement principal avion de la flotte LC, demain). Ils ont donc refusé ce que le Président avait pourtant annoncé et promis ! Ils ont préféré mettre l’agent consacré à cette amélioration des conditions de travail à bord dans une amélioration de la valeur de la prime de vol (PV).

Au-delà de la seule problématique des conditions de travail à bord, ce choix des syndicats signataires pose la question du ratio « cotisants/retraités » à la CRPN. Notre caisse de retraite souffre d’un manque de cotisants qui met en péril son existence sur le long terme. Pour compenser ce manque d’effectif, il faut travailler plus longtemps (recule de l’âge de la retraite) et cotiser de façon plus importante (diminution du pouvoir d’achat).

Nous ne sommes évidemment pas opposés à une amélioration de la rémunération, qui par ailleurs améliore les ressources à court terme de la CRPN, mais, lorsque cela se fait au détriment de la création d’emplois, au détriment de l’amélioration des conditions de travail à bord, et au détriment des ressources à long terme de la CRPN, nous ne sommes pas d’accord.

Pourquoi favoriser le court terme ? Le progrès social ne doit-il pas se mesurer à l’aune des garanties apportées aux salariés sur des périodes longues correspondant à une carrière complète ? Les syndicats doivent-ils copier tous les défauts de nos hommes politiques et avoir les yeux rivés sur le court terme parce que les élections sont à court terme ?

La justification habituelle des syndicats c’est : « les PNC ne comprennent pas… », « les PNC ne sont pas mûrs pour réfléchir à long terme… ». Mais, l’immaturité des PNC n’est-elle pas le simple reflet de l’irresponsabilité des syndicats ?

Là encore, la Direction a sauté sur l’occasion qui lui était complaisamment offerte par les syndicats signataires : échanger une dépense « certaine » (création d’emplois), contre une dépense « aléatoire » et seulement « potentielle » (amélioration de la prime de vol).

Pour nous la question n’est pas « faut-il augmenter les salaires ou créer des emplois ? », mais plutôt : « à masse salariale donnée, quelle doit être la répartition entre création d’emplois et augmentation des salaires ? ».

Dans les propositions soumises à tous les PNC par référendum, des augmentations de salaires significatives se conjuguaient aux créations d’emplois ; avec cet accord, signé en catimini, à la va-vite, les créations d’emplois ont été échangées contre une meilleure valeur de la prime de vol. Ne pouvait-on pas faire les deux ? Une majorité des PNC n’avait-elle pas dit qu’il n’y avait pas assez dans le référendum ? Comment se satisfaire maintenant d’une enveloppe constante tripatouillée ? Comment ce qui ne représentait que « des miettes » hier peut-il être considéré comme « magique » aujourd’hui ?

Ils ont décidé de signer à la va-vite, mais ils ont majoritaires (environ 52 %) et l’accord va s’appliquer.

Le Bureau Syndical UNAC a décidé de ne pas signer cet accord, mais comme d’habitude à l’UNAC, ce sont nos adhérents qui en dernier ressort décideront et ils devront se prononcer prochainement sur cet accord, par référendum à bulletins secrets.